Les armes et équipements dans les textes mythologiques

[Alexandre]

Fergus et Medh dorment après avoir eu des relations adultères, Aillil, le mari trompé, envoie un de ses hommes voler Caladbolg, l'épée de Fergus, le serviteur l'enveloppe dans une pièce de lin et la remplace par une épée en bois ! Fergus n'aura plus son épée prestigieuse pour les combats de la Razzia des vaches de Cooley.

Formulé en ces termes, cela fait ressembler Fergus à Freyr, qui lui aussi perd son épée avant une bataille importante pour une histoire d'adultère. Pourtant, ils n'ont pas beaucoup de points communs...

Un petit motif standard placé là ?

[Kambonemos]

Bonjour,

Au sujet des armes d'apparat, l'on peut rappeler celles du roi des Insubriens Viridomar qui étaient selon l'historien grec Plutarque, incrustées d'or et d'argent, rehaussées de pourpre et de couleurs vives, étincelantes comme l'éclair, et qu'il portait à la guerre car on n'en voyait pas de plus belles dans toute son armée. Il fut tué en combat singulier par le consul Marcellus qui fit offrandre de ces armes à Jupiter...

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[Kambonemos]

Par ailleurs, en poursuivant la réflexion, ce serait Viridomar qui aurait provoqué en duel le consul romain ; ce qui pourrait induire une connotation religieuse. En effet, le port et l'usage d'armes exceptionnelles dites de nos jours d'apparat, devaient aux yeux des combattants de l'époque constituer une sorte de "carte d'identité" qui permettait de pouvoir "racheter sa vie" à coup sûr ; voir les us et coutumes des Germains à ce sujet, Tacite et notamment Paul Diacre dans "La vie des Lombards" où un prince de cette nation ne peut s'asseoir en public en présence de son père le roi, et qui lors d'une bataille se rue expressément sur un prince ennemi pour le tuer et le dépouiller de son équipement.
Ce qui pourrait expliquer le passage sybillin de César en parlant des Gaulois [Guerre des Gaules - livre VI] :

(.../...)C'est que leurs enfants, avant qu'ils ne soient en âge de porter les armes, n'ont pas le droit de se présenter devant eux en public, et c'est pour eux chose déshonorante qu'un fils encore enfant prenne place dans un lieu public sous les yeux de son père.

Cette idée de "racheter sa vie" m'apparaît encore obscure mais il ne fait aucun doute qu'un guerrier (celte ou germain) ne pouvait décemment prétendre le faire qu'en ôtant la vie à un adversaire de statut égal d'où peut-être un code dans les équipements chez les personnages de haut rang ou les guerriers de valeur

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[Sedullos]

Salut,

le passage de César doit plutôt avoir un rapport avec le fosterage, qui n'était peut-être pas à la portée de toutes les bourses. Quant à l'expression "en public", cela ne désigne pas la rue du village mais plutôt l'assemblée des hommes libres qui y viennent en armes, un lieu dangereux pour les enfants.

[Kambonemos]

Bonjour,

C'est à mon tour de penser que c'est un peu plus compliqué. D'ailleurs, à moins que la traduction pèche, " chose déshonorante" n'est pas synonyme de "malséante", d'"inconvenante" ou de "déplacée", enfin pas exactement... Cette conception de l'honneur guerrier que l'on perçoit mieux chez les Germains à la lecture de Tacite, ou de Paul Diacre, me fait croire que les aristocrates gaulois devaient la partager... C'est un sentiment. L'important pour ne pas trop dénaturer ce fil, est qu'à guerrier exceptionnels, l'on pouvait sans nul doute voir armes extraordinaires.

Cordialement.

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[Kambonemos]

Pour information et à propos du bouclier aux bords tranchants : je vous signale dans le n° 53 d'Histoire Antique & Médiévale [janvier/février 2011], un sujet d'archéologie expérimentale dédié aux boucliers des guerriers germaniques (décidément !) aux Ier & IIe s. de notre ère par Cédric Chadburn, dans lequel on peut lire :

Les fouilles archéologiques confirment les sources iconographiques romaines avec plusieurs boucliers miniatures (ex-voto ?) et par des bordures métalliques de boucliers découverts dans des tombes en Pologne (tombe n° 4 du site de Nadkole). (.../...) La forme hexagonale ou arrondie est particulièrement bien adaptée au corps-à-corps. Le guerrier peut ainsi frapper violemment son adversaire avec le bord de son bouclier, et la présence de bordures métalliques ne fait que renforcer la violence du choc. Le bouclier n'est plus une simple protection, il devient une arme mortelle.

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