Duranius - Nom antique de l'actuelle Dordogne. Cette rivière fut mentionnée sous la forme Durani par Ausone (La Moselle, 464) et Sidoine Apollinaire (Poésies, XXII). Cet hydronyme pourrait être apparenté à la racine gauloise *duro- qui signifie "fer / acier" (Delamarre, 2012).
Ausone, La Moselle, 461-468 :"Nul autre ne peut te (la Moselle) disputer le pas ; ni la Loire, ni l'Aisne rapide, ni la Marne qui passe aux confins des Gaules et de la Belgique, ni la Charente elle-même, où reflue la mer de Saintonge. Tu lui céderas aussi, Dordogne, qui roules du sommet glacé d'une montagne ; et la Gaule ne pourra lui préférer le Tarn aux sables d'or ; et ce torrent furieux qui se précipite en bondissant au loin de rochers en rochers, l'Adour des Tarbelles devra rendre hommage à la divinité de la Moselle sa souveraine, avant d'entrer dans la mer étincelante."
Sidoine Apollinaire, Poésies, XXII :"Il est un lieu où la Garonne, tournant autour d'un rocher qu'elle baigne de ses ondes, et où la Dordogne, courant vers la mer à travers les sinuosités de ses bancs de sable, marient peu à peu leurs ondes paresseuses. Là l'Océan roule ses flots en sens contraire, et, dans son reflux impétueux, il semble dédaigner et chasser devant lui ceux des deux fleuves. Lorsque la lune est dans son accroissement, la Garonne repoussée roule sur elle-même ses flots précipités; elle paraît non point refluer, mais couler naturellement vers le lieu de son origine. Ce fleuve, quoique faible, reçoit ses eaux de son frère, faible aussi et lent dans sa marche; il se grossit ensuite des eaux de l'Océan, dont les rives deviennent les siennes mêmes. Entre ces fleuves, plus près de l'un que de l'autre, s'élance dans les airs une montagne remarquable par sa hauteur, qui doit avoir des maîtres distingués et un sénat à lui."