PS. Je parlerai ensuite du royaume de Domnonée.
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Les cinq livres en ma possessions qui parlent des rois Bretons de l’ouest sont :
Grégoire de Tours, Histoire des Francs, (écrit entre 573 et 594), Les Belles Lettres, Paris, 1999.
- Livre IV, chapitre IV
Chanao comte des Bretons tue trois de ses frères. Maclou, son dernier frère échappe à la mort grâce à Félix évêque de Nantes. Chanao tente encore de le tuer. Maclou s’enfuit chez le comte breton Conomer. Il le cache dans un caveau et fait croire à Chanao qu’il est mort. Maclou s’enfuit à Vannes où il devient évêque. Après la mort de Chanao, Maclou renonce à l’épiscopat et succède à son frère. Il est excommunié par les évêques.
[ Ces évènements se passent entre l’élection de Félix à l’épiscopat de Nantes, soit 549 ou 550 et la mort de Conomer soir 560 et 561. Pour la mort de Chanao, sans informations complémentaires, on la situera vers 555, le centre de notre période. Quand à Maclou, on peut dire qu’il est évêque de Vannes de vers 550 à vers 555]
- Livre IV, chapitre XX
Mort de Childebert à Paris. Chram se soumet à Clotaire. Chram recommence ses traîtrises. Il s’enfuit en Bretagne avec sa femme et ses filles. Il trouve refuge chez Conomer […] Clotaire s’avance en Bretagne avec une armée. Chram et les Bretons vont à sa rencontre. A la nuit tombé, les combats cessent. Chram empêche Conomer d’attaquer les Francs pendant la nuit. Le lendemain, le combat reprend. Pendant la bataille, Conomer tente de s’enfuir, il est tué sur place. Chram s’enfuit vers la côte pour prendre la mer. Il est arrêté, étranglé et brûlé avec femme et enfants.
[ Selon le traducteur, ce passage se trouve aussi dans la chronique de Marius d’Avenches. Ces évènements ont lieux soit en 560, soit plus probablement en 561. Conomer a été chef des Bretons d’au moins 550 à 561.]
- Livre V, chapitre XXVI
Chilpéric mobilise les Tourangeaux, les Poitevins, les Manceaux, les Angevins et les Saxons Baïocasses contre Weroc. L’armée de Chilpéric campe le long du fleuve de la Vilaine. Pendant la nuit, Weroc se jète sur les saxons et les extermine. Trois jours plus tard, Weroc signe la paix. Il livre son fils en otage et restitue la ville de Vannes. L’armée de Chilpéric se retire. Peu après, Weroc reprend Vannes.  Il envoie l’évêque de Vannes, Eunius négocier avec Chilpéric.
[ Ces évènements sont daté de 578. Weroc est roi des bretons de l’est depuis 577. Il s’empare aussitôt de la ville de Vannes. En 578, Chilpéric tente de lui reprendre la ville. Weroc fait mine de lui rendre, mais en fait il la garde pour lui.] Â
- Livre IX, chapitre XVIII
Les Bretons pillent le pays nantais. Le roi Gontran envoie une ambassade auprès des rois Bretons pour qu’ils restitue leur butin. Les ambassadeurs arrivent devant les rois Weroc et Vidimaclus. Ces rois promettent de payer un tribut et de ne plus envahir les pays Francs. Une fois les ambassadeurs parties, Weroc oublie son serment et recommence les pillages du pays nantais.
[ Les évènements sont daté de 587. Weroc est toujours maître de Vannes. Weroc fait de fréquentes incursions dans le pays nantais. Un autre roi nommé Vidimacl commande aussi des Bretons.]
- Livre X, chapitre IX et XI
Les Bretons continent les pillages aux alentours de Nantes et de Rennes. Gontran envoie une armée commandés par deux ducs : Beppolène et Ebrachaire. Mais ceux-ci se déteste. Ils décident de se séparer en deux groupes. Beppolène mena le premier assaut et durant trois jours, il fit la guerre aux Bretons. Le troisième jour, il fut tué alors qu’il combattait Weroc. Ebrachaire s’empare de Vannes. Il est accueillit par l’évêque Régalis. Weroc tente de fuir par la mer mais ses navires coulent lors d’une tempête. Finalement, Weroc demande la paix. Il se soumet et donne son neveu en otage. L’armée d’Ebrachaire prend le chemin du retour. Oubliant son serment, Weroc envoie son fils Chanao tomber sur l’arrière garde d’Ebrachaire. Chanao enchaîne les prisonniers et en fait des esclaves. Ebrachaire craignant un nouvel affrontement, s’enfuit à Angers. Gontran furieux, destitue Ebrachaire. Frédégonde obtient de Weroc la libération des soldats de l’armée d’Ebrachaire.
[ Les évènements sont daté de 590. Weroc continue ses pillages du pays nantais et rennais. Gontran envoie une armée contre lui mais sans résultat.]
Christiane Kerboul-Vilhon, Gildas le Sage, vie et œuvres, Pontig, Sautron, 1997. Elle traduit dans son ouvrage une Vie de Saint Gildas, écrite par Vitalis, moine de Saint-Gildas-de-Rhuys. Cette vie est écrite selon Mme Kerboul au XIème siècle, soit 450 ans après les faits.
- Partie nommé Gildas et Conomore
Conomore a pour habitude de tuer son épouse dès qu’il sait qu’elle est enceinte. Il en a déjà tués plusieurs. Conomore demande alors la main de Trifine, fille du comte de Vannes, Waroch. Waroch méfiant, demande à Gildas d’être garant de la vie de sa fille face à Conomore. Celui-ci accepte et célèbre le mariage. Plus tard, Trifine tombe enceinte. Elle tente de fuir, mais elle est rattrapée et décapitée par Conomore. Waroch furieux demande des comptes à Gildas. Celui-ci se rend chez Conomore. Conomore refuse de lui ouvrir. Gildas saisi une poignée de terre et  la projète sur la résidence de Conomore qui s’écroule. Puis Gildas recolle la tête de Trifine sur son corps et la ressuscite. Gildas restitue alors Trifine à son père.
[ Cette fable est assez facile à reconstituer. Vitalis rapproche Gildas (495-570) des personnages de Conomore (roi de v.550 à 561) et Waroch (roi de 577 à v.595). Il les trouve en lisant Grégoire de Tours. Trifine, elle est une invention de l’auteur. En vérifiant les dates on peut s’apercevoir que Waroch n’est pas contemporain de Conomore et de Gildas. Certain auteurs affirme alors qu’il existe un autre Waroch vivant vers 550 – 560 et qu’il serait le père de Chanao et Maclou (père du Waroch historique). Cette affirmation est totalement infondé.
D’ailleurs, une autre vie de Gildas, écrite au XIIème siècle ne parle même pas de cette rencontre Gildas – Conomore. De plus si Gildas avait si bien connu Waroch et Conomore, il en aurait sûrement parlé dans son livre. Or, il ne le fait pas. ] Â
Christian Kerboul, Les royaumes brittoniques au très haut Moyen-Age, Pontig, Sautron, 1997
PS. Une affirmation douteuse est noté ( ?), une affirmation aberrante est noté ( ??)
- Chapitre IV, Partie 3. Ports et flotte de défense
C. Kerboul se sert de la phrase de Grégoire de Tours « Waroc voulant fuir dans les îles avec des navires » pour en déduire que « Waroc possède bien une flotte dont il use pour ses déplacements stratégique » ( ??)
[ Avoir des bateaux ne veut absolument pas dire que l’on possède une flotte de défense ! De plus, dans Grégoire de Tours, Weroc commet toujours ses pillages par terre et jamais par mer.]
- Chapitre IV, Partie 4. Résidence princière
C. Kerboul cherche la résidence de Weroc. Il parle d’une pierre retrouvé dans la chapelle Saint-André de Lonnarec. Dessus il était écrit : irha Ema in Ri (Ici gît ce roi). Cette pierre est daté de la fin du VIème siècle. Qui est ce roi ? Kerboul dit que cette pierre vient du sarcophage de Waroc. Il se sert de se fait pour identifier la résidence de Waroc dans le Caër.
[ Il faut admettre que Waroc est de loin le meilleur candidat pour se sarcophage.]
- Chapitre IV, Partie 5. Une sanglante querelle de succession
[…] Thierry est expulsé par Maclou. Il trouve refuge en Démétié ( ?). Il épouse la sœur d’Urien de Rheged ( ??), elle lui donne un fils : Mouric ( ?). Il revient avec une armée et tue Maclou et son fils Jacob. Un peu plus tard, Waroc tue Thierry ( ?) et expulse son fils Mouric qui devient le premier roi de Glamorgan ( ?). En Cornouaille, c’est Budic II qui succède à son père ( ?) Thierry.
[ La vengeance de Waroc sur Thierry n’est pas dans Grégoire de Tours. Je ne sais pas d’ou elle sort.]
- Chapitre VIII, Partie 2 Ã 7
A la mort de Budic, son fils Thierry est trop jeune pour gouverner ( ?), c’est Conomer qu se charge de gouverner à sa place ( ?). Clotaire attaque la Bretagne sous prétexte ( ??) que son fils Chram y est réfugié. Chram est venu avec sa femme, ses filles et sa mère… Radegonde ( ??). En deux campagnes, l’une en été 559 et l’autre en 560 ( ??), Clotaire soumet les Bretons. Chanao ( ??) et Conomer meurt au combat. Ses hommes prennent son corps et l’emporte outre-Manche ( ?). A la mort de Waroc, son fils Chanao lui succède, il fera de fréquentes incursions en pays franc ( ??).
[ Aucune source ne fait mention de Chanao dans cette guerre]
[ On ne retire qu’une chose, Waroc est mort à la fin du VIème siècle et il est enterré près du Caër.]
Roger-Xavier LANTERI, Brunehilde, la première reine de France, Paris, Académie Perrin, 1995.
C’est un historien très sérieux , on peut lui faire confiance.
Chapitre 53 « Pax franca » en Bretagne
[…] 594, Waroc apprend la mort du roi Gontran, il attaque la ville de Rennes. Brunehilde mobilise une armée qui écrase les Bretons. L’armée prend possession de la ville de Vannes. Thibaut (Théoudwald) est nommé comte de Vannes. La place forte ne sera plus inquiété. Les bretons ne feront plus parler d’eux avant 634.
Michel ROUCHE, Clovis, Paris, Arthème Fayard, 1996.
Il dit qu’il y à un concile à Vannes en 465.
[ Ce fait exclus la présence de Bretons dans la ville avant cette date.]
Conclusion :
Voici ce que l’on peut affirmer sur les rois de Bro-Erec :
- Chanao roi d’au moins 550 à vers 555. Il tue trois de ses frères et tente d’en tuer un quatrième : Maclou.
- Maclou échappe aux hommes de Chanao qui veulent le tuer. Il devient évêque de Vannes vers 550. A la mort de son  frère, il renonce à son siège épiscopale et devient roi de Bro-Erec. Il est excommunié. En 572, il expulse Thierry, jeune roi de Cornouaille. En 577, il est tué avec son fils Jacob par Thierry.
- Waroc, fils cadet de Maclou reprend le royaume de son père. Il s’empare de la ville de vannes de 577 à 594. Ils pillent régulièrement les campagnes de Nantes et Rennes. Il meurt vers 595 et est enterré dans le Kaër.
- Chanao II, roi à partir de 595.
VoilÃ
LeVellave
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