Par Michel PETIT ( Archéologue - Service Régional d'Archéologie d'Ile-de-France)
Les structures interprétées comme « puits funéraires » sont relativement fréquentes en Gaule romaine et plus généralement dans tout l’espace formant l’ancien domaine celtique. Elles se situent dans une fourchette chronologique allant du milieu du Ier s. av. J.-C. au milieu du IIIe s. ap. J.-C.
1 – Caractéristiques générales
Il s’agit, comme l’indique clairement le mot « puits », de structures excavées dont la profondeur varie de 5 à 20m selon les cas. Le plus souvent circulaires, mais parfois aussi de plan carré, elles présentent un diamètre allant de 1,40m à 2,50m. Leurs parois peuvent être renforcées ou non par un parement de pierres ou un coffrage de bois. Certaines d’entre elles, notamment dans le midi de la France, montrent au niveau de leur fond une petite chambre aménagée en forme de tholos.
Ces puits n’atteignent jamais la nappe phréatique et ne semblent pas liés à la fonction de dépotoir domestique ou à celle d’extraction de matériaux, hypothèses parfois avancées. Ils sont toujours regroupés d’une manière assez dense dans une zone apparemment « réservée » située en limite des agglomérations antiques et le plus souvent à proximité d’une voie de circulation donnant accès à la cité. Leur nombre est variable selon les sites. On en compte par exemple 26 à Bliesbruck, 15 à Rezé , 14 à Melun, 10 à Chassenon, 23 au Bernard, et un peu plus d’une centaine à Paris, Chartres, Le Mans et Toulouse contre un seul à Dourges, Le Planho ou Rennes. Ces chiffres peuvent cependant être entachés d’erreur, compte tenu du fait que les surfaces fouillées peuvent être inégales selon les sites concernés.
Une autre caractéristique commune à ces puits est la présence, sur leur fond et/ou dans leurs remblais, d’un abondant mobilier archéologique, constitué de céramiques complètes, d’amphores, de restes osseux animaux et d’objets divers tels que statuettes, vases de bronze, seaux en bois, épingles en os, monnaies, fibules et parfois de pièces liées à l’armement (casques, pointes de lances, épées…). Ces objets, souvent regroupés, montrent une certaine organisation et la majorité d’entre eux, de par leur position et leur état de conservation lors de la découverte, semblent avoir été déposés dans le puits et non jetés depuis l’ouverture supérieure.
Sur le plan chronologique et comme nous l’avons déjà signalé plus haut, ces puits sont datés, pour les plus anciens, de La Tène finale et pour les plus récents du milieu du IIIe s. ap. J.-C.
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