Une sépulture gauloise sauvée des eaux
BESANCON, 7 fév (AFP) - Une sépulture gauloise quasiment intacte, dont les origines remontent au premier siècle avant l'ère chrétienne, vient d'être sauvée sur les berges du Doubs à Besançon.
Ce vestige fait partie d'un enceinte gauloise entourée d'un mur, mise en évidence sur un chantier de construction d'un parking, entrepris en 2001, à proximité du centre-ville dans le cadre de la rénovation du quartier des "Remparts dérasés".
Une trentaine de sépultures, qui ne présentaient pas le même degré de conservation, ont été retrouvées dans cette nécropole, qualifiée de "découverte exceptionnelle" par Jean-Jacques Schwien, ingénieur au service régional d'archéologie de la Direction des affaires culturelles (DRAC) de Franche-Comté.
"A cette époque, on avait l'habitude d'incinérer les morts. C'est la première fois qu'on retrouve des corps placés dans ces enveloppes funéraires en bois", a-t-il indiqué. Autre découverte inédite, celle des corps d'enfants morts en bas âge que les Gaulois inhumaient traditionnellement sans apparat.
Les historiens se pencheront également sur la signification de la présence de ces dépouilles à l'extérieur de ce qui était alors la cité, contrairement aux traditions moyenâgeuses qui faisaient coexister le monde des morts et celui des vivants.
coffre funéraire en bois
L'opération de sauvetage de la sépulture, a été menée par l'atelier régional de conservation ARC-Nucléart, un groupement d'intérêt public implanté sur le site du CEA de Grenoble.
L'intervention consiste à "prélever un squelette dont les os sont presque entièrement moulés dans une sépulture faite de planchette de bois", ont expliqué les chercheurs.
Le coffre funéraire en bois, recouvert d'une motte de sédiments pesant près d'une tonne, doit être transporté dans le laboratoire grenoblois où elle bénéficiera d'un traitement de conservation particulier.
"La sépulture doit subir un traitement avant de retrouver le chemin des musées. En effet, le bois qui a été immergé se déforme en séchant car les cellules ont perdu leur substance", explique André Gelas, technicien de l'atelier ARC-Nucléart, avant de décrire le procédé utilisé : "A l'aide d'une résine, on reconstitue la structure de l'objet puis on le fait sécher".
Spécialisé dans la restauration des bois gorgés d'eau, ARC-Nucléart s'est déjà chargé de redonner son lustre aux épaves grecques de Marseille ou encore aux pirogues néolithiques de Paris-Bercy.
Le laboratoire grenoblois, qui travaille également sur d'autres matériaux que le bois, a également traité des objets en cuir provenant du Titanic et a été retenu pour le prélèvement de bateaux d'époque romaine découverts près de Pise en Italie.
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