• Passion de saint Symphorien, Traduction de : Drouet de Maupertuy, 1824, Paris
Texte:
Autun, qui voyait remonter bien haut sa noblesse et son origine, suivait les vieilles erreurs d'une religion sacrilège. Environnée de temples profanes et remplis d'idoles, elle s'était toute livrée aux vaines superstitions du paganisme ; et son peuple, désoccupé de toute affaire, passait les jours et les nuits dans l'exercice d'un culte ridicule. Cybèle, Apollon et Diane y étaient particulièrement révérés.
Un jour qu'on faisait une procession solennelle en l'honneur de Cybèle, et que la dévotion pour la mère des dieux y avait attiré toute la ville, Symphorien se rencontra par hasard en un endroit où la cérémonie passait. Voyant la déesse qu'on portait sur un brancard, il ne put s'empêcher de marquer le mépris qu'il faisait pour cette idole ; et bien loin de l'adorer, comme on l'y voulait contraindre, il s'en moqua hautement.