Ils sont, c'est une conséquence de leur nature sauvage, d'une impiété monstrueuse en leurs sacrifices. Ainsi ils gardent les malfaiteurs pendant une période de cinq ans, et puis en l'honneur de leurs dieux ils les empalent et en font des holocaustes en y joignant beaucoup d'autres offrandes, sur d'immenses bûchers préparés tout exprès. Ils se font aussi de leurs prisonniers de guerre des victimes pour honorer leurs dieux. Quelques-uns font le même usage des animaux qu'ils ont pris à la guerre, ils les tuent avec les hommes ou les brûlent, ou les font périr dans d'autres supplices.
Quoique leurs femmes soient belles et bien faites, ils ne les recherchent guère; mais ils ont une passion enragée, monstrueuse pour les plaisirs que donnent les mâles: ainsi d'habitude, dormant à terre sur des peaux de bêtes, ils s'y vautrent entre deux compagnons de lit. Mais ce qu'il y a de plus incroyable, c'est le peu de souci de chacun pour sa dignité personnelle, car ils livrent facilement à d'autres leur corps en sa belle saison, ne voyant à cela rien de honteux, et tout au contraire, si l'on ne veut pas recevoir les caresses qu'ils offrent, voyant dans ce refus un déshonneur.