Attius Patera - Rhéteur de la cité des Baïocasses, il fut décrit par Ausone (Souvenirs aux professeurs de Bordeaux, IV) comme issu d'une famille de druides, dont l'origine mythique se rapportait au culte de Belenos. Dans ce même passage, il indique que le père d'Attius Patera était le "vieux Phebicius", présenté un peu plus loin comme ayant été qui Beleni aedituus "gardien du temple de Belenus" en Armorique (Souvenirs aux professeurs de Bordeaux, X). Il indique également qu'Attius Patera avait un frère également dénommé Phebicius et un fils, le rhéteur Attius Tiro Delphidius.
Dans cet ouvrage d'Ausone consacré aux professeurs qui furent les siens dans la première moitié du IVe s. ap. J.-C., on apprend qu'Attius Patera enseignait à Burdigala (Bordeaux). Nous savons par ailleurs grâce à Jérôme de Stridon (Chroniques, II ; Critique sacrée : Lettre à Hédibia, Préface) qu'il enseigna également à Rome, où il rencontra un franc succès et qu'il rédigea des ouvrages aussi bien en proses qu'en vers.
Ausone laisse entendre que son décès n'était guère ancien lorsqu'il écrivit ses Souvenirs aux professeurs de Bordeaux (la rédaction est postérieur à 389 ap. J.-C.). Dans sa Lettre à Hédibia, une descendante d'Attius Patera et Attius Tiro Delphidius, Jérôme de Stridon indique qu'Attius Patera était déjà décédé avant sa naissance, vers 347 ap. J.-C. (Critique sacrée : Lettre à Hédibia, Préface).
Ausone, Souvenirs aux professeurs de Bordeaux, IV :"Attius Patéra, ou Pater, rhéteur. Bien que tu aies précédé en cette vie ceux dont je viens de parler, cependant, Patéra, comme ta parole célèbre était florissante encore en ces derniers temps, et que tout jeune je t'ai vu vieillard, je ne te priverai pas des honneurs de la nénie plaintive, maître de nos puissants rhéteurs. Tu étais Baïocasse, et issu de la race des Druides, si la renommée n'est point trompeuse : ta famille tirait son origine sacrée du temple de Belenus ; delà vos noms : le tien, Patéra, qui, dans le langage des initiés, désigne les ministres d'Apollon ; celui de ton frère et de ton père, qu'ils doivent à Phébus ; et celui de ton fils, qui lui vient de Delphes. Nul en ce siècle n'eut autant de lumières, et nul ne sut varier comme toi la marche et les tournures du discours. Doué d'une mémoire heureuse, d'une élocution facile, claire, harmonieuse, élégante, peu prodigue du sel de la raillerie, exempt de fiel, fuyant les excès de la chère et du vin, tu vécus chaste, enjoué, brillant de santé jusqu'en ta vieillesse même, qui fut la vieillesse de l'aigle ou du coursier."
Jérôme de Stridon, Chroniques, II :"Olymp. 278, 30. Pater, rhéteur, dispense son enseignement à Rome avec un immense succès."
Jérôme de Stridon, Critique sacrée : Lettre à Hédibia, Préface :"Quoique je n'aie jamais eu l'honneur de vous voir, et que je ne vous connaisse que par la réputation que vous vous êtes acquise dans le monde par l'ardeur de votre foi, cependant vous m'écrivez des extrémités des Gaules et vous venez me chercher jusqu'au fond du désert de Bethléem, pour m'engager à répondre aux questions que vous me proposez sur l'Ecriture sainte, et sur lesquelles vous m'avez envoyé un petit mémoire par mon fils Apodemius. N'avez-vous pas dans votre province des personnes consommées dans la science de la loi de Dieu, et capables de vous instruire et d'éclaircir vos doutes? Mais peut-être ne cherchez-vous pas tant à vous instruire vous-même qu'à éprouver ma capacité; et après avoir consulté les autres sur les difficultés qui vous arrêtent vous voulez encore savoir ce que j'en pense. Vos ancêtres Patère et Delphide, dont l'un a enseigné la rhétorique à Rome avant que je fusse au monde, et l'autre durant ma jeunesse a illustré toutes les Gaules par les beaux ouvrages qu'il a composés tant en prose qu'en vers, tout muets qu'ils sont dans leur tombeau, me font de justes reproches de la liberté que je prends de donner des instructions à une personne de leur famille. Ils excellaient, je l'avoue, dans l'éloquence et dans les lettres humaines ; mais je puis dire aussi, sans craindre de rien dérober à leur gloire, qu'ils n'étaient guère versés dans la science de la loi de Dieu, dont personne ne peut être instruit que par le Père des lumières " qui éclaire tout homme venant en ce monde, " et qui se trouve au milieu des fidèles assemblés en son nom."
Sources
• Pierre Crombet pour l'Arbre Celtique
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique