Un Breton en Touraine au VIe siècle?

[Patrice]

Salut,

Je n'ai pas le souvenir que Léon Fleuriot ait mentionné cet élément dans ses Origines de la Bretagne.
C'est au livre III des Miracles de saint Martin par Grégoire de Tours.

A+

Patrice

[Patrice]

Salut,

Un autre encore, simple pèlerin, celui-là, mais au nom bien latin:

A+

Patrice

[Jacques]

Non, il n'en parle pas, j'ai vérifié ; mais on peut penser qu'il y avait à Tours une colonie de Bretons, puisque Grégoire de Tours écrit : « Alors le Breton Winnocus, homme de très grande abstinence, vint de Bretagne à tours, voulant aller à Jérusalem. Il n'avait comme vêtement que des peaux de brebis dépouillées de leur laine. Pour le retenir plus facilement, car il nous paraissait très religieux, nous l'honorâmes de la prêtrise, par faveur. » (Historia Francorum, V,21, v. 577)

[Patrice]

Salut Jacques,

Donc encore un pèlerin.
Un qui s'installe comme paysan, et deux pèlerins. Vu le petit nombre de sources, c'est déjà pas mal.

A+

Patrice

[Patrice]

Encore un, à Chinon cette fois-ci. Et il s'appelle Jean:

A+

Patrice

[Jacques]

Donc encore un pèlerin.
Un qui s'installe comme paysan, et deux pèlerins. Vu le petit nombre de sources, c'est déjà pas mal.

De tout temps, celui qui s'expatriait allait rejoindre de la famille ou au moins des compatriotes. C'était vrai quand des provinciaux montaient à Paris, c'est encore vrai quand des Anglais ou des Néerlandais s'installent en France.

[Jacques]

Non, il n'en parle pas, j'ai vérifié ; mais on peut penser qu'il y avait à Tours une colonie de Bretons, puisque Grégoire de Tours écrit : « Alors le Breton Winnocus, homme de très grande abstinence, vint de Bretagne à tours, voulant aller à Jérusalem. Il n'avait comme vêtement que des peaux de brebis dépouillées de leur laine. Pour le retenir plus facilement, car il nous paraissait très religieux, nous l'honorâmes de la prêtrise, par faveur. » (Historia Francorum, V,21, v. 577)

À y regarder de plus près, il semble que ce soit la Bretagne et les Bretons armoricains que Grégoire désigne sous ce nom ; d'autres passages le confirment

Les Bretons, depuis la mort du roi Clovis, ont toujours été sous la puissance des rois des Francs, et ils avaient des comtes, non des rois[ii]. Mais Mâlo, sortant de dessous terre, se rendit dans la cité de Vannes, où il fut tonsuré et ordonné évêque, Conan étant mort, il apostasia, et ayant laissé croître ses cheveux, il prit, avec le royaume de son frère, la femme qu’il avait abandonnée en se faisant clerc.

Conan, comte des Bretons, tua ses trois frères. Voulant aussi tuer Mâlo [Macliau], il le fit prendre et charger de chaînes, et le retenait dans une prison. Mais celui-ci fut arraché à la mort par Félix, évêque de Nantes.

Les Bretons dévastèrent aussi cruellement le pays de Rennes, brûlant, pillant, emmenant les habitants captifs. Ils vinrent ravageant tout jusqu’au bourg de Saint-Aubin-le-Cormier[lxxii]. L’évêque Éon retiré de son exil, on l’envoya vivre à Angers ; mais on ne lui permit pas de retourner dans la cité de Vannes. Le duc Beppolène fut envoyé contre les Bretons, et ravagea par le fer et le feu le reste de la Bretagne, ce qui excita de plus en plus la fureur des peuples.

Tandis que ces choses se passaient dans les Gaules, Justin, après avoir accompli la dix-huitième année de son règne

[Patrice]

Salut,

Peut-être une autre encore, cette fois-ci dans la vie de saint Germain de Paris, par Venance Fortunat, chapitre 33: Germain s'en va à Tours, en pélerinage à saint Martin, et il y croise "une femme étrangère et barbare de nation qui s'adressa à lui pour guérir sa main."

Etant donné le contexte politique, je ne vois pas quelle type de population pourrait être qualifiée d'étrangère et barbare... Certainement pas des Francs.

A+

Patrice

[Taliesin]

Bonsoir à tous,

Le cas du prêtre Jean me semble le plus intéressant : il exerçait sa fonction à Chinon même et occupait un oratoire. Vu ses occupations, il avait plutôt l'air d'un ermite, difficile de savoir s'il avait des ouailles bretonnes ; en tout cas, il n'était pas de passage pour un pèlerinage, mais il vivait à Chinon et y fut enterré.

[Gwalchafed]

Salut,

Peut-être une autre encore, cette fois-ci dans la vie de saint Germain de Paris, par Venance Fortunat, chapitre 33: Germain s'en va à Tours, en pélerinage à saint Martin, et il y croise "une femme étrangère et barbare de nation qui s'adressa à lui pour guérir sa main."

Etant donné le contexte politique, je ne vois pas quelle type de population pourrait être qualifiée d'étrangère et barbare... Certainement pas des Francs.

A+

Patrice

Tu crois que les bretons sont qualifiés de barbares ???

C'est vague, étranger et barbare ; beaucoup de voyageurs peuvent avoir transité voir s'être installés à Tours.

[Patrice]

Saut,

J'imagine mal à cette époque un Saxon ou un Frison (seuls autres clients potentiels)...
Ne pas oublier que Venance Fortunat est le considéré comme le dernier des poètes latins, et que donc l'emploi du mot barbare peut simplement signifier quelqu'un qui ne parle ni latin, ni francique (les deux langues dominantes de la Gaule franque).

Voici le texte de la phrase en latin, d'après les Bollandistes:
"Cum ad festivitatem S. Martini Turonis accessisset, [curat manū contractam.] egresso de monasterio offert se mulier barbara, manu nervis contracta, postulans medicinam".

A+

Patrice