Venutios - Premier mari de Cartimandua et allié de Rome. En 69 après J.-C.,il fut évincé du pouvoir par sa femme qui se remaria avec son ecuyer Vellocatos. Déshonoré, il fit appel aux Brigantes opposés à la domination romaine. La lutte était entre Brigantes, mais Cartimandua fit appel aux Romains. Ces derniers défirent Venutios.
Tacite, Histoires, III, 45: "Enhardis par ces divisions et par les bruits de guerre civile sans cesse répétés, les Bretons levèrent la tête à l'instigation de Vénusius. Outre l'audace de son caractère et sa haine du nom romain, ce chef était animé contre la reine Cartismandua d'un sentiment personnel de vengeance. Cartismandua régnait sur les Brigantes, avec tout l'éclat du sang le plus illustre. Sa puissance s'était accrue à l'égal de sa noblesse, depuis qu'en prenant par trahison le roi Caractacus elle avait pour ainsi dire fourni à Claude la matière de son triomphe. De là l'opulence et tous les abus de la prospérité. Dédaignant Vénusius qui était son époux, elle admit au partage de son lit et de son trône Vellocatus, écuyer de ce prince. Ce scandale ébranla sa maison. L'époux avait pour lui l'opinion du royaume : la passion de la reine et sa cruauté protégeaient l'adultère. Vénusius appela du secours, et, secondé par la défection des Brigantes eux-mêmes, il réduisit Cartismandua aux dernières extrémités. Alors elle demanda l'appui des Romains. Nos cohortes et notre cavalerie, après des chances partagées, tirèrent enfin la reine du péril. Vénusius eut le royaume, et nous la guerre."
Tacite, Annales, XII, 40: "Depuis la prise de Caratacus, les barbares n'avaient pas de meilleur capitaine que Vénusius. J'ai déjà dit qu'il était de la nation des Brigantes. Fidèle à notre empire et défendu par nos armes tant qu'il fut l'époux de la reine Cartismandua, il ne fut pas plus tôt séparé d'elle par le divorce, ensuite par la guerre, qu'il devint aussitôt notre ennemi. La lutte fut d'abord entre eux seuls, et Cartismandua, par un adroit stratagème, fit prisonnier le frère et les parents de Vénusius. Indignés et redoutant l'ignominie d'obéir à une femme, les ennemis armèrent leur plus brave jeunesse, et fondirent sur les États de la reine. Nous l'avions prévu, et des cohortes envoyées à son secours livrèrent un rude combat, où la fortune, d'abord indécise, finit par nous être prospère."