La traversée d'une rivière est une entreprise particulièrement risquée. Le groupe qui a traversé le premier le cours d'eau se trouve bloqué entre l'armée adverse et la rivière, autrement dit ne peut que difficilement battre en retraite. Les Gaulois savaient tirer partie de cette difficulté. Ils attendaient qu'une partie des troupes ennemies ait traversé une rivière et qu'elle se trouve avec un obstacle dans le dos et soit isolée pour l'attaquer.
Tite-Live, Histoire Romaine, V, 38, : On n'en vit point périr en combattant; l'arrière-garde éprouva quelque perte, empêchée qu'elle fut dans sa fuite par les autres corps qui se sauvaient sans ordre. Sur la rive du Tibre, où l'aile gauche s'était enfuie tout entière après avoir jeté ses armes, il en fut fait un grand carnage; et une foule de soldats qui ne savaient pas nager, ou à qui le poids de leur cuirasse et de leurs vêtements en ôtait la force, furent engloutis dans le fleuve. Le plus grand nombre cependant purent sains et saufs gagner Véies, d'où ils n'envoyèrent à Rome ni le moindre renfort pour la garder ni même un courrier pour annoncer leur défaite.
Tite Live, Histoire Romaine, XXI, 26 : Dans l'impossibilité de défendre contre les Carthaginois la partie de leur territoire située en deçà du fleuve, les habitants, pour se faire du Rhône un rempart formidable, s'étaient presque tous réunis sur la rive opposée, et la couvraient de leurs bataillons.
Jules César, La guerre des gaules, II, 23 : Les soldats de la neuvième et de la dixième légion, placés à l'aile gauche de l'armée, après avoir lancé leurs traits, tombèrent sur les Atrébates, fatigués de leur course, hors d'haleine, percés de coups, et qui leur faisaient face. Ils les repoussèrent promptement de la hauteur jusqu'à la rivière, qu'ils essayèrent de passer ; mais on les poursuivit l'épée à la main, et on en tua un grand nombre au milieu des difficultés de ce passage. Les nôtres n'hésitèrent pas de leur côté à traverser la rivière ; mais, s'étant engagés dans une position désavantageuse, l'ennemi revint sur ses pas, se défendit, et recommença le combat
Jules César, La guerre des gaules, V, 18, : "César, ayant pénétré leur dessein, se dirigea vers la Tamise sur le territoire de Cassivellaunos. Ce fleuve n'est guéable que dans un seul endroit, encore le passage est-il difficile. Arrivé là, il vit l'ennemi en forces, rangé sur l'autre rive. Cette rive était défendue par une palissade de pieux aigus ; d'autres pieux du même genre étaient enfoncés dans le lit du fleuve et cachés sous l'eau."