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Naissance de l'astronomieA l’origine, l’astronomie est née à partir des données élémentaires de l’observation ou science de lois qui régissent la mécanique des positions, mouvements et relations réciproques des astres visibles dans l’espace. Aujourd’hui encore on cherche toujours à percer les mystères de la création et de l’univers, elle est devenue la "science des Astres et de l’Univers".
César, dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, livre VI, 14, a écrit: Multa praeterea de sideribus atque eorum motu, de mundi ac terrarum magnitudine, de rerum natura, de deorum immortalium ui ac potestate disputant et iuuentuti tradunt.Le mouvement des astres, l'immensité de l'univers, la grandeur de la terre, la nature des choses, la force et le pouvoir des dieux immortels, tels sont en outre les sujets de leurs discussions : ils les transmettent à la jeunesse.
L’astronomie, la géographie, la géométrie sont du domaine du concret, de la logique, du vérifiable... Les dieux et leurs religions appartiennent au domaine des promesses, du besoin, du mystique, de l'irrationnel, de l’immatériel...
Depuis que l'homme est sur terre, il s'est émerveillé de la danse de ces mille feux qui s'allument et brillent du crépuscule au chant du coq, lorsque soleil s'en va et lune se remplacent. Déjà florissante dans l’Antiquité des peuplades inconnues de la préhistoire d’il y a quelques dizaines de milliers d'années, il serait bien difficile de savoir qui des Assyriens, Babyloniens, Chaldéens, Égyptiens, Indiens, Sumériens... (— ou des druides gaulois —) peuvent se vanter d'avoir "inventé" l'astronomie.
Dans la tombe de
Senmout (Louxor), une chambre funéraire présente le plus ancien plafond astronomique égyptien : y figurent les planètes, les douze mois de l’année, représentés par douze cercles divisés en vingt quatre parties – les heures – disposés de part et d’autres du méridien. L’ensemble est daté de -1463.
Force est de reconnaître que ce sont les Grecs qui auraient fait le plus, du moins par l'écrit, sur des perfectionnements, des pseudo découvertes et tâtonnements.
Vers -600,Thalès de Milet ayant compris que les phases de la lune étaient dues à son illumination par le soleil et était capable de prédire les éclipses de lunes avec une bonne précision.
Un des plus anciens textes où l’on retrouve la sphéricité de la terre et de ses dimensions se lit dans les
Oiseaux d’Aristophane où l'on retrouve Méton le célèbre astronome (pour tracer le plan des rues), qui établit, tout comme Euctémon, une relation fondamentale des 19 années solaires correspondant à 235 mois lunaires et qui était déjà connue dans l'île de Bretagne et des voyageurs grecs qui s'y rendirent et ou à
Stonehenge il y a quelques 2500 ans auparavant. Dans les
Nuées qui furent jouées aux grandes dionysies vers -423, l’auteur se moque de Socrate, des sophistes et de la science nouvelle. Un des personnages dans la pièce dit que la mesure de la Terre entière a été faite grâce à l’astronomie et à la géométrie.
École d'AlexandrieC’est dans l’école du port d’Alexandrie en Égypte, capitale commerciale et culturelle fondée en -331 par Alexandre le Grand et Aristote, que se trouvaient un vaste ensemble coomprenant un
Museion ou Musée (référence aux Muses !), une université et une importante
Bibliothèque réunissant tous les savoirs de monde, et dont les livres provenant du monde lettré entier permirent aux savants des sciences et des arts (astronomes, géographes, mathématiciens, ingénieurs, médecins, philosophes, poètes… ) de travailler. C’est là qu’apparaît un système combiné de collectes d’informations, d’observations faites avec des instruments pour l’observation des corps célestes et le calcul de leur cours, à mesurer des angles par méthodes trigonométriques…
Le parangon des érudits alexandrins, homme d’archives et de documents, doté d’une culture encyclopédique, fut certainement le troisième directeur de la Bibliothèque Eratosthène de Cyrène (v. IIIe s. av. J.-C.). Géographe, mathématicien, cartographe et astronome, il poursuivit les travaux de ces prédécesseurs, dont Eudoxe de Cnide et de Pythéas le Massaliote, et a donné l’estimation la plus précise des dimensions de la Terre.
Il jugea nécessaire de rectifier l’ancienne cartographie théorique de la configuration de la « Terre habitée », libérée de l’emprise de la paradoxographie, des fantaisies de la mythologie et de la littérature, et fondée d’après la connaissance de la longitude et de la latitude, avec des instruments géométriques et astronomiques.
Hipparque (IIe s. av. J.-C.) fut l’auteur du premier catalogue d’étoiles classées en six grandeurs selon leurs éclats, qui en contenait quelques 850 à 1022 selon les livres, et sut déterminer la durée de l’année topique. Environ 140 ans avant notre ère, il donna les premières tables du soleil, ainsi qu’une théorie des mouvements de l’astre de la nuit et sa parallaxe avec celui du jour. Une méthode permit de fixer les positions des lieux terrestres par leurs coordonnées géographiques. Il perfectionna la trigonométrie sphérique et amena à la découverte de la "
précession des équinoxes".
C’est de cette même école, qui aurait pris feu durant le siège de César, qu’appartenait l’astronome Sosigène qui élabora le "calendrier Julien".
Les instruments rudimentaires de l'astronomePour reprendre les réflexions de William Herschel (1738-1822), qui estimait que le temps réellement beau pour les observations ne dépassait pas cent heures par an sous le climat de l’Angleterre. Nous n’en avons pas le double à Paris. Mais à condition de vouloir passer de longues nuits blanches et de ne pas avoir la main tremblante de froid, force est de constater qu’un ciel nocturne dégagé en permanence de tous nuages et une météo clémente, invite à des rendez-vous d’observations productifs et des mesures fiables.
On connaît bien les différentes méthodes primitives de compter les jours et lunaisons depuis la plus ancienne préhistoire, telles que les marques laissées sur du bois, un os… Puis ce qui était vu dans le ciel à la lueur d'un feu de camp, torche ou lampe à huile, avec les quelques instruments rudimentaires dont on pouvait disposer pour reporter les principales observations et mesures de position sur une surface plate ou comme sur le disque de Nebra.
Les lunaisons ou les équinoxes se répétant aux mêmes dates d'année en année, les lignes de mire du paysage ou des cercles mégalithiques permettaient de pallier aux caprices de la météo à certains moments de l’année. On était par conséquent capable de prédire et calculer ces phénomènes, leur récurrence et créer les calendriers des saisons, des dates religieuses… Ces études ont parvenu à déterminer, en comparant au même endroit par une longue série d’observations très prolongées, ces phénomènes cycliques ou périodes de temps tel que le (
saros) d’après lesquelles les éclipses du Soleil et de la Lune reviennent à peu près dans le même ordre tous les 18 ans ou 223 lunaisons, ou à Saturne tous les 30 ans…
Différentes illustrations, dont celle du premier jeu de Tarot connu en France :
Holbein l’astronome, 1528, par Nicolas Kratzer (Musée du Louvre).-- Astrologues ou astronomes ?
Carte tarot dit de Charles VI (vers 1392) : La Lune (Bnf)--Image : les Astronomes (auteur et date ?)Ovide et Hygin attribuent l’invention du compas, en latin
circinus à Perdix. Diodore de Sicile en fait honneur à Dédale. Quelques représentations de compas antiques nous sont parvenues en archéologie, ainsi sur les tombes de l'empire romain des architectes, sculpteurs, charpentiers, tailleurs de pierre, maçons... On connaissait les compas à branches de précision droites ou bien arquées pour mesurer les corps ronds, et aussi les compas de proportion.
V. Kruta,
LES CELTES, Histoire et dictionnaire, Éditions Robert Laffont, 2000, 1006 pages, pp. 554-5, nous dit : — « Le compas a été un instrument utilisé tôt et abondamment pour les artistes celtes non seulement pour esquisser des décors ou des compositions (voir
PAILLARD), mais aussi pour les graver directement sur le métal ou sur l’os (voir
LOUGH CREW), aussi bien que sur la poterie. Cet engouement peut-être suivi depuis le Ve siècle av. J.-C., où les décors au compas constituent un des aspects significatifs de l’art laténien naissant, jusqu’aux œuvres insulaires du 1er s. apr. J.-C. et plus récents (miroirs, fourreaux d’épées et autres objets). »
Evidemment plus on remonte dans le temps, plus les documents, se font rares.
--Image : Hipparque (auteur et date ?)Sur le site Bibracte :
Compas à tracerImage : bibracte.frQu'en est-il du disque de Nebra datant environ -1600 ? Projection à main levée ou bien avec quels instruments ?!