Syncrétisme, du grec συγκρητισμός (sunkrētismós = union des Crétois)(1). Dans le domaine du religieux, on parle de syncrétisme, lorsqu'il y a mélange de deux religions (voire plus). La religion gallo-romaine, par exemple, est le mélange de la religion gauloise et de la religion romaine.
(1) Le Crétois avaient pour habitude de se combattre entre eux. Mais dès que venait une attaque de l'extérieur, pour se défendre, ces derniers s'empressaient de former une coalition. Bien entendu, le danger écartait, ils revenaient aux bonnes vieilles habitudes.
Plutarque, Oeuvres morales, de l'amitié fraternelle, 19 : "Il est encore un conseil qu'il est bon de ne pas oublier. Si l'on a un différend avec ses frères, il faut avoir bien soin de visiter leurs amis et de fréquenter alors ces derniers plus que jamais. Mais on doit éviter leurs ennemis et ne pas les accueillir. Ce sera imiter les Crétois qui, ayant de fréquentes dissensions, de fréquentes guerres les uns contre les autres, se réconciliaient à l'approche d'une invasion et se réunissaient contre les adversaires du dehors. C'était là ce qu'ils appelaient le syncrétisme. Certaines gens se glissent, comme l'eau fait à travers les fentes et les interstices, pour miner les liaisons entre amis et parents. Ils détestent les deux parties, mais ils s'attachent à celle dont la faiblesse donne sur elle le plus de prise. Qu'un jeune homme soit amoureux, ses amis, jeunes comme lui et sans malice, sympathisent à son amour. Mais quand un frère est irrité contre son frère et qu'ils sont brouillés, leurs plus détestables ennemis font semblant de partager l'indignation et le courroux de l'un et de l'autre. C'est la poule et le chat d'Esope. Le chat s'informe auprès de la poule, avec les marques du plus vif intérêt, des nouvelles de sa maladie, et demande comment elle se porte."