Chars celtes avec des faux

[Carmalos]

bonjour à tous,

J'avais lu un article et un texte de Tacite concernant son beau-père, Agricola, à propos de la bataille du Mont Graupius, en 83 de notre ère. Et si j'ai bien lu, j'écris ce texte de mémoire, Tacite mentionne des chars munis de faux dont les calédoniens utilisaient contre les légions.

Je suis assez surpris sur ce point technique, car depuis que Rome s'est affrontée aux Celtes, jamais, ces derniers n'avaient utilisé de chars à faux.

Si c'est peu clair, je veux dire que ce sont des chars avec des lames plantés dans les moyeux des roues, et fauchant ainsi des jambes comme du blé.

Merci de me confirmer ce que j'avais lu.

cordialement

[Marc'heg an Avel]

--------------

Le monument en bronze de Boudicca, au pont de Westminster.

Vision purement romantique.

Photo personnelle. Usage réservé.

JCE

[Sedullos]

Salut à tous,

Bienvenue Carmalos,

L'historien Tacite n'est pas le seul à préciser ce détail : plusieurs récits irlandais de transcription médiévale mentionnent l'utilisation d'un char au moyeu garni de faux par le héros Cúchulainn.

Deux remarques :

Les Perses ont utilisé ce type de chars notamment contre les armées d'Alexandre.

Ce type d'arme se révèle aussi dangereux pour le camp qui l'utilise que pour l'adversaire un peu comme les éléphants de guerre. A la moindre panique, les éléphants piétinaient leurs "propres" troupes, d'où le maillet et le ciseau du cornac pour neutraliser l'animal Censés frapper de terreur l'adversaire la première fois, à la seconde les ennemis savaient comment s'en débarrasser !


La souplesse du char vient de qu'il permet de combiner la mobilité du cavalier et la puissance du fantassin, celui-ci pouvant combattre sur le char en lançant des traits et à pied surtout à l'épée ; tout en pouvant être secouru rapidement par son cocher s'il venait à être trop pressé par l'adversaire. Si on rajoute les faux, cette phase semble compromise pour une exfiltration réussie de la totalité du guerrier à char.

Le combattant a intérêt à rester sur le char et à bien s'accrocher

[Sedullos]

Plusieurs chars à faux fonçant sur une formation serrée devaient être assez terrifiants d'autant que les phalangites macédoniens tenant leur longue sarisse à deux mains ne disposaient que d'un petit bouclier rond suspendu à l'épaule, totalement inutile contre une lame tournant à la hauteur des jambes. Le bouclier romain, le long scutum, devait offrir une meilleure protection sur la gauche en le baissant au maximum.

Le char à la différence de la cavalerie nécessite un terrain plat comme celui utilisé pour le déploiement tactique de la phalange. Les guerriers à char calédoniens semblent avoir été entrainés à manoeuvrer sur des pentes ce qui relève de l'exploit sportif. Les Romains quant à eux savaient depuis les guerres espagnoles manoeuvrer sur n'importe quel terrain que ce soit l'infanterie légionnaire ou les auxiliaires à pied ou à cheval.