• Anthologie grecque, IX, Epigrammes démonstratives, 125, Traduction de : Guy Soury, 1957, Paris, Les Belles Lettres
Texte:
Les Celtes intrépides éprouvent leurs enfants dans le Rhin, fleuve jaloux, et ne sont pas leurs pères avant d'avoir vu le nouveau-né baigné dans l'onde sacrée. Aussitôt qu'ayant glissé du sein maternel le petit verse la première larme, le Celte le soulève et place lui-même sur un bouclier son propre enfant, sans aucun souci. Car il n'a pas le 'coeur d'un père, avant de l'avoir vu éprouvé par ce bain dans le fleuve, juge du mariage. La mère, au sortir des couches, ajoute à ses douleurs une douleur nouvelle ; elle a beau connaître le vrai père de l'enfant, elle attend en tremblant ce dont l'avisera l'onde incertaine.