Monisme ?

[Auetos]

Bonjour à tous,

J'ai été fort surpris de lire, dans votre quiz, que les Celtes étaient monistes.

Cette idée vient du fait que certaines "écoles" néo-druidiques ont fort mal interprété la notion "non-duelle" des celtes et ont développé sous l'effet pervers d'influences chrétienne un monisme druidique et prétendent ré-interpréter les textes dans une lumière nouvelle.

Bien que le druidisme soit à caractère "non-dualiste" il ne repose en aucune manière sur un concept moniste. Les écoles philosophiques qui utilisèrent abondamment le terme "non-dualisme", ouvrirent la voie au monisme religieux qui apparaît toujours lié à un humanisme qui fait de l'homme le centre du monde et de "Dieu" la projection de l'ego humain dans la sphère cosmique.

Un système aussi simplifié ne pourrait jamais cadrer avec l'unité complexe aux mille visages que constitue le panthéon celtique dans lequel, bien que chaque élément puisse être d'un certain point de vue, pris comme un équivalent de chaque autre, le tout ne saurait en aucun cas être ramené à l'unité numérique.

[Muskull]

Cher Ouetos

Ta conception du monisme, d'après ce que tu écris, est partielle. Ce mot est une traduction occidentale d'un concept oriental qui émane de l'oeuvre de Spinoza et de ce qu'il avait compris, et traduit, du Tahwid des arabes andalous.
La recherche de l'unité, qui n'est pas un dogme, existe aussi dans l'Indhouisme, c'est l'Advaïta. La vision de Spinoza est partielle parce qu'il se pose en tant que traducteur, il a des éléments du référentiel mais pas le référentiel qui est acquis par l'expérience de "l'idée" (eîdolon) et la certitude intime.

Ton autre message semble plus clair à ce sujet où tu parles des multiples facettes du "cristal". C'est une erreur de penser que le monisme "centralise" l'humain, il centralise "un certain" potentiel humain en un effort et un travail vers la "vision" et ce sont des "visions" successives qui construisent ce regard si l'on sait donner du temps au temps.
Le "centralisme" est une pathologie que l'on doit guérir en psychologie.

[Fergus]

L'Advaita, dans l'Hindouisme (t'as mis le H à la mauvaise place ! ), signifie proprement "non-dualisme".

Dans le Dictionnaire des Sagesses orientales (éd. Robert Laffont, coll. Bouquins), on trouve :

ADVAITA :
Littér. « non-dualisme ». Etat qui ne peut être attribué qu'à Dieu ou à l'Absolu ; il est inconcevable pour un esprit humain, car la pensée de l'état de veille entravée par l'Ego est incapable de se soustraire à la dualité de la relation sujet/objet. Ce concept a pris une grande importance aux yeux des Occidentaux depuis les plus récentes découverte de la physique atomique.

Et aussi :

ADVAITA-VEDÂNTA :
L'un des trois systèmes de pensée du Vedânta dont le représentant le plus important est Shankara. L'Advaita-Vedânta enseigne l'identité du monde sensible, de l'âme et de Dieu. De même que la physique moderne a découvert au cours de ses recherches sur les composants de l'atome, que la matière était constituée de champs magnétiques chargés d'énergie et soumis à un mouvement perpétuel, de même les sages (Rishi) de l'Advaita enseignaient que la réalité n'est rien d'autre que de l'énergie présente sous forme de Conscience (Chit) et que l'homme perçoit un univers grossier par l'intermédiaire d'organes des sens grossiers en raison de son identification au corps. La réalité immuable est recouverte (Vikshepa) dans la pensée par la vision d'un monde sensible composé de noms et de formes (Nâmarûpa) et en perpétuelle mutation.
L'exemple le plus connu cité par Shankara est celui du cordage que l'on prend pour un serpent dans l'obscurité. La peur, l'effroi, les battements de coeur sont déclenchés par un serpent qui n'a jamais existé et ne mourra jamais puisqu'il ne vit que dans notre imagination. Si l'on s'aperçoit, grâce à une source de lumière quelconque, que ce serpent n'était qu'un cordage, plus jamais l'illusion ne reviendra. Dans ce cas, il y a non seulement ignorance d'un objet existant, mais aussi et surtout superposition (Vikshepa) d'une image qui n'a rien à voir avec la réalité.
L'Advaita enseigne que l'homme dans son ignorance passe son temps à superposer au « cordage » (Brahman) l'image du « serpent » (le monde sensible). Shankara, quant à lui, écrit dans un vers sanskrit : « Une phrase résume ce que l'on trouve dans mille livre : seul Brahman est réel, le monde n'est qu'apparence, le Soi n'est autre que Brahman lui-même ».


Le monisme est un système philosophique pour lequel il n'existe qu'une seule sorte de réalité.