Héraclès donna le royaume des Ibères aux meilleurs des hommes du pays; quant à lui, ayant rassembla ses troupes, il s'avança jusqu'à la Celtique, la parcourut tout entière, abolissant les coutumes contraires à toutes les lois, celle de tuer les étrangers, par exemple, et comme une multitude d'hommes de toutes nations venaient volontairement guerroyer avec lui, il bâtit une grande ville, - celle qui, en raison de sa course errante en cette guerre, est nommée Alésia. Il mêla même à ses citoyens beaucoup de gens du pays, mais comme ces derniers l'emportaient en nombre, il arriva que tous les habitants tombèrent dans la barbarie. Les Celtes jusqu'à ces temps-ci ont en honneur cette ville qui est pour eux le foyer et la métropole de toute la Celtique. Tout le temps depuis Héraclès jusqu'à nos jours, elle demeura libre, et ne fut jamais mise à sac. Mais enfin Gaius César, celui qui, à cause de la grandeur de ses actions, a été appelé dieu, la prit de vive force, et, comme le reste des Celtes, elle fut contrainte de se soumettre aux Romains. Héraclès, allant de la Celtique en Italie et traversant la région montagneuse des Alpes, remplaça les âpres chemins et les mauvais pas de cette contrée par une route assez bonne pour que des armées avec leurs bêtes de somme et leurs bagages y puissent passer. Les Barbares, habitant ces montagnes, avaient coutume de harceler les armées qui les traversaient, de leur tuer du monde, et de les piller dans les endroits difficiles. Le héros, les ayant tous domptés et ayant fait mourir les auteurs de ces violations de toutes les lois, rendit parfaitement sûres pour l'avenir les routes de ce pays. Puis, ayant franchi les Alpes et travers les plaines de la contrée appelée aujourd'hui Galatie, il continua son voyage par la Ligurie.