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Merlin or not Merlin?Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice
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Merlin or not Merlin?Désolé,
Ce sont des faits légendaires qui se sont greffés sur des faits historiques, et non l'inverse. Laurence MATHEI-MAILLE, qui a traduit l'Histoire des Rois de Bretagne, a précisé en note, à propos du pseudo-pape Sulpicius, qu'il ne pouvait pas s'agir de Sulpicius, puisqu'il n'y a jamais eu de pape de ce nom, mais de Simplicius. Il se trouve que ce pape SIMPLICIUS a règné de 468 à 483. Comme dirait l'autre : c'est pas moi, c'est elle ! On est donc toujours dans la même fourchette chronologique. Mais tu peux toujours tout contester, si tu le veux. Mais dis toi bien que de toute façon, l'Histoire est plus forte que toi. ... et moi je suis tenace. Ca aussi tu devrais le savoir, depuis le temps que tu essaies de me contredire et de me déstabiliser sur ce sujet. JC Even
Merlin or not Merlin?Patrice,
Je sais très bien que le cas de Grinsandole / Avenable te fait sourire et douter du sérieux de cette source. Autant que j'en sache en me référant à MICHA, elle est la fille de Matham de Souabe, qui a été déposé de ses fonctions et exilé à Montpellier. Réponses : - le nom SOUABE est un autre nom pour les Suèves. - les Suèves ont parfois été qualifiés : Alemani; - Ils ont été intégrés aux Wisigoths d'Aquitaine, et donc soumis aux roois de ceux-ci, dont Euric; - Euric, après avoir assassiné son frère Théodoric pour prendre sa place, a rompu son foedus en 466 et a entammé une guerre de conquête dans toutes les directions à partir de l'Aquitaine : vers le nord de la Loire (Gaule armoricaine, ou se trouvaient aussi des Britto-romains, et vers le Rhône). Cette guerre, qui a duré jusqu'en 475, est tout simplement la Guerre des Wisigoths, dont on retrouve de multiples traces chez Sidoine Apollinaire. - selon la Légende, l'un des groupes attaquant Carohaises est appelé Allemands, et ils sont commandés par Frolle. Il reste à démontrer que Jules NEPOS, le césar de l'époque, aurait bel et bien été trompé par sa femme, qu'il l'aurait exécutée pour celà , et se serait ensuite laissé séduire par Grisandole / Avenable, celle-ci agissant alors de façon dissimulée sur ordre d'Euric, afin de préserver la vie de son père, otage de ce dernier à Montpellier (en territoire wisigoth). La Guerre des Wisigoths s'est achevée par un traité qualifié de 'honteux' par Sidoine Apollinaire, en 475. Rappel : bataille de Carohaise : mercredi Ier mai 474. On est toujours dans le même créneau chronologique. Ceci fait partie de la Recherche. JC Even
Merlin or not Merlin?Tu devrais tout de même consulter Gautier Map.
Cela t'ouvrirait sans doute un peu les yeux sur la valeur des mythes dans l'Histoire. Allez, la parole aux autres s'ils le veulent. Je ne chercherai plus à convaincre un roc. A+  Patrice PS: aufait: des Allemands, il y en a aussi dans la chanson de Roland, du côté des Sarazins... n n
Merlin or not Merlin?Bon ca va trop vite pour moi, ne pars pas Patrice, , j'avais préparé des questions-réponses
Je cite SEDULLOS : Cette personne a raison, Suibhne (Swinney), Lailoken sont en relation avec Merlin-Myrddhin, lui même en relation avec Taliesin. Myrddhin vient de *mori-dunon, forteresse de la mer, d'après Les Druides / Le Roux et Guyonvarc'h.- Ouest-France, 1986, p. 405 Je cite Patrice : Pour compléter les références, la Vita Merlini de Geoffroy de Monmouth, l'Histoire de Suibhne et les passages concernant Merlin Lailoken dans la Vie de saint Kentigern ont été édités et traduits sur la direction de Philippe Walter aux éditions Ellug, Grenoble, 2001 Je cite Marc’heg an avel : Le personnage Lailoken, rattaché à l'Ecosse, n'a strictement rien à voir avec le Merlin de la Bataille de Carohaise. Il y a un Merlinus ( de merula = merle , ou corneille), qui est un politique et un militaire, contemporain de Jules NEPOS ( = Jules le césar = vice empereur); bataille de Carohaise : Mercredi Ier Mai 474. Il y a un Martinus > Myrddhin, poète officiel d'un petit roi breton du nord de la (G)Bretagne romaine, vivant un siècle plus tard. : Donc si je résume, et vous me reprendrez sans que ceci me chagrine, nous aurions plusieurs bases d’interprétations du nom Merlin(historique et mythique) : 1Suibne 2Lailoken 3 Taliesin 4 Merlinus 5Martinus(celui-ci étant à rapproché de Myrddhin) Le fait qu’il y en fait est autant d’origines diverses et d’interprétations différentes pour un même personnage ne cacherait-il pas une représentation soit d’une fonction soit d’un état ? Ou alors es-ce tout simplement un manque de « traces » qui maintiendrait ces confusions ? Voilà , sans vous fâchez , qu'en pensez-vous? Je vous "écoute" HAGALDAG
Merlin or not Merlin?Pour moi, (et ça, c'est un travail qui va être publié d'ici septembre prochain), Merlin représente un avatar médiéval d'un dieu antique: Sucellus.
Sucellus dans ses représentations les plus "gauloises", est représenté par un homme habillé de façon rustique, accompagné d'un chien/loup, et tenant un maillet à long manche. Parfois, il porte aussi un maillet sur la poitrine. Sucellus en ce sens s'assimile au Dagda (mais ça c'est bien connu). Mais le chien/loup est aussi le "parèdre" de Merlin (c'est Blaise pour Robert de Boron, clairement un loup pour Geoffroy de Monmouth). Merlin, sortant du bois, porte une cognée attachée au cou (donc sur la poitrine). Merlin, comme Sucellus est rustique. Enfin bref, il y a quantité d'autres choses, des détails qu'il serait trop long d'étaler ici. Le côté homme sauvage de Merlin se retrouve aussi chez le Dagda, qu'on nous décrit vêtu de peau de bête alors qu'on voit son sexe! La peau de bête est sa peau à lui. Le Dagda comme Merlin sont de grand magiciens. Ils conseillent tous les deux le roi (Nuada pour l'un, Arthur pour l'autre). Pour moi, les Merlin gallois et écossais (si tant est qu'il y en aient plusieurs) sont des récupérateurs de la figure d'un grand dieu celte de l'antiquité. Ceci ne veut bien entendu pas dire qu'il n'y a pas de Merlin historique. Merlin est comme Arthur: il y a une personnage historique à la base, sur lequel on a vite fait le tour faute d'éléments. Mais ce personne devenu héros populaire, a capté une antique mythologie, qui elle, finalement, est bien plus consistante. A+ Patrice
Merlin or not Merlin?Demat,
Patrice, ça c'est une piste intéressante à suivre... Et ça ne remet effectivement pas en cause les origines historiques de la légende : Bodu l'a dit plusieurs fois un personnage comme Arthur est à la fois mythique, historique, légendaire, folklorique... Le propre des symboles est de constituer une constellation de symboles, d'attirer d'autres noms, d'autres lieux ... Sans compter qu'on est à une période charnière entre fin du monde celtique indépendant, arrivée du chritianisme, affaiblissement du pouvoir romain, mais pas de son prestige... Tout ceci constitue un champ de recherches immense et touffu, un vrai labyrinthe à explorer.
Merlin or not Merlin?Je cite :
"Sans compter qu'on est à une période charnière entre fin du monde celtique indépendant ..." ERREUR TRES GRAVE : le monde celtique n'est plus indépendant depuis dejà CINQ siècles (Bataille des Monts Grampiens, Galgacos contre Agricola : 84 après J-C). Hormis bien entedu l'Irlande, jamais conquise, et l'Ecosse, abandonnée à partir de 122; définitivement abandonnée sous Septime Sévère et Caracalla. Pour le christianisme, on n'en n'a pas de traces sur le Mur d'Hadrien, mais des traces de rites mythriacistes et isiaques. On ne connait pas grand chose de la pénétration chrétienne en (G)Bretagne, si ce ne sont les cas d'Aaron, Julius, et Alban. Pour l'Ecosse : on n'a aucune trace réelle de christianisme de l'époque allant d'Hadrien à Honorius au moins. D'autre part, il est important aussi de rappeler les décrets impériaux de Valentien III : UNE seule religion officielle : le christianisme, et la Mort pour les païens. C'est la raison pour laquelle Arthur est un chrétien, et qu'il arbore l'Image de la Vierge sur sa bannière. Croyez vous honnêtement que son général aurait eu le droit d'être païen ? Allons donc; il faut rester cohérent. JC Even.
Merlin or not Merlin?Qui a dit ici que Merlin était païen?
J'ai juste dit qu'il est devenu vraissemblablement un avatar du Dagda/Sucellus. Ca ne veut pas dire qu'il est le Dagda! Patrice
Merlin or not Merlin?Extrait des notes d' Emgann Karaez concernant la démystification de Paimpont
************************* f). Incohérence religieuse. En effet, tout le mythe arthurien de la forêt de Paimpont repose, comme nous venons de le voir, sur le thème mégalithique et païen. Or, il faut restituer le fait que l'épopée arthurienne se situe à cheval sur la fin du Vè et le début du VIè siècles après J-C, époque qui correspond au triomphe politique du christianisme et à sa mise en place en tant que religion officielle et unique de l'empire romain. En tant que britto-romain, Arthur est donc un roi chrétien. Il ne viendrait à personne l'idée de contester cette vérité. Il applique les principes de la religion chrétienne. Les officiers et les soldats de son armée font de même: ils respectent et appliquent les directives et les lois de l'Empire et de l'Église. Rappelons à cet effet que depuis plus d'un siècle, l'établissement du culte chrétien est un fait acquis et que le paganisme est combattu farouchement et officiellement. Plusieurs lois et décrets parfaitement déterminants sont venus confirmer le christianisme en tant que religion officielle de l'État et interdire les pratiques païennes. Parmi les plus spectaculaires de ces lois et décrets, nous pouvons souligner : + 381 : Gratien refuse de porter le titre de Pontifex Maximus et fait retirer de la salle du Sénat l'autel de la Victoire; + 391 : Edit de Milan, interdisant tout sacrifice sanglant; + 392 : Théodose proclame la religion chrétienne religion officielle de l'Empire romain, interdit les sacrifices religieux païens sous peine de mort et de confiscation des biens et interdit les Jeux Païens (Jeux Olympiques); + 396 : Révocation des privilèges des prêtres païens; + 399 : Ordre de destruction des temples païens; + 408 : Confiscation des revenus des temples païens pour les transférer à l'armée. Interdiction aux païens du service du Palais impérial; + 416 : Exclusion des païens de l'armée, de l'administration et de la justice; + 431 : Concile d'Éphèse. Établissement du culte marial, qui a pour effet de renommer en version chrétienne la Grande Déesse celtique et d'obtenir l'adhésion des populations de Gaules, de Bretagne et même d'Irlande. + 432 : Saint Patrick, un britto-romain, est nommé évêque d'Irlande; + 435 : Loi ordonnant la destruction des temples païens restés intacts; + 436 : Loi proclamant la peine de mort pour les adeptes du paganisme; + 451 : Loi instituant la peine de mort pour tout propriétaire d'un local ou d'un lieu où se pratique un culte païen; Comme on le voit, la mise en place du christianisme au Vè siècle a consisté en un processus systématique, par l'étouffement méthodique de toute revendication païenne, dans toutes les catégories de la société et à tous les échelons de l'état. Ainsi, il est totalement incohérent d'imaginer que Merlin, soldat chrétien au service d'un roi chrétien et d'un état chrétien, se soit fait enterrer dans une sépulture mégalithique, donc païenne aux yeux des Chrétiens, ... mégalithes qu'il avait par ailleurs l'ordre de détruire ! ******************* à suivre. PS : j'ai une petite surprise pour un prochain envoi (je viens de la découvrir aujourd'hui même). Ca va glisser ! JC Even
Merlin or not Merlin?Un peu d'air frais
"Salut, marcassin, ô petit cochon fortuné ; Ne creuse pas ta bauge au sommet du mont ; Creuse dans un lien caché dans les pays boisés, A cause de la meute de Rhydderch Hael, le chef des chrétiens. Quant à moi je prédis, et ce sera vérifié, Jusque dans l’aber de Taradyr, devant les régions de Bretagne, Tous les Cymry seront vainqueurs, sans aucun doute. Un homme de nom de Llywelyn, de la race de Gwynedd triomphera. Salut marcassin, je ne dors pas facilement, A cause de l’affiliction qui m’écrase. Durant cinquante ans j’ai souffert grande peine. Ma condition est misérable !… J’ai vu Gwenndolleu, en prince brillant, En train de rassembler du butin de toutes les régions frontières. Sous la rouge terre, maintenant le voici immobile Chef des rois du Nord, le plus grand par la générosité. Salut marcassin, ne sois pas endormi ! Il nous parviendra une nouvelle bien triste :[il y aura] De petites souverainentés parjures, Des intendants avides et pointilleux sur l’argent, Quand viendront à travers la mer, loyaux et rapides, Sur des chevaux de guerre, deux hommes qui feront face, Deux chefs, avec leurs lances imparables ; [il y aura] des jardins moissonnés, dans le monde en guerre. La tombe vaudra mieux que la vie pour chaque misérable… Salut, marcassin aux griffes aiguisées, Compagnon de couche sans noblesse, quand tu vas t’allonger ! Rhydderch le généreux, dans son festin, sait bien peu Ce que j’ai supporté d’insomnie hier au soir, de la neige jusqu’aux hanches en compagnie des loups de la forêt, des glaçons dans ma chevelure ; ma splendeur est médiocre ! Que vienne le mardi, jour de bataille entre le chef de Powys et la troupe de Gwynedd ;que Hiriell se lève de son long repos, Pour défendre contre ses ennemis la frontière de Gwynnedd" Poème placé sous le nom de Myrddin ou Merlin Traduit par Léon Fleuriot Poèmes celtiques chez Stock + Page220/221
Merlin or not Merlin?Très beau poème; mais il est notoire que le Gwynedd et le Powis sont en Pays de Galles, donc en (G) Bretagne romaine, et non en Ecosse.
Ici, le 'nord' désigne donc le nord du Pays de Galles (Gwynedd / Caernarvon), puisqu'il s'agit de 'chrétiens'. Rien à voir donc avec Gwyr y Gogledd = les Bretons du nord du mur d'Hadrien, qui sont hors de l'Empire romain / chrétien **************** A propos d'air frais, voici donc ce que j'ai trouvé hier par hasar : Extrait de : The Illustrated Encyclopaedia of Arthurian Legends, par Ronan Coghlan; Editions Element Books Ltd, Shaftesbury, Dorset. ********************************** page 176 : MERLIN (in welsh : Myrddin, latanized as Merlinus because the natural Merdinus would have connected it with latin merdus, 'dung' ********************************** Je vous laisse le soin de traduire. Ce n'est pas une question d'imaginaire. Je n'ai pas l'intention de revendiquer ni de m'emparer de cette étymologie, dont le laisse la paternité à son auteur. ********************************** Par contre, j'avais apporté en note dans Emgann Karaez qu'il existe un mot anglais : Merlin, qui désigne bien un oiseau, dont le nom latin est Falco Colombarius, qui désigne un petit faucon, oiseau chasseur par excellence. Comme dirait JP Coffe : " Ca c'est pas de la merde !". JCE
Merlin or not Merlin?Si je peux me permettre, pourquoi chercher un "Merlin" précis, Merlin est comme César, il y en a plusieurs, çà recouvre , je le pense aussi, une fonction ou une réprésentation ou un type d'inititation.
A mon avis Morgane est dans le même "bateau"
Merlin or not Merlin?C'est ce que j'ai aussi pensé , Bhû, et il me semble  que le mythe à largement contribué  à engluer les chercheurs dans de fausses voies
Je reviens au post de Patrice qui m'a conforté dans mon opinion 1ère que le Dagda, Taliésin et autres , de par leurs fonctions deviendront des Myrddhin, Marzin, Merlin  et autres M er...(cf. JC.Even )  ce qui ne remets pas en cause l'aspect historique du vème siècle, on est bien d'accord . Même  si la littérature du moyen âge  puis celle du XIX ème ont égarées les traces originelles ! Si je me trompes  aucun problème reprenez moi  A+ HAGALDAG
Merlin or not Merlin?Réponse à Bhû
C'est en l'occurence toujours la même rhétorique. Les Littéraires de la matière arthurienne sont tellement surpris que l'on puisse parler de faits historiques qu'ils cherchent toujours à montrer les confusions possibles entre les noms, les titres, et les fonctions. Comme si les Historiens ne le savaient pas !!! Il se trouve que la conception des Historiens est de discuter sur des Faits, et non sur l'interprétation de l'Imaginaire sans pour autant nier ni négliger l'existence de celle-ci. Il y a eu plusieurs Césars ! Et alors ? La grande nouvelle. Vous aurez les réponses ci-dessous. Il y a eu aussi plusieurs pendragons, puisque ce mot n'est que l'adaptation britonnique du Bas-Empire du latin magister equitum = commandant de cavalerie, sachant que chaque empereur, chaque dux, avait son magister equitum, qui était en fait le général en chef de son armée. Il se trouve que l'un d'entre eux se reconnait tout de suite sous cette appellation, qui est devernue son surnom, et pour beaucoup même, son nom : Uther Pendragon, le magister equitum / génénéral en chef des armées britto-romaines de son frère, le dux Ambtroise Aurèle. Merlin a été à la génération suivante le pendragon d'Arthur. Il y a eu aussi plusieurs Tigerns / Tierns, équivalent au latin Tyrannus, qui n'est en soi qu'un chef de guerre, donc quasiment synonyme de dux. Le plus connu est bien sur Vortigern = Superbo Tyranno, traduit naïvement en Superbe Tyran, alors qu'il vaudrait mieux en faire 'le glorieux chef de guerre', même si en fin de course, ça ne lui a pas bien réussi. Du reste, son vainqueur et successeur, Ambroise Aurèle, qualifié de Rigo-Samos = Riothame = le grand roi qui, tout 'Grand-chef' qu'il était, a été lui-même écrasé par les Wisigoths à Deols, en 469. ****************** Par contre, Merlin ne répond pas à cette question. Il s'agit certes d'un nom, basé sur un surnom : le loup, la corneille, le faucon, ou autre. Peu importe. Mais il n'y a pas eu de 'fonction de merlin'. Ce patakès actuel ne réside que dans la confusion de plusieurs personnages historiques, portant des noms ressemblants, et vivant à des époques différentes. C'est cette confusion des genres qui constitue le terrain de prédilection des Légendaires. ************************ Ci-dessous extraits des chapitres et notes de Emgann Karaez. ************************ César : du latin caesar, titre de l'adjoint-dauphin de l'empereur ( = vice-empereur). Selon Aurélius Victor, Livre des Césars, 13,12, " ... c'est à partir d'Hadrien que les titres de César et d'Auguste furent séparés et qu'on introduisit dans les États deux détenteurs, ou davantage, de la souveraineté puissance, de noms différents et de pouvoirs inégaux". Cependant, P. Dufraigne, le commentateur d'Aurélius Victor, note 27, page 106, dit que c'est une "Erreur: cette division des pouvoirs n'apparaît qu'au règne suivant. La mise au point exacte est ici faite par l'Histoire Auguste". En effet, Aelius Spartianus, auteur de la biographie d'Aelius Verus dans les Scriptores Historiae Augustae, précise que lorsqu'il fut adopté par Hadrien, Aelius Verus prit le cognomen César. Mais le commentateur, D. Magie, dit qu'en fait, "...comme il n'est jamais devenu empereur, il n'a jamais assumé aucun des titres impériaux. A partir de cette époque, il était habituel pour le fils de l'empereur règnent de porter le nom de Caesar". Selon P. Chuvin, p 31 : " Le lien entre César et Auguste est celui d'une filiation fictive, selon un mécanisme d'adoption entre adultes qui nous paraît aujourd'hui bien artificiel , mais qui était familier aux Romains". JCE : C'est en fait à partir de Dioclétien (284-305) et de Maximien (286-305) que les césars ont trouvé l'application de leurs fonctions politiques réelles, les premiers de cette série étant Constance Chlore (293-306) et Galère (293-311). ****************************** Deuxième partie 3. Analyses et commentaires des textes         Jules César Il est intéressant de noter que juste après le chapitre XI traitant du départ du jeune roi Arthur pour la Carmélide, les Romans font apparaître un chapitre XII consacré aux mésaventures conjugales de Julius César, mésaventures dont il n'est pas lieu de discourir ici. Toujours est-il que selon les Romans cet empereur nommé Jules César est jaloux du roi Arthur. (1) Le lecteur non averti des traditions romaines relatives aux noms de personnes peut se laisser facilement abuser par la mention d'un personnage de ce nom que l'on rattache inconsciemment et automatiquement à celui de Jules César (Caius Iulius Caesar), connu des Gaulois en particulier pour sa Guerre des Gaules et qui est mort assassiné à Rome le 15 mars 44 avant Jésus-Christ. Cette méprise monumentale est résumée par les propos de Frantz-André Burguet, dans son introduction des Romans, intitulée 'Le bonheur d'être triste', qui croit bien avoir affaire au conquérant des Gaules, lorsqu'il dit : "...Mais encore une fois, le temps n'a pas plus que l'espace ne vaut...", mettant cela aussitôt au compte d'un subterfuge de Merlin, qui se trouvait là , forcément ...! L'erreur a été constante, comme le prouve la reproduction d'une monnaie à l'effigie de Caius Iulius Caesar dans l'ouvrage de Ronan Coghlan. (2) Il faut pourtant rappeler que depuis Hadrien, caesar n'est plus seulement un prénom, mais désigne aussi la fonction et le titre de l'adjoint de l'auguste, dauphin de l'empereur, c'est-à -dire du vice-empereur. Mais c'est surtout depuis l'époque de la Tétrarchie, exactement à partir du Ier mars 293, par décret impérial de Dioclétien et Maximien, que la fonction de caesar a pris une réelle importance politique.(3) De nombreux personnages d'état sont passés par le stade préalable de césariat = fonction de césar avant d'accéder l'augustat = fonction d'empereur. On les décline alors par leurs prénoms augmentés de la désignation 'le césar'. Mais comme en latin, l'article intervocalique n'est pas utilisé, le prénom est donc immédiatement suivi de la fonction. Ainsi, dans le cas qui nous concerne, Jules César ne désigne pas un personnage portant ni le nom ni le prénom de César, mais une personne prénommée Jules et exerçant la fonction de césar : Iulius Caesar = Jules César = Jules le césar Comme nous savons déjà que l'évènement que nous étudions se situe pendant la jeunesse d'Arthur, c'est-à -dire dans la deuxième moitié du Vè siècle, il suffit de rechercher dans la généalogie des empereurs romains ceux qui se sont appelés Jules et qui ont effectivement exercé au préalable la fonction de césar en ce siècle. Ils ne sont qu'au nombre de deux. Nous trouvons d'abord Flavius Julius Valerius Maiorianus, plus connu sous le nom de Majorien. Il est né vers 428. Son père était haut fonctionnaire chargé de l'administration des revenus en Gaule. Sa mère était la fille d'un général qui, sous Théodose Ier, commandait les troupes de l'Illyrie. Il fait ses premières armes en 435-437, en Gaule, lors d'une opération de répression contre les Bagaudes. Sous Valentinien III, Pétrone Maxime et Avite, il occupe la charge de chef de la garde impériale. En compagnie de Ricimer, chef des armées, du moins ce qu'il en reste, il capture près de Plaisance, le 17 ou le 18 octobre 456, l'empereur Avite, le destitue et le place sur un autre trône, celui de l'évêché de Plaisance. Le mercredi 27 février 457, Léon Ier, empereur de Constantinople, décore Ricimer du titre de patrice et Majorien de celui de généralissime. Mais les deux compères veulent davantage. Ils veulent le trône impérial d'Occident. Si Ricimer ne peut y prétendre à cause de ses origines barbares, Majorien, quant à lui, étant citoyen romain, a toutes les qualités requises. Il n'est donc pas étonnant que l'armée le proclame empereur, le lundi Ier avril 457, près de Ravenne. L'empereur d'Orient conteste cette décision. Il ne reconnaît à Majorien que le titre de césar. Mais celui-ci n'a que faire de ces réticences. Le samedi 28 décembre 457, il prend le titre d'auguste. Après avoir subi un échec face aux Vandales, en 460, Majorien est fait prisonnier par son ex-complice Ricimer lui-même qui tient les rênes de l'armée, à Tortones, entre Gênes et Pavie, le mercredi 02 août 461 et décapité sur ordre de celui-ci le lundi suivant, 07 août 461.(4) Nous trouvons ensuite Flavius Julius Nepos, désigné habituellement par les historiens sous le nom de Jules Népos. Il est né aux alentours de 450, dans une famille d'origine italienne établie en Dalmatie. Zosso et Zingg disent qu'on ne connaît pas les noms de ses parents. A. Loyen dit qu'il est le fils de Nepotianus, maître de la milice (5). On sait cependant qu'il est neveu de Marcellinus, comte des affaires militaires en Dalmatie, en 454, qui s'est rendu virtuellement indépendant du pouvoir impérial jusqu'en 468. On sait aussi que Julius Nepos est lié à la famille impériale d'Orient par son mariage avec une nièce de l'impératrice Aelia Verina, épouse de l'empereur Léon Ier. Celle-ci est donc cousine de la princesse impériale Aelia Ariadnè, fille de Léon Ier puis épouse de l'empereur Zénon. Gouverneur de Dalmatie, Jules Népos reçoit le samedi 09 (?) février 474 de l'empereur d'Orient Zénon, son cousin par alliance, le titre de césar pour l'Occident, avec mission de se débarrasser de Glycère, l'empereur en place mais non reconnu. Chose faite au printemps de l'année 474: Glycère est déposé et nommé évêque de Salonae (Split) en Dalmatie. Jules Népos est proclamé à son tour Auguste à Rome le lundi 24 juin 474. Il le reste jusqu'à ce qu'il soit lui-même déposé par son propre général en chef Oreste le jeudi 28 Août 475. Il meurt assassiné près de Salonae, le vendredi 09 mai 480, par les comtes Victor et Avida, commandités par l'ex-empereur et désormais évêque Glycère.(6) Ce sont là les deux seuls personnages qui ont porté, en l'état actuel de la connaissance des historiens et sur des bases très sérieuses, dans tout le Vè siècle, le prénom Jules. Le hasard veut qu'ils ont tous deux également exercé la fonction de césar : - le premier en forçant la main de l'empereur légitime Léon Ier, du lundi 1er avril au samedi 28 décembre 457, après quoi il est reconnu auguste; - le second de façon tout à fait légitime, à partir du samedi 09 février 474, jusqu'au lundi 24 juin 474, date à laquelle il devient à son tour auguste, c'est-à -dire empereur, pour l'Occident, sous la primauté de Zénon, empereur d'Orient. En conclusion, si l'on se réfère aux Jules qui ont exercé le césariat, nous disposons de deux périodes bien déterminées dans la période historique d'Arthur: - soit du lundi 1er avril au samedi 28 décembre 457; - soit du samedi 09 février au lundi 24 Juin 474. ****************************************** JC Even
Merlin or not Merlin?A chairde,
Réponse à Jean-Claude : "Hormis bien entendu l'Irlande, jamais conquise, et l'Ecosse, abandonnée à partir de 122; définitivement abandonnée sous Septime Sévère et Caracalla. " C'est ce hormis qui m'intéresse tout particulièrement:) Quant à la christianisation de l'Europe, c'est une réalité bien sûr, mais même un historien comme Delumeau admet qu'elle a été parfois très superficielle... Arthur est un chrétien qui mène dans Kulhwch et Olwenn une troupe de guerriers dotés de pouvoirs et d'objets magiques. A moins de rejeter les Mabinogion et les récits associés, ce que je refuse absolument, il faut admettre qu'Arthur est aussi "païen" que chrétien et toute la littérature qui gravite autour de lui et de son conseiller, Merlin qui a édifié Stonehenge selon la légende rapportée par Geoffroy de Monmouth. Tout ceci n'enlève rien aux "pistes" historiques que tu suis avec autant d'assiduité que de pugnacité. @+
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