La guède aurait permis aux Celtes, principalement aux guerriers, de se peindre le corps en bleu avant un combat. Gueudet, geudet, guedet, guédé et autres dérivés sont des patronymes très répandus en Picardie et principalement dans la région de Breteuil (Plateau Picard). Sur un manuscrit datant de 1670, l'orthographe du patronyme était "Gueudet". Au recensement de 1806, 14% de la population de Troussencourt (60648) se nomme Geudet et ce nom est présent dans 25¨% des foyers, pour une population de 692 personnes réparties dans 176 foyers. Ce nom provient très certainement d¹une plante " la guède" qui a joué un rôle très important dans l'économie Picarde au Moyen-Age et même avant. Dans son ouvrage " La Terre et les Hommes en Picardie " Robert FOSSIER nous la décrit et montre son implantation au XIII° siècle dans cette région. La guède ( lat : Isatis Tinctoria ; fr : waisdre waide ; nl :weede) est une crucifére, plante tinctoriale, dont on extrayait une matière première pour teindre les tissus en bleu, elle est aussi appelée pastel. C'était la couleur bleu la plus solide et la plus belle que l'on connut jusqu'à l'arrivée au XVI° siécle de l'indigo, venu des Amériques. Si parmi les produits importés en Angleterre au Moyen-Age le vin tenait la première place, la guède avait la seconde et était aussi importante dans l'économie anglaise que la laine et l'étain. Amiens, Nesle et Corbie étaient les places où se faisait le commerce de la guède. A côté de Bapaume, un village se nomme Gueudecourt. Les marchands Waidiers (guède : waide en flamand) s'unissaient pour accroitre la vente de leur produit à l'étranger et en monopolisant le commerce de la guède, les grandes familles de Picardie firent fortune. Cela permit pour une bonne part la construction de la cathédrale d'Amiens où, à l'extérieur d'une chapelle, on peut voir en sculpture deux waidiers autour d'un sac de guède avec cette mention : " les bones gens des viles dentour Amiens qui vendent vuaides ont faite chete capele de leur omones" et dans ce quartier, il y a la rue St Martin aux Waides. Lors de la fabrication de cette substance, après la récolte, elle était mise en boules ou pelotes dites "cocaignes, cocagnes". Le pays était devenu si riche qu'on l'appelait le pays de Cocagne, cette expression est devenue un proverbe. C'est également un patronyme courant dans la région Picarde. [ Remarque : ce texte a été trouvé sur Internet. Si jamais l'auteur de ce texte consulte cette page, lui serait-il possible de me contacter en utilisant la rubrique "Contact" du site. Merci d'avance ]