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L'amour courtoisModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice
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L'amour courtoisBonjour à tous !
Bientôt la Saint Valentin alors je lance ce fil pour damoiselles et damoiseaux. L'amour courtois fait irruption dans et avec les romans de chevalerie de "la matière de Bretagne", mais le thème est-il celtique ? On pourrait en douter en lisant la Razzia et devant l'attitude de Cuchulain envers certaines douceurs féminines mais d'autres thèmes où on le trouve lui et d'autres bien langoureux et rêveur envers "la femme de l'autre monde" sont moins rébarbatifs. Pour lancer l'affaire une petite image pour les amoureux sages où l'on voit une dame oiselle et ses prétendants en habit de noces... L'amour courtois existe chez les oiseaux, c'est peut-être eux qui l'ont inventé quand on voit tous les efforts qu'ils font pour séduire leur dame. Chez eux c'est les mâles qui s'habillent de vives couleurs pour la danse nuptiale et en font un max en parades et roucoulis. Un peu le contraire des temps modernes koâ, marcherions nous sur la tête ? Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Bientôt la Saint Valentin... 2007, non ? Je ne sais pas si l'amour courtois est d'origine celtique, mais les rapports amoureux, dans les littératures irlandaise et galloise, ne se limitent pas aux fureurs de Cuchulainn (Cú Chulainn), heureusement. N'oublions pas les belles "Courtises", celle d'Etaine, celle d'Emer..., ou les belles histoires de Diarmaid et Grainne, Tristan et Iseut, etc... A un autre degré, la séduction de la femme peut également recouvrir le thème de la conquête de la Souveraineté.
Ah bon Ce que c'est de vivre dans un sid, le temps tourneboule... Bah, le 14 février ; on a 6 jours pour présenter ses voeux non ? C'est bien de toi à chipoter à tout bout de champs...
Justement, justement, Taliesin a écrit :
Non plus une déesse mais une représentation symbolique du "pays" comme le signale Guilaine dans un article que je viens de mettre en ligne : http://www.forum.arbre-celtique.com/vie ... 7138#37138 Plus précisément : http://www.college-de-france.fr/media/c ... ilaine.pdf Quand on veut suivre, il faut suivre les poupées russes... Et tant pis pour ceux qui voient des dieux partout ! Dernière édition par Muskull le Jeu 16 Fév, 2006 18:36, édité 1 fois.
Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
J'ai toujours pensé que c'était le 14 février, la Saint Valentin..
Oui, j'ai regardé l'actualité et j'ai corrigé mon post.
Chipoteur ! Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
A ce train là , j'ai l'impression que les pensions de famille de Douarnenez vont bientöt afficher "complet" @+Fourbos Pierre Crombet
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désolé de vous décevoir, mais l'amour courtois n'est pas celtique : ça vient du Sud : la fin' amor occitane
Les Bretons sont plus grands et mieux proportionnés que les Celtes. Ils ont les cheveux moins blonds, mais le corps beaucoup plus spongieux.
Hippocrate
C'est bien ce que je voulais t'entendre dire. Mais de quelle façon l'occitan s'est "mélangé" à la matière de Bretagne ? Quelles sont les influences historiques et pourquoi cela a "mordu" chez les bretons contants et contents de le faire. Mais aussi les occitans qui allaient contant, d'où tenaient-ils cette beauté ? Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Absolument, c'est dans la poésie des troubadours occitans que l'amour courtois a vu son développement le plus achevé. Mais les origines en sont encore mal connues. La piste arabe est une des plus sérieuses. A lire :
Henri-Irénée MARROU, Les Troubadours, éd. du Seuil, Points Histoire, 1971. Table : - Aveu de Paternité - Jongleurs et troubadours - La renaissance du XII° siècle - Ce siècle féodal - La vie courtoise - La poésie des troubadours - La musique des troubadours - L'amour, cette invention du XII° siècle - L'hypothèse arabe - Du "zadjal" andalou au "versus" aquitain - Le mythe des "origines" - Troubadours et Cathares - L'amour courtois - Troubadours et christianisme - L'échec de cet amour - L'influence des troubadours Index, bibliographie
Extrait :
Malgré la sous-estimation de la "résurgence du vieux fonds ancestral" celtique, les arguments de H.-I. Marrou me semblent assez recevables.
une remarque quand même : les troubadours occitans connaissaient la légende de Tristan et Iseut (et d'autres, comme celle de Perceval) avant qu'elle ne soit mise par écrit dans la France du Nord :
Cercamon, 1135 : Non a valor d’aissi enan Cela c’ab dos ni ab tres jai ; Et ai n’enqer lo cor tristan, Qe Dieus tan falsa no.n fetz sai ; Bernard de Ventadour, 1152 Tan trac pena d’amor Qu’a Tristan l’amador Non avenc tan de dolor Per Izeut la blonda D’amour me vient plus de peine Que Tristan l’amoureux N’en eut Pour Izeut la blonde On sait que Chrétien de Troyes a écrit un poème : "conte du Roi Marc et d’Iseult la Blonde", qui est perdu, et qu'un certain La Chèvre, trouvère de Reims, contait une version de la légende avant 1175-1190 (date où ce La Chèvre est mentionné dans la branche II du Roman de Renart. Mais il semble toutefois que les intermédiaires anglo-normands n'ont pas du avoir grand-chose à apprendre aux troubadours : les Bretons de Galles et/ou d'Armorique étaient déjà passés. Deux hypothèses de transmission, qui ne sont pas incompatibles : - la venue du Gallois Bréri, source de Thomas d'Angleterre, qui serait venu voir le comte de Poitiers, si on en croit la mention de Wauchier de Denain dans sa continuation du Conte du Graal. Mais à part ça, rien d'autre ne prouve une visite du poète Bréri à Poitiers. Tristan de Thomas : Mé sulun ço que j’ay oÿ, Nel dient pas sulunt Breri, Ky solt lé gestes e lé cuntes De tuz lé reis, de tuz lé cuntes Ki orent esté en Bretaingne "Mais d’après ce que j’ai entendu, ces conteur ne respectent pas la version de Breri, qui, lui, connaissait les hauts faits et les récits concernant tous les rois et tous les comtes qui ont vécu en Bretagne" Wauchier de Denain : Deviser vos voel sa faiture (d’un nain), Si com le conte Bleheris Qui fu nés e engenuïs En gales dont je cont le conte, E qui si le contoit au conte De Poitiers qui amoit l’estoire E le tenoit en grant memoire Plus que nul autre ne faisoit - la présence des Bretons d'Armorique. Entre Bretagne armoricaine et Occitanie, c'est une longue et vieille histoire, depuis saint Emilion de Vannes, en passant par saint Malo enterré à Saintes, saint Philibert dont le culte est répandu en Bretagne Sud jusqu'à Landévennec, sainte Radégonde honorée à Nantes...les contacts entre Redon et le Poitou (les reliques de saint Maixent transitèrent de Poitiers à Maxent, près de Plélan, puis furent rendues à Poitiers), entre St Gildas de Rhuys et Talmond, abbaye créée en même temps que celle de Quimperlé, toutes deux dédiées à la Sainte-Croix. Sans parler du pélerinage de Compostelle qui vit sans doute de nombreux Bretons sillonner les routes du Poitou et de la Saintonge. André Chédeville, l'immigration bretonne dans le royaume de France du 11ème au début du 14ème siècle (AB, t. 81, 1974, pp. 301-343) "C’est plus volontiers que les Bretons ont gagné le nord du Poitou et surtout sa bordure maritime. Dès la fin du 11ème siècle, il y en a dans la région de Thouars, Parthenay et Saint-Maixent. A Poitiers même, ils n’apparaissent pas avant la fin du 13ème siècle. Sur la côte, leur progression est favorisée par des relations maritimes à Talmond dès 1070. Il y a des Bretons à l’île d’Yeu et autour d’Olonne, ainsi qu’à La Rochelle en 1224. Ils ont aussi gagné très tôt les pays de la Charente puisque Johannes Britto, vir littératus, sans doute un clerc, est mentionné à Saintes dès 1072" A noter que la forêt de Talmond était la résidence préférée des comtes de Poitou. Autre remarque : "d'Erec et Enide de 1170 : dans ce poème, qui traite la légende galloise de Gereint et Enid," bon, on va dire que H.I Marrou n'avait pas lu Fleuriot quand il a écrit son bouquin. Mais il aurait pu lire l'article de Rachel Bromwich qui traite des origines mythiques de l'histoire d'Erec et Enide (Celtic Dynastic themes and the Bretons lays, EC, IX, fasc. 2, p. 445-470). Ce n'est pas Chrétien qui a remplacé le nom de Gereint par celui d'Erec, j'aurai même tendance à penser, qu'à l'inverse, les Gallois, voire même les Cornwallais avant eux, ont rattaché la légende vannetaise d'Erec et Enide à un héros local qu'ils connaissaient mieux. Comme disait Fleuriot où a peu près : le rôle des Bretons armoricains est sytématiquement minimisé. Au fait, en parlant d'Erec : Guerau de Cabrera (Cabra Juglar) Ni sabs d’(E)rec Com conquistec L’esparvier for de sa reien "Tu ne sais d’Erec comment il conquit l’épervier hors de sa région." Guerau de Cabrera, attesté entre 1145 et 1159, mort entre 1159 et 1165, ne peut avoir connu l’Erec de Chrétien, écrit après 1170. A noter que le poème de Guerau de Cabrera, Cabra Juglar, contient également des allusions à Arthur, à Marcon (le roi Marc), à Tristan et Iseut, et à Gualvaing (Gauvain). Les Bretons sont plus grands et mieux proportionnés que les Celtes. Ils ont les cheveux moins blonds, mais le corps beaucoup plus spongieux.
Hippocrate
Merci Taliesin, pour ces précisions.
L'activité poétique de Rigaud de Barbezieux s'exerça de 1175 à 1215 (voir http://andre.j.balout.free.fr/charente(16)_pdf/rigaut_&_jaufre_rudel.pdf ) voir aussi : http://histoire-ma.chez-alice.fr/trouba ... zieux.html
Ah, apparemment, la querelle sur Rigaud de Barbezieux n'est toujours pas terminée. Mais l'article dont tu as donné le lien n'est pas très récent (1961-62)
Rita Lejeune, dans plusieurs articles qui s'étalent de 1957 à 1964, a montré que Rigaud de Barbezieux vivait vers 1140-1160. Evidemment, ça a remis en cause pas mal de certitudes que l'on croyaient acquises, puisque Rigaud est tout simplement le premier, bien avant Chrétien de Troyes, à parler de Perceval et du Graal. D'où disputes par articles interposés pendant quelques années, notamment entre Rita Lejeune et Alberto Varvaro. Autre chose : il semblerait que le troubadour Marcabru, contemporain et ami de Cercamon, soit allé en Angleterre du temps d'Henri 1er (avant 1135), comme l'indique le Roman de Jaufré (fin 12ème) : Uns dancheus qui l’alait querant Est venuz a Londres errant. Marchabruns ot non li mesages Qui molt par fu corteis e sages. Trovere fu molt de gran pris Bien le conuit li rois Henris Qu’assez l’ot en sa cort veu « Bien vegnanz, fait li roi Henris, Marchabruns, soiez el pais ». Mais là , comme pour Bréri à Poitiers, la seule indication est littéraire et assez tardive. Les Bretons sont plus grands et mieux proportionnés que les Celtes. Ils ont les cheveux moins blonds, mais le corps beaucoup plus spongieux.
Hippocrate
J'ignorais cette querelle sur les dates de vie de Rigaud de Barbezieux. En tout cas, ça montre en effet que les thèmes arthuriens circulaient oralement en France avant Chrétien de Troyes.
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