Salut à tous,
Mon cher DT, je n'entrerai pas dans une longue discussion pour savoir si l'art celtique relève de l'inné ou de l'acquis.
Je considère que l'art celtique est un art sacré et que les dieux sont des principes métaphysiques. Des principes sont susceptibles d'application et de développement. En mode indo-européen, une pensée juste, une parole juste et une action juste constituent des applications de ces principes.
Cela peut s'entendre du travail d'un artisan utilisant des codes et des normes comme ceux dont parlait André Rapin dans un docu d'Arte évoqué sur un autre fil. J'en reviens au dragon. Je me suis souvenu que mon ami et collègue reconstituteur Frank Mathieu, président des Leuki, avait déjà publié certaines interprétations du dragon du fourreau en développant une idée d'André Rapin, dans l'article, L’armée des guerriers celtes / Frank Mathieu, Histoire antique, N° 18, décembre 2004-janvier 2005.- Apt : Editions Harnois, 2004. [p. 50-57].
La paire de dragons, de griffons, la lyre zoomorphe, la frette au deux triscèles pourraient être des signes de reconnaissance de grades ou de types de guerriers.
En particulier pour la paire de dragons, cela pourrait désigner des chefs recruteurs de mercenaires du IIIe siècle av.J.-C. La découverte d'un tel fourreau à Ensérune, plaque tournante du mercenariat en Méditerranée occidentale plaide dans ce sens.
Ce qui fait que l'on en vient à se poser la question de la fonction de l'art celtique, l'important est non seulement ce qu'il signifie mais aussi à quoi il servait.
Peut-être faudrait-il renoncer à une conception toute esthétique (j'assume le pléonasme) de l'art : ces gens recherchaient moins le beau et l'inutile que le sens et l'efficacité. Cela n'a rien de très romantique mais me semble intéressant.