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Psychanalyse de la conquête

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Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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18 messages • Page 1 sur 2 • 1, 2

Psychanalyse de la conquête

Messagede Muskull » Sam 23 Juil, 2005 20:22

Un texte très intéressant trouvé sur la toile :
RECHERCHE SUR LES TRAUMATISMES HISTORIQUES CRÉÉS PAR LA CONQUÊTE DE LA GAULE ET LA ROMANISATION


Hugues VERTET *

RÉSUMÉ

Les Gaulois ont vécu avec la conquête, puis la romanisation, des traumatismes terribles. Il leur a fallu faire le deuil de leur liberté, de leur religion, de leurs modes de vie,. traditionnels en les adaptant à un monde nouveau. Les processus de survie ou de guérison ont été différents selon les générations et les époques, selon les milieux et les possibilités. Ainsi les soldats et les officiers engagés et favorisés par les empereurs ont-ils supporté le choc, mais deux générations plus tard, certains d'entre eux animent des révoltes désespérées et suicidaires. Ainsi les potiers imitent-ils si bien la terre sigillée qu'ils conquièrent tout le marché occidental de l'Empire, ce qui est gratifiant pour eux. Ils diffusent aussi une énorme quantité de figurines qui expriment les difficultés ressenties par les pauvres devant une nouvelle civilisation et leurs espérances dans un recours à la Terre-mère. Ils acquièrent un langage d'images mais refusent les scènes figurées. Les sculpteurs dressent un peuple de divinités face à l'invasion des images romaines. Souvent ces dieux, comme les dignitaires humains, collaborent avec Rome pour conserver leur pouvoir, ce qui est aussi un processus de guérison du traumatisme.

http://perso.wanadoo.fr/archeologie/art ... m_conq.htm

C'est un peu long mais ça vaut le coup. :wink:
Zou à Lezoux ! :lol:
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Messagede DT » Sam 23 Juil, 2005 22:03

Message direct à Muskull
Ce résumé est déjà faut historiquement.
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Messagede Patrice » Sam 23 Juil, 2005 23:32

Salut,

DT. Là, c'est toi qui fait dans la déclaration péremptoire.

Peux-tu nous dire en quoi ce résumé est faux. Explique, au lieu d'attaquer en ne disant rien.

Je n'ai pas encore lu cet article d'Hugues Vertet, mais je sais que c'est quelqu'un de très sérieux, spécialiste des productions céramiques (et notamment des figurines) du centre de la Gaule. Ce qu'il dit ne peut pas êtr entièrement idiot.

Personnellement, je ne pense pas à un "traumatisme" post-conquête.
Il y a intégration, des élites surtout. Pire: cette intégration dans l'espace romain avait commencé avant la conquête.
C'est là mon point de vue, mais je n'argumenterai que si tu veux bien le faire aussi.

Pour l'instant, ton message ressemble plus à un réglement de comptes qu'autre chose.

A+

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Messagede DT » Sam 23 Juil, 2005 23:53

Bonjour Patrice,
Oui, effectivement, je vais me calmer.
Je lis sans animosité la prose de tous les participants à ce forum, mais je n'admet pas qu'une chapelle affirme des contre-vérités.
Que chacun apporte ce qui lui semble intéressant est bien, mais il faut faire attention aux jugements péremptoires, et je ne crois pas avoir été à l'origine de cette querelle.
Patice, ne vous ais-je pas rencontré à l'occasion de quelques séminaires avec John Scheid ?
A+ DT
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Messagede Pierre » Dim 24 Juil, 2005 0:18

Oui, effectivement, je vais me calmer.

C'est mieux :wink:

Je lis sans animosité la prose de tous les participants à ce forum, mais je n'admet pas qu'une chapelle affirme des contre-vérités.

La montée est rapide, la descente est plus lente, c'est humain :lol:

Muskull nous soumet un texte qu'il trouve intéressant. Tout comme Patrice, je ne suis pas convaincu. Avant de le mettre au feu (le texte :P ), analysons le point par point. Ca aura au moins l'avantage d'être plus instructif qu'un simple "c'est faux".

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Messagede Muskull » Dim 24 Juil, 2005 6:45

Bonjour :)

H. Vertet situe et "modère" son analyse :
Il existe certes des observations pertinentes sur les réactions psychologiques de groupes d'individus plus ou moins importants dans plusieurs travaux historiques (Clavel-Lévêque, 1985, par ex.), mais il serait utile de les coordonner dans un tableau d'ensemble. Une vaste enquête serait nécessaire. Elle devrait envisager les diverses parties de la Gaule romaine, de 120 avant J.-C. à 451 après, région par région, période par période, avec les différentes classes on niveaux sociaux. Ce serait une enquête à mettre en place avec une équipe pluridisciplinaire. Un des dangers auquel je voudrais échapper dans ce court exposé serait de rechercher dans l'étude des traumatismes historiques des explications pour des périodes ou des espaces trop grands ou mal définis. Un autre danger serait de trop privilégier le psychologique en excluant les facteurs politiques, économiques, géographiques etc., qui demeurent certes des composants indispensables de la compréhension de l'histoire (2).

A propos du traumatisme :
Le traumatisme principal a été le choc de la guerre, de la défaite, de la conquête et de l'installation définitive de l'autorité du peuple conquérant. La résistance avait coûté très cher à la Gaule. César affirme - en exagérant peut-être quelque peu - avoir pris d'assaut 800 forteresses, soumis 300 tribus, combattu 3 millions d'ennemis, tué 1 million d'hommes et fait 1 million de prisonniers (Plutarque). Les estimations de la population de la Gaule à cette époque varient du simple au double, mais actuellement on penche pour environ 8 millions d'individus (France rurale). La guerre aurait donc fait disparaître environ un quart de la population et détruit une partie notable des habitations dans les oppida. Les vols, aussi bien dans des trésors civils que religieux, ont été excessifs, même aux yeux de certains Romains. Ainsi Suétone raconte-t-il que César pilla les chapelles et les temples des dieux et qu'il détruisit des villes plus pour le butin qu'en raison des fautes commises (Suétone, 5456). C'est ce que nous en disent les Romains.

S'inféoder les élites et les rendre "complices" de la romanisation :
Qu'étaient devenus les guerriers de la Gaule ? Une partie avait été tuée, une autre faite prisonnière et vendue; de plus César allait enrôler de nombreux survivants dans son armée. Il exigea beaucoup des Gaulois pour le service militaire et, avec des transalpins, il forma une légion, qu'il nomma d'un nom gaulois "alaudae" (les alouettes). Il priva le pays de son aristocratie guerrière en appelant auprès de lui nominativement tout ce que la Gaule comptait de plus noble et de plus brave (César BG, 1,29). Son but était multiple: il se procurait des guerriers valeureux, amoureux des combats; il écartait de leur peuple des éléments capables de fomenter et de conduire des révoltes; il les attachait à sa personne. Les privilèges, les récompenses, l'estime que leur montrait le général vainqueur et les hautes fonctions conférées aux chefs gaulois compensaient, pour une partie au moins de cette classe celte guerrière, la tristesse de la défaite. Ils retrouvaient un père aimant dans un père sévère qui avait su montrer sa supériorité et son pouvoir.

La réaction des artisans :
Sur le plan psychologique, on peut se demander pourquoi s'est développé à point pendant quatre siècles environ cette fabrication de bols, d'assiettes, de flacons, de copies de vases métalliques... Ce n'est pas une vaisselle de préparation d'aliments (cuisson, friture...) ni de conservation mais une vaisselle de présentation, une vaisselle "de luxe". Certes, les Gaulois avaient été séduits depuis longtemps par les objets provenant des pays méditerranéens. Mais un autre phénomène renforça cette séduction. Il est probable qu'après la conquête il y a eu, comme cela se produit en de telles occasions, un éblouissement devant des objets dont se servaient les vainqueurs. Ainsi a-t-on retrouvé des fragments de cette vaisselle dans quantité de sites gallo-romains. D'autre part émergea chez les producteurs de Gaule un vif désir d'apprendre des nouveautés techniques: les Gaulois ont toujours été réputés pour leur curiosité (César, IV, 5).

Thèse sur la disparition rapide de la langue gauloise :
Un autre phénomène que nous voudrions mentionner ici, c'est le rôle que joua, jusque dans le peuple, le fait que la langue latine remplaça les langues gauloises dans l'exercice du pouvoir. Savoir parler et écrire latin n'était pas indispensable, mais tout se passe comme si celui qui parlait et écrivait latin ne restait pas au rang des vaincus et participait d'une nouvelle dignité. Témoins en sont les efforts remarquables effectués par les potiers. Ils latinisent très vite leurs noms. Les Primus, Secundus, Tertius, Quartus... Africanus, Germanus,... Audax, Comicus, Iuvenis... se multiplient. Les potiers apprennent à écrire, gravent des alphabets latins sur des assiettes et sur des cruches, reportent leurs noms sur les vases avec des estampilles...; ici le terme latin " fecit " (a fabriqué) tend à remplacer le mot gaulois " avot ". Certes, l'écriture placée sur les céramiques semble surtout servir à la gestion du travail et nous renseigne mal sur le niveau culturel auquel accédaient peu à peu les potiers. La langue gauloise continue à être employée largement et coexiste avec le latin, comme nous le montrent estampilles et graffiti découverts dans les ateliers de la Graufesenque et de Lezoux, datables du Ier siècle.


C'est sur ces points et bien d'autres que je trouve cette analyse pertinente. Le traumatisme étant bien sûr vécu chez les peuples vaincus, non chez les peuples alliés. Lorsque l'on connait le degré de technicité des artisans et agriculteurs gaulois (en lisant par exemple "la gaule des activités économique" de Jacques Lacroix), l'on peut se demander pourquoi l'impact culturel romain a été aussi fort et aussi rapide. La "réaction au trauma" est un axe de recherche très intéressant.
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Messagede Patrice » Dim 24 Juil, 2005 10:21

Salut,

Le thème du "traumatisme" avait déjà été un peu abordé par Joël Le Gall, en 1981:
"Témoignages monétaires d'un esprit de résistance à Alesia un siècle après Vercingétorix", in La Patrie Gauloise d'Agrippa au VIe siècle. Actes du colloque (Lyon, 1981), Lyon, L'Hermès, 1983, p. 15-18.

Faisant l'analyse des travaux de Jean Gricourt sur ce site, il remarque le grand nombre de monnaies des premiers empereurs dont le portrait a été mutilé par des entailles. Il s'agit notamment d'un lot découvert sur le forum.

Cependant cet usage n'est pas propre à Alesia et se retrouve un peu partout, jusqu'au Bas-Empire je crois. Ca n'était donc déjà pas très convainquant.
Maintenant, je vais lire l'article de Vertet.

DT: non, je ne crois pas que nous nous soyons déjà rencontré. Je n'ai malheureusement ni le temps ni les moyens de suivre les séminaires parisiens, hélas.

A+

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Messagede Patrice » Dim 24 Juil, 2005 10:39

Bon, c'est lu... et je ne suis toujours pas convaincu par cette analyse "psychologique" extrêmement légère.

Dans son introduction, l'auteur veut privilégier les sources archéologiques au dépend des sources textuelles... et finalement fait abondament référence à César, Suétone, Plutarque, et l'habituel Posidonios.

Et justement il ne connait pas le colloque que j'ai cité dans mon précédent message, qui éclaire pourtant bien des aspects de cette idée de "patrie" gauloise, avec une thématique souvent proche de la sienne.

Pas terrible, donc.

A+

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Messagede Thierry » Dim 24 Juil, 2005 12:25

Sur la "conquête" proprement dite, on reste sur des clichés.... :roll:

Certains postulats rappelés ici me semblent effectivement inexacts.

En archéologie, la "romanisation", c'est à dire principalement la monumentalisation architecturale ne débute qu'au tournant des siècles, alors que tous les aspects de la civilisation laténienne perdure jusque là, encore que l'urbanisation ne se manifeste alors que timidement et n'atteindra son point d'orgue que sous les Antonins...pour refluer très rapidement dès le III° siècle.

Politiquement, l'érection de l'autel des Gaules et la première assemblée confédérale sous l'égide de l'empereur a lieu en 12 av JC.

Entre la prise d'Uxellodunum et cette date, c'est le silence radio quasi total et Rome est en proie à une guerre civile totale entre 49 et 31 av JC....

Les chiffres de population données ici sont très sous estimés, c'est l'estimation basse, battue en brèche non seulement par César qui est crédible en ce domaine et par les découvertes archéologiques qui sembelent confirmer de très importantes densités de population dans certaines régions.

Je reviens tout de suite.... :roll:
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Messagede Muskull » Dim 24 Juil, 2005 18:15

Bon, ça "casse pas des briques" quoi, dommage... :(

En fait c'est une période que je connais très très peu au niveau des bouleversements sociaux et culturels, ça donnait une idée.
C'est quoi le meilleur bouquin sur le sujet ?
Lacroix c'est bien mais il n'y a pas de "mise en scène". :?
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Messagede Pierre » Dim 24 Juil, 2005 18:34

Salut Muskull,

Allez, rien que pour te faire plaisir. Je t'ai déniché un "traumato" de l'époque :wink:

Tacite, Histoires, II, 61: "Au moment où s'agitait le sort des plus illustres têtes, un certain , Boïen, de la lie du peuple, osa (j'ai honte de le dire) se mêler aux jeux de la fortune, et provoquer au nom du ciel les armes romaines. Déjà ce libérateur des Gaules, ce prétendu dieu (c'est le nom qu'il s'arrogeait), avait rassemblé huit mille hommes, et entraînait les cantons des Éduens le plus à sa portée, lorsque cette cité fidèle, avec l'élite de sa jeunesse et les cohortes qu'ajouta Vitellius, dispersa cette multitude fanatique. Pris dans le combat, Mariccus fut exposé aux bêtes. Comme elles tardaient à le dévorer, le stupide vulgaire le croyait invulnérable : Vitellius le fit tuer sous ses yeux."


C'est vers 70 ap. J.-C. Et apparemment le bon usage de la moquette à la mode latine, n'a pas encore touché les campagnes de la Gaule :P

Et Patrice, ne l'a pas intégré à sa liste des divinités :wink:

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Messagede Thierry » Dim 24 Juil, 2005 20:25

Sur cette période....hmmm

Un bon bouquin :

- De bello Gallico par César Jules.... :wink:

- pour approfondir un incontournable Goudineau "Cesar et la Gaule" qui remet en cause pas mal d'idées préconçues notamment en expliquant qu'une partie de l'armée romaine, en tout cas celle de César est... gauloise

Je reviens 8)
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Messagede Thierry » Dim 24 Juil, 2005 20:53

C'est un des aspects qui échappe totalement à l'auteur de l'article de référence ici: la dimension politique.

Cesar cherche à prendre un pouvoir absolu à Rome, son proconsulat sur la Cisalpine et la Narbonnaise lui offre un commandement militaire et une chance inespérée....

Il va tout se suite "gonfler" son armée en enrolant en Cisalpine contrairement à la loi romaine et va s'entourer même d'auxiliaires de la Gaule chevelue, (une grande partie de sa cavalerie)

Dès les débuts les Rèmes, les Lingons, les Trévires sont avec lui sans compter l'alliance Eduenne, la mansuétude Arverne.

Il comprend les divisions politiques de la Gaule et joue la carte dans chaque cité des "optimates", le pouvoir sénatorial aristocrate généralement proromain. C'est paradoxal car à Rome, il est le candidat des populares qui ne rêvent que de détruire la vieille république aristocratique dont les institutions peinent à gérer un état qui a déjà les dimensions d'un vaste empire militarisé.

Tout ça pour dire que j'ai du mal à croire à un traumatisme "national" gaulois. Il y a un bouleversement, c'est sûr mais il est plus de nature "révolutionnaire" et il est lié à la naissance d'un empire militaire dictatorial où les Gaulois vont avoir une grande influence....

Les révoltes du 1er siècle ap JC sont le fait de nobles gaulois désabusés plus en révolte contre Rome parce qu'ils réalisent qu'ils restent à l'écart de la vie politique de l'Empire que parce qu'ils rejettent la civilisation romaine...

Il en va tout autrement bien sûr de l'énorme majorité de la population qui, dans les campagnes ne va quasiment pas changer son mode de vie....

Bon, ce n'est que mon avis et tout cela est très résumé..... 8)
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Messagede Muskull » Lun 25 Juil, 2005 5:09

Les révoltes du 1er siècle ap JC sont le fait de nobles gaulois désabusés plus en révolte contre Rome parce qu'ils réalisent qu'ils restent à l'écart de la vie politique de l'Empire que parce qu'ils rejettent la civilisation romaine...

Des arrivistes frustrés qui utilisent les traditions ancestrales pour se procurer de la "chair à canon" ?
Celà s'est vu de multiples fois dans l'histoire mais signifierait aussi que ces traditions étaient mourantes, même chez l'élite des "résistants", je n'en suis pas si sûr...

C'est une vision très matérialiste des "aristos" gaulois qui auraient seulement réagi aux nouveaux circuits commerciaux imposés par l'empire en revendiquant leur place au soleil.
Comment expliquer alors l'épisode de Mona et certainement d'autres faits "d'éradication" des centres religieux druidiques ?
Il y a quelque chose qui ne colle pas, faut que je cogite... :wink:
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Messagede Thierry » Lun 25 Juil, 2005 9:08

Pourtant les révoltes de SACROVIR et de VINDEX, les plus importantes en Gaule au 1er S av JC dont le fait de nobles militaires totalement romanisés...

Mieux l'épisode de Vindex se situe dans le cadre de la course au pouvoir qui a lieu à la mort de NERON....

Très rapidement on se rend compte que très souvent dans cet empire militariste que c'est l'armée qui fait les empereurs. L'armée du Rhin comprend beaucoup de gaulois qui ont une influence certaine, voir la popularité de Germanicus, Drusus et.....Caligula dans cette armée....

Les révoltes des Gaulois romanisés qui nous sont rapportées par Tacite n'ont rien de révoltes populaires de gaulois traditionnalistes....

Il faut comprendre que dès le début, César a promis la citoyenneté romaine et mieux l'accès aux carrières politiques à ses amis gaulois....De même qu'en Cisalpine, là où il a recruté pour la guerre des Gaules, il promettait la citoyenneté à tous....

Dans le cadre des guerres civiles et jusqu'à la réorganisation de l'empire César puis Auguste ont eu des Gaulois à leur côté et à l'avénement de l'empire ce sont cse soldats romanisés qui reviennent couverts d'or et de gloire dans leur cité et c'est ainsi que naît par exemple la réformation du sanctuaire de Ribemont chez les Ambiens..... (mais ce processus se retrouve un peu partout....)

Il y a un bouquin excellentissime sur le processus de la romanisation dont je ne me rappelle plus le titre ni l'auteur :lol: mais que je vais retrouver, je l'ai cité dans le fil ancien "gallo-romains", je vais le retrouver :roll: - Il décrit le processus quasiment cité par cité ah oui je crois qu'il s'agit de "Les villes des Trois Gaules d'Auguste à Néron..." L'auteur est prof ou éatit prof à l'université de Limoges....



Aux deuxièmes et troisièmes générations, c'est le désenchantement car les familles nobles gauloises réalisent qu'elles ne sont promises tout au plus qu'à des carrières municipales ou à des entreprises commerciales mais qu'elles font toujours l'objet d'un ostracisme important qui les empêche de briguer à une carrière politique.


La situation pour l'énorme majorité de la population est bien sûr différente.

Le Gaulois reste dominant, le calendrier gaulois existe toujours et du point de vue matériel, les vêtements, habitats perdurent.....L'artisanat gaulois est très développé et spécifique....Quant à l'agriculture, les Gaulois sont en avance et nourissent l'empire....

On notera d'ailleurs que les révoltes du 3° siècle qui elles, sont paysannes sont fondamentalement différentes et bien plus marquées par le retour au passé....
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