La qualité du bois en provenance de la Gaule fait référence :
Palladius a écrit:Le meilleur moyen pour construire les voûtes dans les bâtiments rustiques, est d'employer les matières que la métairie fournit aisément. On se servira de planches ou de roseaux de la manière suivante : on posera horizontalement, dans le lieu où l'on doit élever la voûte, des solives en bois des Gaules ou de cyprès d'une égale dimension, à un pied et demi les unes des autres.
Voici les arbres les plus utiles : le sapin des Gaules, s'il n'est pas lavé, est léger, ferme, et dure éternellement dans les ouvrages faits à sec.
Autre essence réputée :
Columelle a écrit:Il est reconnu qu'il existe deux espèces d'ormes, le gaulois et l'indigène : le premier s'appelle l'orme d'Atinie, le second l'orme du pays.
L'osier est déjà cultivé et utilisé en Gaule :
Columelle a écrit:Toutefois on compte trois principales variétés de l'osier : le grec, le gaulois, le sabin, que quelques personnes appellent amérin. Le grec est jaune ; le gaulois, pourpre, sale et à brins très fins ; l'amérin porte des baguettes grêles et rouges. On les plante soit par cimes, soit par boutures.
Les cultures pratiquées en Gaule sont connues et appréciées en Italie. On sait que les céréales sont moissonnées à la machine
Palladius a écrit:Les habitants des pays plats de la Gaule emploient pour moissonner une méthode économique; outre qu'elle épargne la main-d'œuvre, elle termine une récolte entière avec la journée d'un bœuf. lis ont un chariot monté sur deux petites roues; la surface carrée est garnie de planches renversées en dehors qui en évasent la partie supérieure et qui ont moins d'élévation par devant le char. Là sont rangées, à de légères distances et à la portée des épis, plusieurs dents recourbées par le haut. Derrière le char figurent deux timons très courts, comme les bras des litières à l'usage des femmes. On y atèle à un joug avec des courroies, la tête tournée vers le char, un bœuf paisible et docile aux mouvements qu'on lui imprime. Dès qu'il pousse la machine à travers les blés, tous les épis saisis par les dents s'y entassent, sans que la paille rompue puisse y entrer, tandis que le bouvier élève ou abaisse le char qu'il dirige par derrière. Ainsi, en quelques heures, moyennant un petit nombre d'allées et de venues, il expédie toute la moisson. Cette méthode est bonne pour les plaines ou les lieux unis, et pour les pays où la paille n'est point regardée comme un objet nécessaire.
La vigne, cultivée en Gaule, grimpe sur des viornes obiers, arbrisseaux pouvant atteindre 5 mètres :
Columelle a écrit:je vais maintenant traiter de la culture des vignes telle que la pratiquent les agriculteurs des provinces, et en même temps de celle des plants d'arbres mariés aux vignes dans notre pays et en Gaule.
Il y a dans les Gaules une autre espèce de plants d'arbres mariés aux vignes, et qu'on appelle rumpotin : il exige des sujets de petite taille et peu garnis de feuillage. L'obier surtout paraît propre à cet usage : c'est un arbre semblable au cornouiller.
On pratique en Gaule le marcottage des vignes :
Columelle a écrit:J'ai remarqué cependant que certains vignerons, pour les vignes characates, et surtout de l'espèce elvénaque, recouvraient de terre, à fleur de sol, en manière de provins, les plus longs rameaux, puis en dressaient l'extrémité contre un roseau pour les mettre à fruit : ce sont ces rameaux que nos cultivateurs appellent des sautelles, et les Gaulois des candosoques.
Le raisin gaulois a eu son heure de gloire :
Columelle a écrit:Anciennement on conservait de préférence dans des vases les sircitules, les vénucules, les grands aminées, les gaulois et les espèces à grains durs, gros et écartés ; maintenant, dans le voisinage de la ville, on préfère pour cette opération les numides.
La Gaule exporte aussi des pêches :
Columelle a écrit:Les persiques, ainsi nommées du nom de la contrée qui les produit et dont le volume est peu considérable, sont précoces, tandis que les fruits qu'envoie la Gaule, beaucoup plus gros, mûrissent dans leur saison ; pour ceux qui nous viennent d'Asie, ils sont tardifs et ne peuvent être mangés qu'à l'époque des froids.
Les mesures agraires de ces spécialistes de l'agriculture nous sont restées grâce à Columelle :
Les Gaulois désignent, sous le nom de candète, un espace de cent pieds dans les villes, et de cent cinquante dans les campagnes : c'est ce que les laboureurs nomment cadète, comme ils appellent arépennis le demi-jugère.
Il s'agit en fait de la déformation du mot gaulois cantedon, qui désigne une surface de cent pieds carrés.
L'élevage et ses productions font également la réputation des Gaulois parmi les Romains ; ainsi les chèvres :
Varron a écrit:Reste à déterminer la force d’un troupeau. Elle doit être moindre pour les chèvres que pour les brebis. L’instinct des unes est de se disperser capricieusement et d’errer à l’aventure; celui des autres est de se réunir et de se masser en quelque sorte sur un même point. Aussi, dans la Gaule, préfère-t-on diviser les troupeaux de chèvres. Les grands troupeaux sont trop sujets à la contagion, et exercent de trop grands ravages; cinquante têtes sont censées suffire pour en former un.
Les bovins :
Varron a écrit:Il ne faut prendre les mâles que de bonne race; ce dont on juge par leurs formes extérieures, et par celles des veaux issus d’eux, qui doivent leur ressembler en tout. Leur provenance est aussi un point essentiel. La race gauloise est généralement la meilleure que nous ayons en Italie, et la plus propre au travail;
Columelle a écrit:Après ces légumes il faut s'occuper des navets et des raves, car les paysans en font leur nourriture. Les raves toutefois sont plus utiles que les navets, parce qu'elles réussissent mieux, et qu'elles nourrissent non seulement les hommes, mais aussi les boeufs, surtout dans la Gaule, où ce légume leur est donné pendant l'hiver.
Les ovins :
Columelle a écrit: Les terrains gras et les pays de plaine nourrissent bien les brebis de haute stature; les terrains maigres et en coteaux conviennent à celles qui sont de taille bien prise; les petites races s'accommodent des bois et des montagnes; les prés et les plaines en jachère sont très convenables pour les brebis enveloppées de peaux. Il n'importe pas moins d'avoir égard à leur couleur qu'à leur espèce. Nos cultivateurs estimaient comme races excellentes la milésienne, la calabraise, l'apulienne, et avant toutes la tarentine. Aujourd'hui les gauloises passent pour les meilleures, et surtout les altinates
L'élevage extensif, en Gaule, n'exclut pas l'utilisation de clôtures :
Columelle a écrit:Quand le père de famille ne peut faire ni l'une ni l'autre de ces dépenses, il se contente d'une clôture de vacerres : c'est ainsi qu'on appelle une espèce de barrière qui se fait de chêne rouvre, de chêne commun ou de bois de liége... Il suffit de licher les vacerres à huit pieds de distance les unes des autres, en ayant soin de tenir le treillage transversal assez serré pour ne pas offrir d'espace assez grand pour laisser aux animaux le moyen de fuir. De cette manière on peut enclore même de très grandes étendues de terrain et des chaînes de montagnes, comme on le fait dans les Gaules.
Bien sûr, les Gaulois sont les maîtres quand il s'agit de mener des bêtes :
Varron a écrit:Tout peuple n’est pas apte indifféremment aux fonctions de pâtres; un Basculien, un Turdulien ne saurait s’en tirer. Les Gaulois y sont éminemment propres, surtout s’il s’agit du service des bêtes de somme.
Les produits de l'élevage sont hissés au même niveau d'excellence :
Varron a écrit:La charcuterie des Gaules a toujours été renommée pour l’excellence et la quantité de ses produits. L’exportation considérable de jambons, de saucissons et autres confections de ce genre, qui se fait annuellement de ce pays à Rome, témoigne de leur supériorité comme goût. Voici en quels termes parle Caton de leur quantité : « On voit en Italie des fosses à conserver le lard, qui contiennent jusqu’à trois et quatre mille pièces de lard gaulois. Le porc arrive quelquefois à un tel degré d’embonpoint qu’il ne peut plus marcher ni même se tenir sur ses pattes, et qu’il faut le transporter en charrette. »
La renommée de nos fromages ne date pas d'hier :
Columelle a écrit:Coupez par petits morceaux et écrasez du fromage gaulois ou de toute autre espèce, et, eu outre, des pignons, si vous en avez en abondance
Pour finir, les techniques d'arboriculture ne se font pas sans outils d'origine gauloise :
Palladius a écrit:Columelle donne une quatrième manière de greffer, que voici : Percez un arbre jusqu'à la moelle avec une tarière gauloise, en obliquant un peu en dedans; nettoyez bien le trou, et enfoncez-y solidement un cep ou un sarment sans écorce, proportionné à la grandeur de l'ouverture, humide et plein de sève, montrant au dehors un ou deux bourgeons; puis recouvrez soigneusement d'argile et de mousse la place de la greffe. On peut greffer ainsi la vigne sur l'ormeau.
Si un olivier vigoureux ne rapporte point de fruits, percez-le jusqu'à la moelle avec une tarière gauloise, et enfoncez-y fortement une bouture informe d'olivier sauvage; ensuite déchaussez l'arbre, et arrosez-le avec du marc d'huile sans sel ou de la vieille urine. Tout arbre stérile devient fécond par cette espèce d'accouplement.