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Les Bituriges : état de la question

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Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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47 messages • Page 1 sur 4 • 1, 2, 3, 4

Les Bituriges : état de la question

Messagede André-Yves Bourgès » Ven 29 Déc, 2006 21:07

Bonsoir,

Je serais heureux si quelque spécialiste des peuples de la Gaule voulait bien me donner l'état de la question en ce qui concerne les Bituriges (http://www.upberry.org/pm696_0212-bituriges-rois-monde.html), qui
comprenaient au moins 3 branches principales, à savoir :
- les Bituriges Cubes en Berry (http://fr.wikipedia.org/wiki/Bituriges_Cubes);
- les Bituriges Segalauns en Sologne (http://fr.wikipedia.org/wiki/Bituriges_Segalauns), dont le chef-lieu était peut-être à Landes-le-Gaulois, où l'on trouve un NL Bourges ;
- ainsi que les Bituriges Vivisques dans le Bordelais (http://fr.wikipedia.org/wiki/Bituriges_Vivisques),

Ces 3 branches ont pu à leur tour se ramifier : je pense notamment à un NL Bourges aujourd'hui disparu dans l'actuelle commune de Mesnil-Saint-Georges (Somme).

Merci d'avance.

Bien cordialement

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Messagede Fergus » Sam 30 Déc, 2006 10:16

Curieux, je n'avais jamais entendu parler des Bituriges "Segalauns". Sur Google, tout ce qu'on trouve sur cette branche des Bituriges reprend exactement la même phrase de Wikipedia. J'aimerais savoir d'où vient ce nom, dans quel texte ancien il est cité.

Voici un résumé de l'article du Pr Guyonvarc'h, paru en 1961 dans Ogam, au sujet des Bituriges :

LA ROYAUTE SACREE


Argument : Les Celtes semblent avoir conservé une conception traditionnelle de la royauté. Le roi n'y est pas seulement le chef temporel de la communauté, mais occupe une place spirituelle et même métaphysique particulière. La société humaine devant être à l'image de la société divine, le roi est la projection sur terre de la royauté sacrée idéale.
Ces conceptions métaphysiques s'expriment par des mythes qui racontent la fonction royale. Elles sont en relation avec une géographie sacrée, qui les incarne dans le paysage.


I. Mediolanum Biturigum
Deux éléments de vocabulaire religieux et de géographie sacrée

Christian-J. Guyonvarc'h
in Ogam XIII, n° 73, février-mars 1961

résumé

1. Le nom des Bituriges
Tout d'abord, le Pr. Guyonvarc'h analyse le nom de la tribu gauloise des Bituriges (actuel Berry, capitale Bourges). Si la deuxième partie de ce nom ne fait pas mystère (il s'agit du suffixe répandu -rix, pluriel -riges, "rois"), en revanche le premier élément a donné lieu à quelques débats que l'auteur s'attache à résoudre. En effet, certains interprètent le mot *bitu- par "éternel", et d'autre par "monde".
Après avoir énuméré les noms contenant le radical BITU dans l'épigraphie continentale, Ch.-J. Guyonvarc'h constate qu'en celtique insulaire (irlandais), la forme bith exprime aussi bien la notion de monde (for bith ché "dans ce monde", tre bithu sir "à travers le grand monde") que celle d'âge, d'éternité, de siècle (isna bithu "pour toujours", tria bithu na m-betha "à travers les âges des âges", c'est-à-dire "pour les siècles des siècles"). Mais on trouve également une acception adjectivale signifiant "éternel" dans les expressions bith-anim "âme éternelle", bith aittreb "demeure éternelle", bithmaith "toujours bonne" (épithète de Sainte-Brigitte). On en conclut que les deux mots n'en font qu'un seul, issu d'un thème indo-européen *g(u)i qui désigne la vie (irl bethu, gall bywyd, du vieux celtique *biueto-, indo-européen *g(u)ieto-) .
Le nom des Bituriges peut donc être compris comme "toujours rois" si l'élément *bitu- est considéré comme un adverbe, et "rois du monde" s'il s'agit d'une composition de substantifs. C'est pourquoi le celtisant écrit : "Dans le principe métaphysique absolu (...), politiquement et religieusement, tout le peuple biturige est 'roi du monde' par rapport au reste du monde profane et surtout au reste de la Gaule. C'est en vertu de cette qualité intrinsèque que, insensible aux fluctuations de l'histoire humaine, sa royauté est universelle et perpétuelle. On pourrait aussi traduire par 'tout à fait rois, très royaux', (en ajoutant) : la royauté suprême perdure jusqu'à la fin des temps. Le traitement réservé à la Tara des rois dans la légende royale irlandaise en fournirait, si besoin était, un illustre exemple !".

2. Mediolanum
Le toponyme Mediolanum est un des plus répandus de notre géographie, mais il a très peu été étudié. Le problème est le suivant : Medio- signifie clairement "milieu". L'Irlande possède justement une province centrale nommée Mide "milieu" (aujourd'hui Meath). Le second élément -lanum peut correspondre au latin planus (les langues celtiques ayant pour caractéristique d'abandonner le -p- initial). Dans ce cas, Mediolanum signifierait simplement "plaine du milieu", et désignerait des sortes de sanctuaires fédéraux, dans une conception analogue au Midgard scandinave. Cependant le seul adjectif celtique dont on peut rapprocher *lanon est *lanos, qui ne signifie pas "plat", mais "plein". D'autre part, les Mediolanum recensés ne sont pas tous centraux, loin de là, et ne sont pas forcément situés en plaine. En outre, le Mediolanum des Bituriges ne présente aucune trace archéologique d'un grand sanctuaire national.
Il faut donc reprendre l'étude exhaustive de tous les Mediolanum. L'auteur dresse une liste des 58 toponymes de France et d'Europe occidentale qui peuvent avoir été des Mediolanum, de Milan (Italie) jusqu'à Metelen (Westphalie), en passant par Châteaumeillant (Mediolanum des Bituriges, Cher), Malain (Côte d'Or), Molain (Jura) et Molliens-Vidame (Somme).
On constate alors que :
" 1°) Un petit groupe de toponymes s'applique à des villes ou à des localités ayant eu une importance relativement grande dans l'antiquité celtique.
2°) Un autre groupe désigne des hauteurs. Il est bien évident, par exemple, que Châteaumeillant, oppidum des Bituriges, n'est pas situé dans une plaine.
3°) La plupart des Mediolanum sont des lieux-dits, des écarts, des hameaux ou des villages, en tout cas semble-t-il des endroits éloignés de tout établissement humain de quelque envergure, à notre époque ou à l'époque antique. Des fouilles systématiques seraient nécessaires dans ces endroits."

Tout ceci pose des questions qui ne peuvent être résolues par le linguiste (pourquoi n'y a-t-il pas de Mediolanum en Europe centrale ? Le terme serait-il "tardif, limité à un type restreint ou bien défini d'oppidum ou d'habitat, postérieurement au déplacement du "centre" celtique d'Europe centrale et danubienne vers l'ouest ?"). Se limitant à la question du sens de Mediolanum, Ch.-J. Guyonvarc'h l'attribue sans hésiter au vocabulaire religieux du celtique continental, et le rapproche du Medionemeton évoqué à propos du locus consecratus de César : "Medionemeton, Mediolanum, Vindolana et toutes les formations de ce genre ont désigné sans nul doute à l'origine un enclos ou ene clairière, au moins un espace libre symbolisant le centre religieux et culturel de la peuplade, de la tribu ou de la cité". De plus, le second élément du nom, -lanum, peut être interprété comme une forme de lanos, "plein", avec le sens de "parfait, complet". Le toponyme "indique selon toute apparence un endroit où pouvait se réaliser une espèce de plénitude religieuse, un "centre de perfection".
"Le nom de Mediolanum, porté par un important oppidum des Bituriges,, serait ainsi caractéristique de la vocation particulière de ce peuple en vertu d'une position géographique centrale, doublement idéale et réelle".

Et voici le résumé d'un article de Françoise Le Roux, paru dans la même revue, au sujet du roi biturige Ambigat et de l'omphalos sacré des Celtes :

II. LE CELTICVM D'AMBIGATVS
ET L'OMPHALOS GAULOIS
La royauté suprême des Bituriges

Françoise Le Roux
in Ogam XIII, n° 73, février-mars 1961

résumé

1. Principes et méthodes : mythe et histoire.
Françoise Le Roux pose d'abord les principes de sa réflexion, et propose de confronter les données continentales et les mythes insulaires, en comparant :
1. le court passage de César relatif à la grande assemblée druidique chez les Carnutes ;
2. l'extrait de Tite-Live décrivant la Gaule d'Ambigatus et faisant le récit de la fondation de Milan ;
3. le texte du Lebor Gabala expliquant la division de l'Irlande en cinq provinces, l'extrait latin de Giraud de Cambrie relatif à l'omphalos d'Uisnech, le texte irlandais de Keating racontant la création légendaire de la province de Mide ;
4. les textes chrétiens décrivant le culte païen de Mag Slecht ;
5. deux extraits des Mabinogion gallois.

En effet, dans le domaine celtique, le mythe et l'histoire s'interpénètrent facilement, et ce qui est donné pour historique chez Tite-Live ou Keating correspond souvent à des mythes chez d'autres auteurs. Il conviendrait donc de rechercher "l'unité conceptuelle du mythe et de l'histoire chez les Celtes".
C'est ainsi que la royauté biturige et la royauté suprême d'Irlande à Tara, plus mythiques qu'historiques, éclairent la conception celtique du centre du monde. Cette notion de royauté centrale s'identifie avec celle d'omphalos, de centre sacré . "Guerrière, sacerdotale ou encore cumulant les deux aspects, la fonction royale est intrinsèquement religieuse".

2. A propos d'une discordance de César et Tite-Live.
F. Le Roux cite le passage (De Bello Gallico, VI, 13) où César mentionne le locus consecratus où se réunissent les druides gaulois, dans le pays des Carnutes, et affirme qu'un tel lieu a dû attirer de nombreux visiteurs, y compris après la conquête romaine. Puis elle examine les arguments - nombreux - en faveur du site de Saint-Benoît-sur-Loire (45). Ces arguments, bien que non probants, constituent un faisceau de présomptions qui obligent à la réflexion. Pourtant, les Carnutes ne sont pas les Bituriges, et à l'époque de la Guerre des Gaules ces deux peuples étaient assez opposés. L'omphalos semblerait donc assez mal placé.
Or, l'historien romain Tite-Live écrit dans son Histoire Romaine, V, 34 :
"Voici ce que nous avons appris du passage des Gaulois en Italie : Pendant le règne de Tarquin l'Ancien, chez les Celtes qui forment le tiers de la Gaule, l'autorité des Bituriges était la plus grande. C'est eux qui donnaient un roi à la Celtique. Ce fut Ambigatus, dominant par son mérite, sa fortune personnelle et surtout publique car sous son gouvernement la Gaule eut une telle abondance de récolte et d'hommes qu'on pouvait, semble-t-il, à peine gouverner une telle multitude. Etant lui-même très vieux et désirant décharger son royaume de la population qui le surchargeait, il fait savoir qu'il enverra Bellovèse et Ségovèse, fils de sa sœur, jeunes gens courageux, aux endroits que leur fixeront les augures ; "qu'ils fixent le nombre des hommes qu'ils veulent emmener afin qu'aucun peuple ne puisse s'opposer à leur venue". Le sort donne alors, à Ségovèse, la forêt hercynienne ; à Bellovèse les dieux donnent une direction plus agréable : l'Italie. Celui-ci lève ce qui surabondait chez les peuples (d'Ambigatus), Bituriges, Arvernes, Senons, Eduens, Ambarres, Carnutes, Aulerques. Il part avec un grand nombre de troupes d'infanterie et de cavalerie chez les Tricastins. Là, les Alpes s'opposaient à lui ; qu'elles lui soient apparues comme infranchissable, je ne m'en étonne nullement, car à moins qu'il ne convienne de croire à la légende d'Hercule, on ne les avait encore franchies par aucun passage. Comme la hauteur des montagnes retenait en quelque sorte les Gaulois prisonniers, ils regardaient partout de quel côté ils passeraient à travers cette chaîne qui touchait au ciel vers un autre univers. La religion les retint encore parce qu'on annonçait que des nouveaux venus cherchant une terre étaient attaqués par les Salyens. Ces nouveaux venus étaient les Marseillais, venus par mer de Phocée. Les Gaulois virent là un présage de leur propre sort et les aidèrent à fortifier, sans opposition des Salyens, l'endroit qu'ils avaient occupé en débarquant. Eux-mêmes passèrent les Alpes tranquillement par les cols des Taurins ; ayant infligé aux Etrusques une défaite non loin du Tessin et ayant entendu dire que le pays dans lequel ils s'étaient installés s'appelait Insubrium, le même nom que le canton des Insubres chez les Eduens, ils suivirent le présage de l'endroit et y fondèrent une ville qu'ils appelèrent Mediolanum".
Ambigatus est le souverain parfait, qu'on rencontre aussi dans les textes irlandais (par ex. Conchobar), tandis que Bellovèse et Ségovèse font penser aux Dioscures et au couple irlandais Cúchulainn et Conall Cernach. "L'image de la royauté suprême celtique est et reste celle d'un 'Roi du Monde' gouvernant avec ses deux assesseurs, selon une formule ternaire hautement traditionnelle". On remarque en tout cas la fédération, sous l'autorité d'Ambigatus, des peuples les plus puissants de la Gaule à l'époque de César : Eduens, Arvernes, Aulerques, et aussi les Carnutes, détenteurs du locus consecratus.
Dans ce cas, comment expliquer la différence de situation entre Tite-Live et César ? Les guerres endémiques ont pu faire décliner la royauté biturige, les frontières se déplacer, l'omphalos a pu être transféré par la contrainte d'un sanctuaire biturige au locus consecratus carnute, à moins que les Carnutes aient été depuis toujours les gardiens de ce lieu consacré (Carnuti, "les gens du carn", c'est-à-dire de la pierre ?). La décadence serait alors due aux roitelets arvernes et éduens, qui auraient usurpé la suzeraineté peu avant l'empire arverne de Bituitos et de Louernios, vers le III° siècle. "La fréquence des Mediolanum dans la toponymie gauloise serait ainsi explicable par l'influence qu'ont exercée les Bituriges à la haute époque".
Ces hypothèses, que rien ne contredit, éclaireraient la contradiction Tite-Live / César, et la situation en Gaule pendant la conquête : "hostilité à la fonction royale, émiettement de l'autorité, agitation d'une caste militaire irresponsable et ambitieuse, invasion étrangère, misère du peuple et tractations étranges du druide Diviciacus...".
"L'éviction ou la suppression des rois suprêmes bituriges, la rupture d'équilibre matérialisée par le transfert de l'omphalos aurait été, dans ces conditions, le premier signe du déclin celtique (...)".

3. Le schéma insulaire.
Dans le Lebor Gabala ou Livre des Conquêtes de l'Irlande, on apprend comment l'île est divisée en cinq provinces depuis les plus lointaines origines. Une portion des quatre provinces (Ulster, Leinster, Munster et Connaught) a été prélevée pour former la province centrale de Mide ("milieu").
Keating, quant à lui, explique dans son Histoire d'Irlande comment et pourquoi sont organisées les différentes fêtes traditionnelles dans les quatre "forteresses" royales (Tailtiu, Tara, Tlachtgha et Uisnech) de la province de Mide. Ces fêtes (en relation avec les différentes fonctions sociales et traditionnelles) sont donc non seulement calendaires mais aussi géographiques, sur le principe du circuit annuel du roi d'Irlande. "Une pierre des divisions" existait bien, mais elle se trouvait à Uisnech et non au point de jonction des quatre provinces dans Mide, ce qui n'empêche pas Giraud de Cambrie d'écrire : "La trouvant vide (l'Irlande) en arrivant, ils se la partagèrent en cinq parties dont les extrémités se rejoignent à une certaine pierre de Midhe, près du château de Kylla. On appelle cette pierre l'ombilic d'Irlande parce qu'elle est située presque au centre et au milieu de la terre ; d'où il vient qu'est nommée Midhe la région d'Irlande dont elle est le centre". A noter que cette pierre a été christianisée, devenant Ail Coithrige "la pierre de Patrick" au lieu de Ail Coic-rige "la pierre des cinq royaumes"... S'il y a un omphalos d'Irlande, c'est à Uisnech qu'il devait se trouver. Or ce n'est pas là que se tenaient les assemblées druidiques, mais à Tlachtgha, dans la nuit de Samain. Il est pourtant improbable que les druides irlandais et gaulois aient tenu leurs assemblées dans un endroit autre que l'ombilicus ou locus consecratus. L'hypothèse qui a la faveur de l'auteur est celle d'une multiplication des sanctuaires, de transferts et d'usurpations qui trahissent l'anarchie et la décadence. Notons que, après la christianisation, l'omphalos religieux a été (encore ?) tranféré à Clonmacnoise.
D'autre part, on trouve dans divers textes la mention d'une autre pierre, à Mag Slecht ("plaine du massacre"), qualifiée de "idole royale d'Irlande", et nommée Crom Cruaich. On ignore la localisation de cette pierre, et on ne peut l'exclure a priori du système des omphaloi d'Irlande. On y rendait un culte sacrificiel et des oracles étaient rendus, certainement lors d'une fête solennelle, Beltaine ou Samain. Le saint évangélisateur de l'île, saint Patrick, ne pouvant christianiser cet omphalos, l'a détruit.
Le Mabinogi de Lludd et Llevelys, enfin, raconte comment le roi Lludd, pour mettre fin à l'un des fléaux de l'île de Bretagne (un cri effrayant poussé par un dragon), doit mesurer l'île pour en trouver le centre exact. Après qu'il aura creusé un trou dans lequel il aura placé une cuve d'hydromel, apparaîtront deux dragons qui se battront jusqu'à l'épuisement. Il lui faudra alors les enfermer dans un coffre de pierre, à l'endroit le plus fort du royaume, afin qu'aucun envahisseur ne vienne dans l'île de Bretagne.

4. Conclusion

Je cite in extenso la conclusion de Françoise Le Roux :

Les études sur la fonction royale et la structure de la société celtique sont encore à leurs tout débuts. Mais les divergences ne semblent pas porter sur l'essentiel et les traits communs ressortent sans difficulté.

1. En Irlande une province centrale a été constituée par prélèvement d'une parcelle de territoire de chacune des quatre provinces primitives tandis que les textes historiques gardent le souvenir indiscutable d'une fédération gauloise dont le souverain était le maître de tous les Celtes continentaux. Mythique ou non le fait est là : le nom des Bituriges est suffisamment explicite et il faut en tenir compte.
2. La province ou la fédération centrale symbolise le milieu du pays, sinon le milieu du monde. Elle est elle-même l'omphalos et son propre centre est le lieu sacré par excellence. C'est l'endroit où l'on entre le mieux en communication avec les divinités, les puissances de l'autre monde et nous avons des traces, en Gaule et en Irlande, de temples lithiques ou de pierres qui ont pu matérialiser la conception de l'omphalos.
3. L'obligation de posséder un omphalos transcendant l'intégralité de la religion nationale ne nuit cependant en rien à la pluralité des lieux de culte : l'omphalos est à la fois unique et composite. Chacune des quatre parties de la province centrale d'Irlande contient un sanctuaire la rattachant à son ancienne province et c'est l'ensemble de ces sanctuaires qui forment l'omphalos proprement dit. Il est probable qu'une telle organisation a aussi prévalu en Gaule où le centre du pays est jalonné de sanctuaires de première importance. Chaque province enfin, chaque cité et chaque canton a possédé son ou ses sanctuaires, lesquels étaient compris, selon la définition de Loth déjà citée, comme des "commémorations du sanctuaire national".
4. Les localisations géographiques précises sont de peu d'importance et il est peut-être vain de les rechercher. Il suffit de savoir que la notion religieuse de centre et de "Roi du Monde" a reçu chez les Celtes une application pratique. C'est la faiblesse matérielle du souverain suprême, aussi bien en Irlande que, sans doute, en Gaule, qui a provoqué l'écroulement du système politique celtique.
Plus tard, et infiniment plus tangible dans l'histoire, avant celui d'Alesia (encore un autre sanctuaire) le désastre d'Avaricum, capitale des Bituriges, sonne lugubrement le glas de l'indépendance . De tous les évènements qui ont préparé lentement ce funeste épilogue, nous ne savons presque rien. Mais l'examen de la structure religieuse nous fait soupçonner les bouleversements au terme desquels les "rois du monde" ont été injustement dépouillés de leur royauté initiale. Malgré la parcimonie avec laquelle les informations nous ont été accordées par les auteurs anciens, les Bituriges se voient donc confirmés in perpetuo en tant que légitimes détenteurs de l'imperium celtique
.
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Messagede Marc'heg an Avel » Sam 30 Déc, 2006 11:09

Fergus a écrit:
...
De plus, le second élément du nom, -lanum, peut être interprété comme une forme de lanos, "plein", avec le sens de "parfait, complet". Le toponyme "indique selon toute apparence un endroit où pouvait se réaliser une espèce de plénitude religieuse, un "centre de perfection".
"Le nom de Mediolanum, porté par un important oppidum des Bituriges,, serait ainsi caractéristique de la vocation particulière de ce peuple en vertu d'une position géographique centrale, doublement idéale et réelle"


----------------

Ceci nous renvoie à une discussion précédente (cf encyclopédie de l'A.C) que *lanum désigne un sanctuaire 'central' par rapport à la cité, et qu'il est donc à rattacher, non pas à plaine, mais à ce qui a donné le gallois Llan-, et le breton lan-.

Ce n'est donc pas 'le milieu de la plaine', mais : 'le sanctaire central (= principal) de la cité''.

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Messagede Thierry » Sam 30 Déc, 2006 12:01

Arrêtez moi si je dis une bêtise 8) mais ne peut on pas opposer les Bituriges à un autre peuple morcelé dont le nom nous renvoie à une notion précisément opposée, je veux dire les Aulerques, qui eux aussi, sont en "morceaux", Diablinthes, Cenomans, Eburoviques et je crois un quatrième qui m'échappe....

Au lieu d'être au centre et éternels rois du monde, ceux là sont au loin ou autour....comme par comparaison et opposition

Excusez-moi de faire ce parallèle osé et un peu hors sujet, mais ne peut on pas voir dans ces noms quasi géopolitiques, justement des noms très anciens, les premières notions de peuples, assez vastes, en cours de démembrement à l'époque historique....

Cette idée pourrait être très intéressante à creuser du point de vue de l'analyse historique car très contraire à l'idée communément admise de perpétuelle division du monde celte.
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Messagede André-Yves Bourgès » Sam 30 Déc, 2006 12:07

Bonjour,

et merci de vos commenaires.

Je partage les doutes de Fergus sur ces Bituriges Segalauns : ne s'agirait-il pas d'une confusion avec les Segalauni ?

"Bituriges Segalauns ou Segalaumes
Sologne, mais aussi Drôme et Ardèche, Valence et Valentinois, également apparentés aux Voconces et aux Allobroges".
http://crehangec.free.fr/peuples.htm#bitseg

"Valentinois. Rive gauche du Rhône, en face du Vivarais (35 communes de la rive droite entre le Doux et l'Eyrieux en ont fait partie jusqu'à la Révolution), au sud de l'Isère. Cité des Ségalaumes (petite tribu gauloise, cliente tantôt des Allobroges, tantôt des Voconces ; capitale Vence, devenue Valence à l'époque romaine)".
http://www.quid.fr/2003/35_81.htm

Une recherche sur Google avec les mots-clés "Segalauni" ou "Segovellani" donne beaucoup plus de résultats, mais concernent essentiellement les Segalauns du Valentinois.

J'avais mis en rapport le NL Bourges sur le territoire de la commune solognote de Landes-le-Gaulois avec ces hypothétiques Bituriges Segalauns, à l'exemple des NL Bourges, qui se retrouvent sur le territoire de l'ancien peuple des Bituriges Vivisques ; mais il faudrait préalablement constater la présence des Bituriges en Sologne. D'où ma demande sur l'état de la question.
(Ma propre spécialité est assez loin de ce domaine).

Bien cordialement

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Messagede Fergus » Sam 30 Déc, 2006 12:38

La Sologne n'est pas une "province", comme le Berry, mais un terroir caractérisé par une forêt récente (XIX° s.) ayant remplacé une zone de marais asséchée. Elle est située aux marges des "provinces" de Berry (Bituriges), Touraine (Turones) et Orléanais (Carnutes). Je doute fort qu'elle ait été occupée, à l'époque gauloise, par un peuple précis. il devait plutôt s'agir d'une zone-frontière.
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Messagede Marc'heg an Avel » Sam 30 Déc, 2006 12:50

Thierry a écrit:... je veux dire les Aulerques, qui eux aussi, sont en "morceaux", Diablinthes, Cenomans, Eburoviques et je crois un quatrième qui m'échappe....


------------

comme par exemple les Volques, les Venetes, etc ?

JCE :)
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Messagede Fergus » Sam 30 Déc, 2006 13:07

La quatrième branche des Aulerques doit être celle des Brannovices, non ?
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Messagede Alexandre » Sam 30 Déc, 2006 13:13

Marc'heg an Avel a écrit:Ceci nous renvoie à une discussion précédente (cf encyclopédie de l'A.C) que *lanum désigne un sanctuaire 'central' par rapport à la cité, et qu'il est donc à rattacher, non pas à plaine, mais à ce qui a donné le gallois Llan-, et le breton lan-.
Ce n'est donc pas 'le milieu de la plaine', mais : 'le sanctaire central (= principal) de la cité''.

Cela n'aurait rien de surprenant. On a très exactement les mêmes conceptions concernant l'omphalos de Delphes.
D'après la légende, Zeus aurait lancé deux aigles des deux extrémités du monde, et l'ομφαλος de Delphes marquerait le point où ils se seraient rejoints.
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Messagede Pierre » Sam 30 Déc, 2006 13:45

Salut à tous, et bienvenue à André-Yves 8)

Il y a bien de Segovellaunes (Segalaunes chez Ptolémée), mais ils sont situés dans la Drôme (autour de Valence), pres des fameux Tricores que l'on retrouve pour certains (?) dans le nom du Trégor. Mais, c'est la première fois que j'entend parler de Bituriges Segalaunes qui expliquerai le nom de la Sologne...

Attention aussi aux toponymes. Si effectivement les Bituriges ont donné leur nom à la ville de Bourges, ce n'est pas forcément le cas de tous les "Bourges", "Bourget". Pour l'exemple, Le Bourget est plutôt à voir comme un petit bourg, que d'y voir une très hypothètique présence biturige en région parisienne.


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Messagede André-Yves Bourgès » Sam 30 Déc, 2006 15:04

Bonjour Pierre,

et merci de votre accueil.

Vous avez raison : le nom des Bituriges, et conséquemment les NL Bourges qui ont été formés d'après le nom de cette tribu gauloise n'ont évidemment rien à voir avec les différents NL dérivés du mot "bourg", du bas-latin "burgus", lequel est lui même un emprunt au germanique. Il y a aussi les NL liés aux Burgondes, qui ne se sont installés dans l'actuelle Bourgogne qu'au Ve siècle de notre ère, à l'époque où les descendants des fiers "rois du monde" avaient pour une large part oublié leur glorieux passé ; etc.

L'histoire des Bituriges Segalauns est peut être un "hoax" comme on dit aujourd'hui, que la circulation des informations sur la Toile multiplie à l'infini...

Bien cordialement,

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Messagede Matrix » Sam 30 Déc, 2006 20:06

Bj
moi non plus je rien trouvé sur les Bituriges Sega-alone :lol:
j'avais vu une source il y a pas mal de temps m'indiquant que les
Bituriges Cubi voulaient dire = Les rois du monde (victorieux) si l'on accepte une altération de Kobo- < Kubo-
cf les noms
* Are-co-rati-cubos : ?
* Kobiomakho < cobiomagos : Caunes (Aude) = La plaine de la victoire/Le marché de Cobius ?
* Cobogennates : ? (près de Milan)
* Cobeia : Divinité = La victoire<Victorine ?
* Coberatus : Nom d’homme = Chance dans la victoire ?
* Cobiatia : Nom de femme = Celle de la victoire ?
* Uercobius : Nom d’homme = Le suprême victorieux

concernant les Bituriges Vivisques là aussi j'avais lu que cela pouvait signifier "Colonie" (?) mais je n'ai rien trouvé dans cette direction. Leur capitale Bordeaux=Burdigala pourrait signifier "la forge" en proto-Basque.

Leur nom est à rapprocher avec la ville de Viviscus sur le Léman (?), je n'ai pas trouvé de traduction fiable mais une simple remarque et question en même temps :
le territoire des Biturgies Vivisques donnent sur le littoral Atlantique (+ Garonne) et la ville de Viviscus (Vevey) sur le Léman... Rapport avec l'eau (?) < Isco = Uiu-isco
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Messagede André-Yves Bourgès » Sam 30 Déc, 2006 21:13

Bonsoir,

En ce qui concerne les Bituriges Vivisques, il y a effectivement un intéressant rapprochement fait par Eric Siegrist avec le nom de Vevey et avec celui de la rivière Veveyse (Viuesia), signifiant "double torrent".
voir http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=13479367

Les Bituriges Vivisques ont-ils adopté leur surnom de peuple sur les deux rivières parce qu'ils vivaient au bord de la Vivesia ou bien plus vraisemblablement à Bourg, là où les eaux de la Dordogne rencontrent celles de la Garonne en entrant dans la Gironde ? Bourg sur Gironde est l'héritière d'une longue tradition historique qui remonte aux temps gallo-romains et son nom est traditionnellement rapproché de "burgus" ; mais le souvenir des Bituriges ne pourrait-il pas rentrer en ligne de compte dans l'étymologie du nom de cette localité ?
http://www.mairie-bourg-gironde.fr/BOURG/histoire.htm

Bien cordialement

André-Yves Bourgès
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Messagede Matrix » Dim 31 Déc, 2006 2:05

Je me disais bien que j’avais déjà lu les Vivisques = Colonisateurs

J’ai enlevé quelques passages car il m’a fallu tout retaper. Faudrait qu’on m’explique comment convertir des fichiers PDF en format word/texte modifiable !!!!!!! :129:
Je vous le livre pour Info

LE GUI ET LES BITURIGES VIVISQUES
CAMILLE JULLIAN
INSTITUT DES BELLES LETTRES DE BORDEAUX 1901

Je n’apprends à aucun des membres de l’Académie que la ville de Bordeaux était au temps des Gaulois et des Romains le chef-lieu d’une peuplade celtique appelée les Bituriges Vivisques….Nous avons au musée lapidaire de la rue Mably, un bel autel de marbre, la plus ancienne peut-être, en tous cas la plus précieuse de nos antiquités, qui porte une dédicace « aux génies des Bituriges Vivisques ». Le plus célèbre et le plus gai de nos ancêtres (Ausone), était fier de son origine Biturige et de porter le nom de Vivisques (Ausone, Moselle).
Les Bituriges n’étaient pas une nation originaire de Bordeaux. C’était un rameau qui s’est détache du grand peuple des Bituriges de Bourges. Jusqu’à la Bordeaux appartenait aux Aquitains qui étaient bcp plus proches des Ibères d’Espagne que des Gaulois. Il est même propable que c’est à cette race que Bordeaux doit son premier nom.
Voilà donc les Aquitains remplacés par les Celtes, ceux-ci transplantés sur un sol étranger, y poussant vigoureusement des racines profondes, grâce au soleil, pluie et à la vigueur que donnent les vignobles. Ils avaient pris sur cette terre enlevée à d’autres le nom de « Vivisques ».
Or il y a dans le monde végétal, une plante qui se comporte de la même manière que les Vivisques se sont comportés dans les temps anciens. C’est le gui, qui est une plante « adventice » (parasite), qui pousse vigoureusement sur un sol qui n’est à elle, sur les branches des arbres à l’hospitalisé desquels elle s’impose : ce qu’ont fait les Vivisques chez les Aquitains.
…Le gui dit Virgile, c’est la plante qui verdit sans avoir été semé par l’arbre qui la porte. Les Vivisques, dit Strabon, est une nation qui vit sur un sol qui ne l’a point produite (IV, 2). Or le gui en Latin s’appelle « Vicsum », comme les Bituriges de Bordeaux s’appelaient « Vivisques », ou même suivant Strabon « Visci » en grec. Vraiment ces deux noms se ressemblent autant que les conditions de la plante et de la peuplade.
Sans doute Viscum est un mot Latin et Vivisques est un nom de peuple Gaulois, mais qui sait si ce dernier nom n’a pas été imaginé par les Romains eux-mêmes ? Je me demande si nos Bituriges venant s’établir sur la Garonne, ne se sont pas donnés, ou n’ont pas reçu comme surnom, le nom de la plante chère aux druides, de cette plante qui croissant comme sur un tronc étranger….
…Suit une apostrophe de son collègue John Rhys, professeur de Celtique à Oxford (texte en Anglais = pas le temps ni l’intelligence de traduire). Mais il semble dire que Viviscon est la traduction Gauloise du Latin Viscum avec peut être une parenté avec le Germanque Wahsen < l’allemand Washsen, Anglais Wax (Pousser/Croître). Dans ce cas « Viscum » pourrait être traduit par « the grower »


* Notes de l’auteur : J’ai toujours cru que les Vivisques de Bordeaux étaient des Bituriges « essaimés », comme les Cubi de Bourges étaient des Bituriges « demeurés ». Cubi correspondant au Latin Cubare (dans le sens de tranquillum jacere, cf Martial V,1)

Remarque personnelle : si les Vivisques signifient "les parasites/les incrustrés = les squatteurs :84: , on se demande comment rattacher leur nom à Viviscus = Vevey (?)
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Messagede Fergus » Dim 31 Déc, 2006 10:54

Merci Matrix de ce texte très intéressant.
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