La campagne contre les Ménapes et les Morins [fin de l'été -56]
La campagne contre les Ménapes et les Morins (fin de l'été 56 av. J.-C.)
A la fin de l'été 56 av. J.-C., alors que l'ensemble de la Gaule avait déposé les armes, César envoya ses légions contre les Ménapes et les Morins qui ne lui avaient jamais envoyé de députés. Le fait de ne pas avoir envoyé de députés pour demander la paix était considéré par César comme un casus belli. Réfugiés dans leurs forêts, Ménapes et Morins furent, dans un premier temps insaisissables. Ils tombèrent sur l'armée romaine alors occupée à retrancher son camp, mais furent repoussés - non sans difficultés et pertes - dans leurs forêts (Guerre des Gaules, III, 28). Ne parvenant pas à les affronter frontalement et voyant l'hiver arriver, César se contenta dans un premier temps de brûler les bourgs et les habitations, avant de se retirer de leurs territoires (Guerre des Gaules, III, 29).
César, Guerre des Gaules, III, 28 :"Presque dans le même temps, bien que l'été fût déjà près de sa fin, César, voyant toute la Gaule pacifiée, à l'exception des Morins et des Ménapes qui restaient en armes, et ne lui avaient jamais envoyé de députés pour demander la paix, fit marcher son armée contre eux, espérant que cette guerre serait bientôt terminée. Ces peuples arrêtèrent, pour la soutenir, un plan tout autre que le reste des Gaulois ; car, voyant tant de grandes nations repoussées et vaincues en livrant des batailles, ils se retirèrent avec tous leurs biens dans les bois et les marais, dont leur pays était couvert. César, arrivé à l'entrée de ces forêts, commençait à y retrancher son camp, sans qu'un seul ennemi se fût montré, lorsque tout à coup, et pendant que nos soldats étaient çà et là occupés aux travaux, ils accourent de tous les côtés de la forêt, et fondent sur nous. Les Romains saisissent promptement leurs armes, les repoussent dans le bois et en tuent un grand nombre, mais, les ayant poursuivis trop loin dans des lieux couverts, ils essuyèrent eux-mêmes quelques pertes."
César, Guerre des Gaules, III, 29 :"Les jours suivants, César fit travailler à abattre la forêt, et, pour empêcher qu'on ne prît en flanc et par surprise les soldats désarmés, il fit entasser en face de l'ennemi tout le bois que l'on coupait, pour s'en faire un rempart de chaque côté. Ce travail avait été, en peu de jours et avec une incroyable vitesse, exécuté sur un grand espace de terrain : nous étions déjà maîtres du bétail et des derniers rangs des bagages de l'ennemi, qui s'enfonçait dans l'épaisseur des forêts, lorsque le temps fut tel, qu'il força d'interrompre les travaux ; il ne fut plus même possible, à cause de la continuité des pluies, de tenir le soldat sous les tentes. Après avoir ravagé tout le pays et brûlé les bourgs et les habitations, César ramena l'armée, et la mit en quartier d'hiver chez les Aulerques, les Lexovii, et les autres peuples qui s'étaient récemment soulevés."