Forts vitrifiés

[Viduernos]

Ca c'est du bel ouvrage.

[ejds]

Vues aériennes et plans en coupe :

Oppidum de l'Étoile

Aquarelle ancienne de l'oppidum de l'Étoile (Somme), qui impressionne les hommes depuis des siècles...

Collection Macqueron, Bibliothèque d'Abbeville :

http://www.culture.gouv.fr/fr/arcnat/ae ... 4a-pg4.htm

Ou bien :

Oppidum de Boviolles

En Lorraine, les agglomérations gauloises ; les OPPIDA sont au nombre d'une dizaine, réellement attestés en tant que tels :

http://legeay.pierre.free.fr/oppidum/oppidum2.htm

Mais pour revenir sur les fortifications brûlées :

La fortification protohistorique d'Olloy-sur-Viroin

http://www.archeostage.com/Olloy%2081.htm

Datation des structures:

Une pointe de flèche en bronze trouvée dans la masse du rempart remonte au Bronze final et servira de terminus post-quem. Les tessons de terra nigra rencontrés au fond du fossé d'autre part serviront de terminus ante quem. Ils datent de la seconde moitié du Ier ou du début du IIe siècle après J.C. L'histoire du rempart oriental d'Olloy se déroulera entre ces deux dates, mais nous ne pouvons en connaître le détail actuellement. La recharge caillouteuse, d'après les fiches en fer qu'elle contenait, peut dater du Ier siècle avant notre ère.

Quelques réponses:

Les deux profils stratigraphiques obtenus ont permis d'établir qu'il y a certes plusieurs états de construction au rempart oriental, mais que ces états ne concernent que le parement de l'édifice, qui a été au moins une fois refait, portant la largeur du mur d'un peu plus de huit mètres à neuf mètres. Que le parement a été a été composé au moins en partie d'un poutrage en bois peut-être détruit du fait de traces de combustion intense trouvées devant le parement extérieur, traces qui montrent que l'édifice a brûlé par endroits juste avant son abandon. L'ouvrage doit avoir versé en partie dans le fossé, qui venait renforcer la dénivellation, certes, mais qui avait surtout la fonction de carrière. Les poutres verticales étaient très vraisemblablement ancrées dans l'avant du rempart par des poutres horizontales.

e.

[ejds]

Lors du franchissement des Alpes, Tive-Live raconte le manque de reconnaissance du terrain par les avants-troupes d’Annibal :

PASSAGE DES ALPES PAR ANNIBAL

---Annibal demande ce qui arrête la marche ; on lui répond que c’est une roche infranchissable. Il vient s’assurer du fait. Un seul parti lui semble alors possible, faire un détour aussi long qu’il le faudra et passer par des lieux non frayés que n’a jamais foulés le pied de l’homme. Mais ce moyen est bientôt reconnu impraticable. Comme l’ancienne neige durcie était recouverte par une nouvelle couche de médiocre épaisseur, le pied posait encore assez solidement sur cette neige molle et peu profonde, mais, quand elle fut fondue sous les pas de tant d’hommes et de chevaux, on marcha sur la première glace et sur l’humide verglas formé par la neige fondante. Ce fut alors une lutte terrible et contre la glace glissante où l’on ne pouvait assurer ses pas, et contre la pente du rocher, où le pied manquait à chaque instant. Vainement essayait-on de se relever à l’aide des genoux et des mains ; genoux et mains glissaient de même, et l’on retombait encore. Nulle part une souche, une racine, où la main pût s’accrocher et le pied se retenir. On ne pouvait que rouler dans cette glace unie et dans cette neige fondue.

---Enfin, après bien des fatigues inutiles pour les hommes et pour les chevaux, on se résigna à camper sur le sommet ; on travailla ensuite à rendre praticable la roche qui seule pouvait donner passage. Forcés de la tailler, les soldats abattirent tour à tour des arbres énormes qu’ils dépouillèrent de leurs branches et dont ils firent un énorme bûcher. Le feu y est mis, sous un vent violent très propre à exciter la flamme ; du vinaigre est versé sur la pierre brûlante afin de la dissoudre. Lorsque le feu l’a calcinée, on l’ouvre avec le fer, la pente est adoucie par de légères courbatures, en sorte que les chevaux et les éléphants même peuvent descendre. On avait passé quatre jours autour de ce rocher, les chevaux étaient presque morts de faim.


Notre France, son histoire, E. Audrin, Mme et L. Dechappe, Éditeurs Charles-Lavauzelle & Cie, 1943, 334 pages, p. 84.

Jean André de Luc, dans son Histoire du passage des Alpes par Annibal, J.-J. Paschoud, Imprimeur-Libraire, 1818, analyse les méthodes employées pour cette étrange traversée des sommets enneigés. Il oppose le texte de l’histoire par Polybe (livr. III) et celui de Tite-Live (livr. XXI) concernant le rocher calciné par le feu et décomposé ensuite par le vinaigre (pages 229 à 266).