vitre.maville.com a écrit:Une ferme gauloise de l'âge de fer à Vitré
mardi 29 janvier 2008
Trois siècles avant Jésus-Christ, une famille gauloise exploitait une ferme à deux pas de l'actuelle ville de Vitré. Un trésor pour les archéologues !
Les archéologues mettent au jour les fondations d'une grande
ferme gauloise, structurée, occupée par une famille aisée...
« témoignage que la société gauloise n'avait rien de barbare ».
http://www.vitre.maville.com/Une-ferme- ... _actu.html
« Exceptionnel ». À Vitré, les archéologues de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) jubilent. Les pelles et les pioches révèlent les fossés et les fondations du plus bel ensemble agricole de l'âge du fer de Bretagne. Un régal pour ces professionnels de la truelle qui remontent le temps avec beaucoup de passion et de courage. Car sur ce terrain balayé par les vents de l'hiver, il ne fait pas chaud.
« Nous sommes en présence d'une ferme gauloise dont les bâtiments les plus anciens peuvent être datés du IIIe siècle avant Jésus-Christ, commente Yves Ménez, directeur scientifique et technique à l'Inrap. C'est la première fois qu'on travaille sur un site aussi complet et d'une telle superficie. » Cette première enrichit la connaissance scientifique de l'occupation de la région par les Gaulois.
« Les Gaulois n'écrivaient pas leur histoire, insiste Yves Ménez. Il y a vingt ans, on ne savait rien de cette période en dehors des descriptions de Jules César dans la Guerre des Gaules: un récit forcément orienté puisque c'est le récit d'un occupant. »
L'enclos marque la propriété privée
A Vitré, la ferme est composée d'un enclos d'1,5 hectare entouré d'un enclos plus vaste à bétail, entouré d'une enceinte externe. « Cet ensemble n'a rien de défensif, affirme Anne-Louise Hamon, responsable de l'opération de fouilles à Vitré. Il s'agit d'une exploitation agricole d'une famille aisée. Quand on voit la taille de l'exploitation, il apparaît que des gens devaient travailler la terre pour cette famille gauloise. »
L'enclos ? « Il sert à marquer l'appropriation de la terre, précise Yves Ménez. On peut dire que c'est le premier signe de manifestation de la propriété privée. »
Au coeur des enclos, il existait un bâtiment de onze mètres sur huit, un grenier construit sur pilotis « pour isoler le bâtiment du sol et préserver la récolte des rongeurs. » L'ensemble était très bien organisé. L'entrée de l'exploitation a même été retrouvée, à l'est.
Mais le plus surprenant, c'est l'absence de témoignage d'occupation gallo-romaine. « Le site a vraisemblablement été abandonné avec l'occupation romaine qui a fait naître la ville de Rennes. » Les familles rurales se sont alors déplacées en ville.
Des barbares, les Gaulois ? « Certainement pas, lance Yves Ménez en montrant l'emplacement des fondations des bâtiments qui sortent de la terre argileuse. On voit ici le témoignage que leurs sociétés étaient hiérarchisées, leurs constructions soignées. On n'est pas en présence de barbares qui vivraient dans des huttes en pleine forêt. Ils vivaient dans des fermes aussi organisées qu'au Moyen âge et on découvre ici qu'il existait une véritable aristocratie rurale. » Bref, « ici, à Vitré, on écrit l'histoire que les Gaulois n'ont pas écrite. » La rédaction cessera fin mars avec l'arrêt des fouilles et la réalisation d'une zone d'activités.
Bertrand BONENFANT.
Ouest-France
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