Suetonius, aurait pu penser être récompensé par Rome pour son succés. Mais ce ne fut pas le cas, Néron avait très bien compris que Suetonius était le seul et l'unique responsable de la révolte. Il fut disgrâcié, et remplacé par Turpilianus.
Tacite, Annales, XIV, 38 :"Toute l'armée fut ensuite réunie et tenue sous la tente, pour éteindre les derniers restes de la guerre. L'empereur la renforça en envoyant de Germanie deux mille légionnaires, huit cohortes alliées et mille chevaux. Les soldats légionnaires servirent à compléter la neuvième légion; les cohortes et la cavalerie furent placées dans des cantonnements nouveaux, et toutes les nations qui s'étaient montrées indécises ou ennemies en furent punies par le fer et la flamme. Mais aucun fléau ne les désolait autant que la famine : comme elles avaient compté sur nos magasins, tous les âges s'étaient tournés vers la guerre, sans qu'on se mît en peine d'ensemencer les champs. Toutefois ces peuples opiniâtres tardaient à déposer les armes, parce que Julius Classicianus, successeur de Catus et ennemi du général, opposait au bien public ses haines particulières. Il faisait répandre le bruit qu'il fallait prendre un nouveau chef, qui, n'ayant ni la colère d'un ennemi ni l'orgueil d'un vainqueur, userait de clémence envers la soumission. En même temps il écrivait à Rome que la lutte ne finirait jamais tant que Suetonius ne serait pas remplacé, attribuant les revers à sa mauvaise conduite et les succès à la fortune de l'empire."
Tacite, Annales, XIV, 38 :"Néron envoya l'affranchi Polyclitus pour reconnaître l'état de la Bretagne: il avait un grand espoir que son ascendant rétablirait la concorde entre le général et le procurateur, et que même il ramènerait à la paix les esprits rebelles des barbares. Polyclitus ne manqua pas de traîner au-delà de l'Océan ce cortège immense dont il avait foulé l'Italie et la Gaule, et de marcher redoutable à nos soldats eux-mêmes: mais il fut la risée des Bretons; la liberté vivait encore dans leurs âmes, et ils ne connaissaient pas alors cette puissance des affranchis. Leur étonnement était grand de voir le général et l'armée qui venaient d'achever une guerre si terrible obéir à des esclaves. Au reste, l'état des choses fut présenté à Néron sous un jour favorable, et Suetonius laissé à la tête des affaires. Depuis, ayant perdu sur le rivage quelques navires avec leurs rameurs, il reçut ordre, comme si la guerre eût encore duré, de remettre l'armée à Petronius Turpilianus, déjà sorti du consulat. Celui-ci, sans provoquer l'ennemi ni en être inquiété, décora du nom de paix sa molle inaction."