Symbolisme (animaux)

[Guillaume]

Je cherche des informations concernant le symbolisme de certains animaux (surtout des oiseaux) comme le paon, la chouette, le hibou, le cygne...Merci
Guillaume

[Karl Mat]

J'ai des trucs sur les aigles. Ca te branche ? C'est trèc bref, mais ça pourrait peut-être t'intéresser.
Sinon, c'est tout ce que j'ai sur les oiseaux, le reste, c'est plutôt sur le règne terrestre (chien, boeufs, boucs, chevaux...)

[Guillaume]

Salut toi,
ouais, envoie toujours, je suis preneur toujours tu sais bien :o) Tu connais mon e-mail. Merci
Guillaume

[ejds]

C’est chouette d’être un hibou !

De ces petits animaux à plumes, à poils..., parfois nichés dans les troncs des vieux arbres et qui servaient pour certains d’emblèmes à nos ancêtres les Gaulois, un record de longévité et de discrétion qui ferait hululer d’envie plus d’un magazine :

La Hulotte, "journal le plus lu dans les terriers"
... et dans 70 pays
10-08 AFP

Autoproclamé "journal le plus lu dans les terriers", La Hulotte, écrit et illustré depuis 33 ans par les seules mains de son créateur, un ancien instituteur, fait découvrir mésanges, busards cendrés ou castors à quelque 150.000 abonnés dans 70 pays :

http://actu.voila.fr/Article/mmd--franc ... 4mar2.html

Pour en savoir plus, découvrez vite le dernier numéro de la Hulotte*

http://www.lahulotte.fr/

e.

[Viduernos]

Hoû? Oo

[ejds]

Hoû? Oo

Mais quel est donc le cri de cet animal sauvage ?
Est-ce donc un poussin colvert, un lynx, une loutre, un ourson, un renardeau...?

Vérifions :

Faune des forêts d'Europe

http://www.diaph.org/galerie/theme.asp? ... 9&suiv=189

e.

[Pierre]

Sakut ejds,


La page en lien est incomplète, je n'y ai pas trouvé le "durocasse hurlant", ni le "druide officiant"


@+Fourbos

[ejds]

La page en lien est incomplète, je n'y ai pas trouvé le "durocasse hurlant", ni le "druide officiant"

Oui, cela aurait dommage de les retrouver dans un si superbe site, en compagnie d’un certain "modérateur farceur".

Par contre, une exposition itinérante de la BNF qui vaut aussi le coup d’œil, et qui devrait en intéresser plus d’un :

Le bestiaire dans l’enluminure médiéval

http://expositions.bnf.fr/bestiaire/index.htm

Les animaux et la vie quotidienne

http://expositions.bnf.fr/bestiaire/arret/5/1.htm

Les animaux sont partout présents dans la vie quotidienne du Moyen Âge : animaux sauvages, plus ou moins redoutables comme l’ours, le loup, le sanglier, le cerf ; poissons, de rivière ou d’élevage, qui constituent un aliment de choix ; volailles et animaux de la ferme ; compagnons du guerrier, du paysan, du chasseur ou de la dame comme le cheval, l’âne, le chien, la genette puis, après les Croisades, le chat.

La cohabitation entre hommes et animaux pose parfois des problèmes, et l’on connaît de nombreux exemples de procès intentés à des bêtes pour pillage, vol ou meurtre.

e.

[ejds]

Bestiaire médiéval

L'animal peuple les manuscrits enluminés où se raconte les merveilles de la Création, les mystères de la foi. Où s’enseigne la morale et se transposent le rêve, l'aventure et le pouvoir :

Bestiaire médiéval

Enluminures

11 octobre 2005 - 08 janvier 2006
BnF/ site François-Mitterrand / Grande galerie

http://www.bnf.fr/pages/cultpubl/exposition_400.htm

Sculpté aux chapiteaux des églises, brodé sur les tentures des châteaux, l'animal peuple également au Moyen Âge les manuscrits enluminés. Il dit les merveilles de la Création et les mystères de la Foi. Il enseigne la morale et le savoir hérité des Anciens. Il est porteur de rêves, d'aventure et de pouvoir. L'exposition donne à voir, à travers 80 manuscrits, trésors de la Bibliothèque nationale de France, l'animal dans les livres médiévaux, ses représentations et les croyances qui lui sont associées. Défilent alors sous nos yeux les pages enluminées de l'Histoire Sainte : l'arche de Noé, la bête de l'Apocalypse, saint Gilles et sa biche, saint Antoine et ses tentations. Des histoires extraordinaires charment notre regard, celle de la licorne dont la corne purifie l'eau des rivières, de l'araignée qui fut autrefois une belle jeune fille… L'histoire de l'animal est si étroitement liée à celle de l'homme que l'on ne peut regarder l'un sans penser à l'autre.

En explorant le bestiaire, l'exposition dévoile une certaine conception médiévale du monde.

En partenariat avec Arts et métiers du livre et Le Point

e.

[frédérique]

Bonjour Guillaume, je n'ai pas non plus beaucoup d'informations sur les oiseaux, mais peut-être que celle-ci t'interessera. Le nombre et la diversité des crécelles hallstattiènes semblent indiquer que dans certaines cérémonies, elles furent utilisées, peut-être lors des rites de guerisson. Nombre d'entres elles, étaient des poteries d'argile à la forme d'oiseau ayant à l'intérieur de petits cailloux. Certaines de ces poteries ont des plaquettes mobiles qui figurent les ailes.
Les oiseaux sont fréquemment associés aux symboles solaires et aux bateaux. La nef portant un disque solaire en son centre, et une tête d'oiseau à la proue ou à la poupe est considérée comme le plus important des symboles rituels de la civilisation des "champs d'urne".

[lopi]

Frédérique,
peux-tu développer un peu plus l'aspect rituel?
aurais-tu quelques ref biblio?
Merci
Lopi

[frédérique]

Bonjour à tous,
Je reste moi-même assez frustrée par le peu de détail que j'ai pu glaner au cours de mes lectures. "L'art des origines de l'Europe" dont la première partie est écrite par Walter Torbrügge, nous montre à la page 112 ces curieuses crécelles ou "hochets". Le hochet en forme d'oiseau découvert à Degerndorf (Allemagne) est réalisé en argile, percé de trous dans lequel s'inséraient les ailes mobiles, et contenait de petits caillous à l'intérieur. une autre de ces crécelles fut découverte à Zurich. Peu d'autres renseignements, à part qu'il semblerait qu'elle furent utilisées dans des cérémonies qui ne sont pas sans rappeller les rites chamanistes.
La situle en bronze découvert à Vace (Yougoslovie, p 142) montrent des bandeaux décorés d'animaux. La plupart des décors ont pour sujets les divertissements de la vie quotidienne et les rites funéraires, avec processions de cavaliers et de prêtes. Ici l'on retrouve, survolant la scène l'oiseau, qui symbolise sans doute ici l'oiseau de la mort.
On retrouve aussi l'oiseau associé aux chariots votifs. Celui retrouvé à Belgrade en argile montre une statuette anthropomorphe mobile sous laquelle est gravée un symbole solaire. Cette figurine représente sans doute le dieu du Soleil et du Jour revenant de son voyage annuel dans les pays hyperboréens, comme il le faisait à chaque printemps, dans un charriot traîné par des cygnes. Une fois encore, l'oiseau est associé aux symboles solaires.
Les deux têtes du Janus qui gardait l'entrée du sanctuaire de Roquepertuse sont semble-t-il, séparées par un bec ou des ailes d'oiseaux. Ce ne peut-être en cette circonstance que l'oiseau de la mort, dont la gigantesque image scuptée surmontait, dans le portique, une colonne creuse dans laquelle on déposait les crânes.
L'oiseau qui symbolise le voyage, le retour du soleil, le va et vient des saisons ? Celui qui accompagne le défunt dans son dernier voyage ? l'image d'une divinité ? Voilà bien des questions, à laquelle nous n'avons que bien peu de réponses à proposer ...

[Muskull]

Bonjour Frédérique
Tout dépend de l'oiseau en fait, de proie, migrateur, noir ou blanc, etc...

Il est très clair que dans la mythogie celtique et même au delà, les oiseaux sont les messagers de la déesse, ils lui appartiennent et elle peut même s'incarner en eux, soit un individu, soit un groupe.
Comme tout ce qui appartient à la déesse, le symbole est double, faste et néfaste, que l'on appelle ou conjure par les rites.
Ainsi le retour des grands migrateurs en Mai, les cygnes et les grues sont les plus marquants dans les mythologies et le retour de ces oiseaux, annonciateurs du renouveau de la nature et aussi du retour au travail des champs et des navigations, était interprété par les augures, suivant les signes, comme faste ou néfaste pour toute la saison claire.

Pour entrer dans le détail de tel oiseau, tel symbole, il faut parcourir un dictionnaire des symboles et "brasser large" car les interactions entre les cultures, parfois lointaines, ont été véhiculées par les traditions orales. Il est clair par exemple que le mythe de l'oiseau solaire, le Simorgh persan, s'est transmis aux slaves dans l'antiquité et s'est développé alentour. On peut ainsi penser que la barque solaire était un symbole commun à la "vieille Europe" et que le char solaire soit venu avec les civilisations du fer.

Les petits oiseaux n'étaient pas oubliés dans les mythes, voir les oiseaux de Rhiannon par exemple dont le chant apportait la joie, le sommeil ou la mort comme la harpe du Dagda.

Le sujet est tellement vaste qu'il faudrait plusieurs "veillées" autour de l'Arbre sans pouvoir en circonscrire une partie. Sinon l'interprétation de ces crécelles est assez simple, appeler la bénédiction de la déesse sur le rite et le rendre fructueux en chassant les influences "négatives".
Elles me font penser à ce bâton surmonté d'un oiseau dans la représentation pariétale d'un homme qui se fait encorner par un auroch dont je parlais sur un autre fil. Symbole qui est devenu le Caducé d'hermes, "mon petit doigt m'a dit".

[ejds]

Bâton oiseau

Elles me font penser à ce bâton surmonté d'un oiseau dans la représentation pariétale d'un homme qui se fait encorner par un auroch dont je parlais sur un autre fil. Symbole qui est devenu le Caducé d'hermes, "mon petit doigt m'a dit".

Hoû? Oo!!! Très intéressant, je repique donc ici ce que Muskull a planté ailleurs :

Trinaire qui rappelle le caducée, ce bâton ailé que l'on trouve déjà dans une représentation pariétale où l'une des très rares figure humaine se fait encorner par un auroch. Le "bâton" resté vertical semble plutôt parer à cette éventualité et serait ainsi protecteur contre la figure emblématique du taureau. Ces gens n'étaient pas des sauvages.

e.

[Muskull]

Merci ejds

Un aspect du mythe de l'oiseau solaire

Sur le Demâvend ( Elbourz, Perse, 6200m ) se tenait le Simurgh dont un œil regardait le passé et un autre l’avenir...
Une autre tradition, moins localisée, place le fameux Simurgh (Simorg), le roi des oiseaux, au sommet de la montagne cosmique Qaf.
Farid-ed-dîn Attâr rapporte qu’un groupe nombreux d’oiseaux, cherchant leur roi, partirent en voyage, et traversèrent de nombreux obstacles au cours desquels la plupart abandonnèrent ou moururent.
Arrivés peu nombreux en haut de la montagne, ils comprirent que le Roi recherché s’était identifié à chacun d’entre eux.

La conférence des oiseaux est une œuvre majeure de la littérature persane écrite par Farid Al-Din Attar, poète soufi du douzième siècle.

Tous les oiseaux, connus et inconnus, se réunirent un jour pour constater qu'il leur manquait un roi. Exhortés par la huppe, messagère d'amour dans le Coran, ils décidèrent de partir à la recherche de l'oiseau-roi Simorg, symbole de Dieu dans la tradition mystique persane. Après un voyage plein de dangers, et après avoir parcouru les vallées du désir, de la connaissance, de l'amour, de l'unité, de l'extase...
Les trente survivants connurent l'ultime révélation : le Simorg était leur propre essence, jusqu'alors enfouie au plus profond d'eux mêmes. Ce célèbre récit initiatique, entrecoupé de contes et d'anecdotes, demeure à jamais l'un des joyeux de la spiritualité musulmane et mondiale. Il eut un grand succès pour avoir été mis en spectacle, il y a peu, par Peter Brook.

De nombreux contes parlent aussi du "langage des oiseaux", un don des fées qui permettrait de comprendre le langage des animaux et des éléments, mais c'est une autre histoire...