Les campagnes d'Hannibal contre les Celtibères [-221:-219]
Hamilcar et Hasdrubal ont, dans la deuxième moitié du IIIe s. av. J.-C., encouragé la colonisation de la péninsule ibérique par Carthage. Le traité de l'Iber conclu entre Rome et Carthage interrompît cet élan, contraignant Carthage à ne rien entreprendre au-delà de la vallée de l'Ebre. Contrairement à Hasdrubal le beau, Hannibal était bien décidé à venger la perte de la Sicile, de la Sardaigne et de la Corse, et plus généralement la défaite carthaginoise lors de la Première guerre punique (264-241 av. J.-C.).
Tite-Live, Histoire Romaine, XXI, 5 : "Du jour même où il fut nommé général, il sembla que l'Italie lui avait été assignée pour département, et qu'il devait porter la guerre contre Rome. Convaincu qu'il ne fallait pas perdre un moment, de peur que, s'il hésitait, il ne succombât, comme Amilcar, son père, comme Hasdrubal, à quelque coup du sort, il résolut d'attaquer Sagonte. Mais, comme le siège de cette ville devait infailliblement attirer sur lui les armes romaines, il marcha d'abord contre les Olcades, nation située au-delà de l'Hèbre, et qui se trouvait dans le lot des Carthaginois plutôt que dans leur dépendance; il voulait paraître ne pas attaquer Sagonte, mais être comme entraîné à lui faire la guerre par suite de ses conquêtes et de la soumission des peuples voisins."
Justin, Abrégés des Histoires philippiques de Trogue Pompée , V, 6 : "Le généralissime Hannibal, fils d'Hamilcar, leur succéda, supérieur à l'un et à l'autre puisque surpassant leurs exploits à tous deux, il soumit l'ensemble de l'Espagne. Ayant porté la guerre contre les Romains depuis ce pays, il accabla l'Italie de désastres pendant seize ans."
Il chercha alors à annexer le territoire de différentes cités celtibères et ibéres pour s'assurer le contrôle de la péninsule ibérique, avant de s'attaquer à Saguntum (Sagonte), cité ibérique alliée à Rome. Ainsi, les différentes campagnes menées dans la région n'étaient pas une fin en soit, mais constituaient simplement les préparatifs d'une future guerre contre Rome, la Seconde guerre punique.