• Vie de Saint-Rieul (Regulus, Vita Alia), II, 6, ASS 30 mars, t. II, 821, Traduction de : Jacques Melchionne et Martine Coquet
Texte:
Beatus vero Regulus pro hospitalitatis officio catullae gratias referens, ad Silvanectensium urbem ire disposuit : nondum enim salutis verbum susceperant, sed daemonum cultibus dediti, paternae consuetudinis detinebantur erroribus. Cum autem iter inceptum faceret, in villa, quam Laviram, invenit non paruam hominum multitudinem, idolo Mercurii sacrificii victimas offerentem. Quod videns athleta ingemuit, & populo idololatriae cultui dedito condolens, ad orationis consugium rediit : & praemisso sanctae Crucis vexillo, cunctis astantibus pastorali simulacrum percussit baculo : mox divino numine, & Praesulis intercessione communitum est idolum & quasi in pulvuerem redactum. Ipsa autem rustica manus, divinae cedens virtuti, nullam adversus eum, ut mos est eorum, seditionem excitavit : sed iussioni obediens Praesulis, sacro baptismate purificari non renuit. In loco vero, ubi idolum confregit, in honorem beatae Dei Genitricis dedicatum altare statuit.
Mais le bienheureux Rieul, rendant grâces à Catulla pour son hospitalité, prévoyait de se rendre à Silvanectum : en effet (ses habitants) n'avaient pas encore reçu la parole du salut, mais, voués au culte des démons, ils étaient prisonniers des illusions issues des coutumes ancestrales. Mais comme il commençait son voyage, il trouva dans une ville (nommée) Savina (var. Lavira), une foule non négligeable offrant des victimes en sacrifice à l'idole de Mercure. Ce que voyant, l'athlète (de Dieu) gémit et pleurant sur ce peuple voué à un culte idolâtre [...]. Brandissant l'étendard de la sainte Croix, il frappa la statue de son bâton pastoral en présence de tous: bientôt par la volonté divine et l'intercession du Très-Haut, l'idole fut abattue et quasi réduite en poussière. Et la troupe des paysans elle-même, cédant à la vertu divine, ne provoqua aucune révolte contre lui, comme c'est leur usage, mais obéissant aux ordres du Très-Haut, elle ne refusa pas d'être purifée par le baptême sacré. Et sur le lieu même où il avait brisé l'idole, il décida d'élever un autel dédié à la bienheureuse Mère de Dieu.