• Grégoire de Tours : Vitae patrum, VI, 2, Traduction de : Edouard Salin, in La civilisation mérovingienne, 1959, Paris, Picard
Texte:
Il y avait [à Cologne], un temple rempli d'ornements divers où les barbares faisaient leurs libations; ils s'y gavaient jusqu'au vomissement de nourriture et de boisson; là, on adorait aussi des images comme si elles étaient Dieu; on y suspendait la figure, de bois sculpté, des membres atteints de quelque mal. Saint Gall l'apprend; il se rend incontinent au temple accompagné d'un seul clerc; aucun de ces Païens insensés ne s'y trouvant, il allume du leu et l'incendie... Mais, voyant la fumée monter du temple jusqu'au ciel, les Païens cherchent l'incendiaire, le découvrent, dégainent leurs glaives et le poursuivent. Le saint s'enfuit et se réfugie dans le palais du roi [Thierry, fils de Clovis, 511-531]. Celui-ci, apprenant ce qui s'est passé, prend contact avec ces païens menaçants, les apaise en les flattant et calme ainsi leur fureur déchaînée.