herbe à cinqfeuilles, main de Mars, patte de pigeon, pipeau, chacourroie, nerf de boeuf
Le Pseudo-Dioscoride nous donne un nom gaulois : pempedoula (Pseudo-Dioscoride, Sur la matière médicale, IV, 42).
Dioscoride est très élogieux: "Elle naît dans les lieux aquatiques et près des conduits d'eau. La décoction de la racine bouillie, maintenue en bouche, soulage la douleur des dents [...] Elle est bonne pour la dysenterie... Bue elle profite aux sciatiques et autres douleurs de jointures. Cuite avec du vinaigre et en emplâtre, elle arrête la progression des ulcères cutanés". Il la conseille également, toujours en emplâtre, sur les tumeurs, les hématomes et les excroissances cutanées de toutes sortes. "Le suc tiré des racines quand elles sont fraîches, est bon pour les défauts du foie et du poumon et les venins mortels.". Plus surprenant: "On boit les feuilles avec de l'eau miellée ou avec du vin mélangé à de l'eau et un peu de poyure. Cette boisson est bonne pour les fièvres: les feuilles de quatre branchettes pour les fièvres quartes, les feuilles de trois branchettes pour les fièvres tierces, les feuilles d'une branchette pour les fièvres quotidiennes. Ces mêmes feuilles bues pendant trente jours de suite, au poids de trois cyathes aident rapidement la jaunisse. Les feuilles emplâtrées avec du miel et du sel sont bonnes pour les plaies et les fistules et aident aux rompures de l'intestin. Le quintefeuille restreint le flux de sang, soit qu'il soit bu, soit qu'il soit appliqué par dehors". Il dit également : "On coupe aussi la plante pour les lustrations, les sacrifices et les purifications." (Dioscoride, Sur la matière médicale, IV, 42)..
Le Pseudo-Apulée, quant à lui, signale pour le quintefeuille, le terme gaulois pimpedonum. Il utilise la plante pour à peu près les mêmes pathologies: les maladies des articulations, les douleurs de ventre, les affections de la cavité buccale, les céphalées, les épistaxis de moyenne abondance, les morsures de serpents, les brûlures, les tumeurs et les engelures (Pseudo-Apulée, Herbarius, II, 32).
Pline est peu loquace; il spécifie juste que tout le monde connaît le quintefeuille et qu'on l'emploie pour purifier les maisons (Pline, Histoire Naturelle).
Au XXème siècle, Leclerc (Précis de phytothérapie), utilise le quintefeuille comme anti-spasmodique et pour son effet "bénéfique" dans les diarrhées chroniques du vieillard. Aucune étude postérieure à 1950 n'a permis d'infirmer ou de confirmer ces indications.
Sources
• H. Leclerc, Précis de phytothérapie, 5e ed, ed Masson, Paris, 1994.
• Pierre Louarn pour l'Arbre Celtique