Il y a différentes catégories de rois. Fondamentalement, ces différences proviennent du nombre de túatha placées sous le controle du roi, et le prix de l'honneur d'un roi peut varier de 7 à 14 cumal (voir ce terme). Le roi a certaines obligations légales, et leur non-respect peut entraîner une réduction voire une perte du prix de l'honneur, et donc de son statut.
La justice du roi : fír flathemon
Cette obligation est l'une de celles qu'on retrouve le plus dans les textes épiques. Dans cette catégorie d'obligations, on trouve l'interdiction de travailler avec un maillet, une bêche ou une hache, l'obligation d'être toujours accompagné d'une suite appropriée, de ne pas défaillir à son serment d'être capable de faire respecter ses droits, bien sûr de rendre des jugements corrects, mais aussi de ne pas être couard (une blessure au cou reçue en fuyant une bataille réduit son rang à celui du commun, sauf s'il reçoit cette blessure en traversant les lignes ennemies), ne pas présenter de disgrâce physique ni enfreindre ses geisi (voir ce terme). La conséquence normale et bien connue d'une infraction à la justice du roi est le soulèvement de la terre contre le roi. Il y a alors stérilité et de mauvaises conditions naturelles, ainsi qu'une instabilité politique.
La législation
La législation ne semble pas faire partie des droits royaux selon la loi irlandaise ancienne. Cependant le roi peut publier une ordonnance (rechtgae) en cas d'urgence.
L'application de la loi
A l'évidence l'application de la loi avait lieu grâce à un système élaboré de cautionnement, de plaidoirie et de saisie, si bien que le roi n'était pas impliqué dans les procédures ordinaires d'application de la loi. Cependant, en cas d'ordonnance d'urgence et dans les problèmes juridiques dépassant la compétence d'une seule túath, le roi était sollicité afin d'appliquer la loi à ses sujets.
Le jugement
Bien sûr, le roi devait être présent dans les plus importantes affaires judiciaires (de même que l'évêque et le chef-poète), et d'approuver les jugements rendus dans de tels cas, si ce n'est de juger les cas lui-même. Il semble également que si un juge refuse de jurer à l'appui de son jugement, l'affaire était présentée au roi, si bien que celui-ci semble avoir fonctionné comme l'institution suprême dans les affaires judiciaires ne pouvant pas être traitées par des juges subalternes.
L'observation de la loi
Bien sûr le roi devait observer la loi comme tout autre membre de la túath. Cependant, si pour quelque raison une plainte légale était déposée contre le roi, celui-ci peut se faire représenter par un "manant-substitut" (aithech fortha), personne de bas rang dépendant du roi qui peut être saisi sans affecter l'honneur du roi. Si le roi n'a pas de tel "manant-substitut", le plaignant peut alors saisir le roi, mais seulement par une procédure très particulière.
Ce texte a été initialement rédigé par par le Pr. Raimund Karl, diplomé
en Etudes Celtiques de l'Université de Vienne (Autriche), et professeur à
l'Université de Bangor (Pays de Galles). Il met cette introduction à disposition
du public, à condition qu'on cite son nom, ce qui est la moindre des choses, et son
adresse e-mail : a8700035@unet.univie.ac.at et que ce texte ne soit pas utilisé
à des fins commerciales. Traduit, et adapté pour cette encyclopédie celtique par Fergus Bodu.