Cuchulainn et Héraklès

[Dulovios]

Un grand merci à toi Hagaldag et à bientôt !!!

Le Dul qui court pour ne pas être en retard, tel le lapin d'Alice... Je vous demande un peu...

PS : Bon WE à tous !!!

[Bhû]

De retour de Ligurie maritime, je vois que le sujet a avancé


A GwynnHyFar très bon site que tu nous as donné.

J'ai échangé plusieurs fois avec leurs auteurs sur des traductions en sanskrit, ils sont très "abordables" et efficaces


J'avais une question: comment bien différencier un Dieu d'un Héros ?

Un peu d'éclair-cissement ou je vous fais envoyer la foudre et j'connais du monde , moi

[Patrice]

A priori, le héros meurt de vieillesse, et pas le dieu.

Par contre tous sont mortels et peuvent être tués. Mais un dieu ne meurt que par un dieu (au pire un géant, mais ça ne s'est jamais vu).

Par contre, les dieux comme les héros peuvent faire l'objet d'un culte. Même Ulysse a eu des temples consacrés en sont nom. Plutarque en signale un en Calédonie.

A+

Patrice

[Dulovios]

Eh bien encore un grand merci à Hagaldag pour toutes ces précisions qui, comme d'habitude, vu la longueur et la richesse du texte, doit faire l'objet d'une attention particulière après impression...

Pour revenir au coeur de la question, peut-on établir ainsi une relation absolue entre Cûchulainn et Héraklès et, au-delà, faire le parallèle que fait Hagaldag, ma foi, je n'en sais rien.

Par contre, il me semble bien que l'on a établi un parallèle entre Héraklès et Ogmios, mais pour d'autres raisons et à la fureur de..., le nom de ce Grec est sur le bout de ma langue mais il m'échappe, qui croyait voir dans une représentation d'Ogmios sous la forme d'un vieillard, une moquerie à l'égard d'Héraklès. Un druide lui expliquera qu'il s'agit du dieu Ogmios et non d'une représentation grotesque d'Héraklès.

Quant à Cûchulainn, n'est il pas le fils de Lug, voire un avatar du dieu lui-même ? Peut-il "être" tout à la fois Lug et Héraklès ?

Quelques pistes et questions pour faire avancer le débat...

@+

Dul.

[Sedullos]

Salut à tous,
Merci à Hagaldag, pour son interprétation, et à Gwenhyffar pour le lien.

La comparaison entre Cuchulainn et des héros grecs, Achille, Bellérophon et Mélanthios est un des sujets traités par Bernard Sergent dans son livre
Celtes et Grecs. I, Le livre des héros.- Payot, 1999.- 337 p.

Le chapitre II de la première partie s'intitule Les Travaux de Brian : il compare Brian, le fils de Tureann à Héraklès.
Je ne suis pas sorti vraiment convaincu de la lecture de cet ouvrage mais c'est quand même un livre intéressant et bien documenté, le principal reproche que je ferais est l'usage du "coup de pouce", destiné à forcer la démonstration lorsqu'elle s'avère un peu difficile. Mais ceci ne devrait pas trop choquer les habitués de la taverne

[Bhû]

Salut Sedullos ;

Tu sais ce n’est parce que ceux que nous lisons sont des pointures dans leurs domaines qu’il est interdit d’émettre une opinion différente de la leur.
Ta remarque m’a fait penser  aux conclusions hâtives que fait parfois M .Guyonvarc’h dans ses écrits.
Mais comme d’hab ce n’est pas dans le détail que l’on va juger l’œuvre non plus .

Pour reprendre le post d’Hagaldag et sans faire un exposé sur l’Alchimie, je voudrais vous parler de la symbolique de la Pomme que l’on retrouve souvent en Mythologie

 
Il y a d'abord celle qui a été offerte par Ève à Adam, celle qui a été donnée par la reine-sorcière à Blanche-Neige, la pomme de Newton qui, supposément, lui permit de découvrir la gravitation universelle, la pomme d'or, etc. La pomme, donc, possède une riche symbolique.  



" La pomme est d'abord conçue comme la matrice de tous les fruits. – C'est LE fruit. – Jusqu'au début de ce siècle, le mot pomme désigne non seulement la pomme au sens strict, mais aussi n'importe quel fruit rond. – Saviez-vous ça? – C'est pourquoi on retrouve le mot dans ‘ pomme de pin ’, ‘ pomme de terre ’ ou ‘ pomme d'amour ’ – la tomate : pomodoro en italien. – On retrouve cette identité entre fruit et pomme dans le mot pomologie, qui est la ‘ science des fruits ’.

C'est cette association qui a conduit, au 18e siècle, à assimiler le ‘ fruit défendu ’ de la Bible à une pomme qui est en fait le symbole de la connaissance.

" Comme beaucoup de symboles, celui de la pomme possède une double nature, à la fois bénéfique et maléfique – comme la pomme de la reine-sorcière. – Dans son versant positif, la pomme a été associée à la santé, la vitalité, la fécondité et la jeunesse éternelle.

Le onzième des travaux d'Hercule, lorsqu'il part à la recherche des pommes d'or du Jardin des Hespérides, fut interprété durant tout le Moyen Âge comme la quête de l'éternelle jeunesse. Les arbres à pommes que l'on vénère au moment du solstice d'hiver (c'est notre sapin de Noël dont les boules remplacent les fruits), sont des signes de renaissance, de retour à la fécondité. "

La quête de l’éternelle jeunesse que l’on retrouve en myhologie nordique avec les pommes d’or d’Idun. et en mythologie celtique avec Avallon – l’Ile aux pommes

On donne aussi une autre explication : les pommes sur l'arbre, ce serait comme des planètes.

Dans toute la mythologie occidentale, depuis Ève jusqu'à Vénus, l'association pomme-féminité-amour est très courante. D'ailleurs, chez les Romains et chez les Grecs, Vénus était souvent représentée tenant une pomme à la main.

Bref, la pomme est le fruit défendu. Justement : " En latin, un seul mot, malus, désigne à la fois ‘ mal ’ et ‘ pomme ’. Ainsi, la pomme serait l'instrument de perdition.

Par exemple, la belle pomme rouge que la sorcière offre à Blanche-Neige contient un poison. Ce thème de la pomme-poison se retrouve –étrangement – dans la mythologie grecque, celtique, et dans la littérature médiévale.

" Autre aspect maléfique;  depuis que les déesses Athéna, Héra et Aphrodite se sont disputées la pomme d'or offerte par Eris – une vilaine, car c'était la déesse de la discorde.
La pomme est le fruit de la dispute. Telle est l'origine de la fameuse ‘ pomme de discorde ’. "


Si vous coupez la pomme non dans sa longueur mais dans sa largeur, vous obtenez un magnifique pentagramme, qui est le symbole du microcosme, de ce qui procède de l'intérieur vers l'extérieur, donc de la nature. C'est également le pentagramme auquel l'homme est associé. Prenez, par exemple, le dessin de De Vinci qui montre un homme bras et jambes ouverts, au milieu d'un pentagramme.

Voici l’histoire chez les Nordiques des pommes d’Idun :

Un jour Thor, Loki et un troisième dieu étaient en train de déjeuner sur le bord de la route près d'un arbre. Ils faisaient cuire un boeuf. Un aigle vint, se posa sur l'arbre et demanda un morceau de boeuf. Les dieux lui jetèrent la tête. Il la mangea, et réclama encore : les dieux lui donnèrent un autre mauvais morceau. Mais il n'était toujours pas satisfait : Loki ramassa une branche et essaya de le frapper avec pour le faire fuir. Mais quand la branche toucha le plumage de l'aigle, elle y resta collée, et Loki ne pouvait plus la lacher. L'aigle s'envola alors, entraînant Loki avec lui.
L'aigle rentra chez lui dans son palais : en effet c'était en fait un géant qui avait prévu d'enlever un des dieux. Il menaça Loki des pires sévices s'il ne réussissait pas à lui procurer Idun, la déesse de la jeunesse et gardienne des pommes d'or qui empêchaient les dieux de vieillir. Loki dut promettre.
Il rentra alors à Asgard. Quelques jours plus tard, il se mit à discuter avec Idun et lui raconta qu'il avait vu des pommes encore plus belles que les siennes dans un verger non loin de là. Elle ne le crut pas, et le suivit pour constater. Il l'amena alors à un endroit qui avait été convenu avec le géant-aigle, qui se jeta sur Idun et l'enleva dans ses serres.
Les dieux ne mirent pas longtemps à se rendre compte de l'absence d'Idun et de ses pommes d'or miraculeuses. Ils se demandèrent où elle était, et Thor accusa Loki d'être la dernière personne qu'il avait vu avec elle. Loki dut raconter son forfait, et les dieux scandalisés le menacèrent des pires traitements s'il n'allait pas jusqu'au château de l'aigle pour récupérer Idun.
Loki se transforma en faucon, et vola jusqu'au château. Il trouva Idun, la transforma en noix, la prit dans ses serres et commença à voler à tout vitesse vers Asgard. Mais il se rendit très vite compte que l'aigle les poursuivait et allait plus vite qu'eux.
IL était presque à Asgard, mais l'aigle le touchait presque... C'est alors que les dieux, comme Loki le leur avait demandé, allumèrent un grand feu là où ils allaient passer. Loki, en tant que dieu du feu, le traversa sans peine, mais l'aigle fut brûlé et tomba par terre où Thor l'acheva.

.......A vous......

[hagaldag]

Tout d’abord , bravo à Dulovios et Bhû pour leur remarquable travail et notre Sedullos , national, toujours aussi prompt à nous trouver les bons ouvrages : merci à vous tous !

J’aimerai poursuivre sur cette voie alchimique avec Héraklès et Atalante(purement symbolique, évidemment).

Le Grand Oeuvre alchimique de Transformation se continue par le 10e Travail d'Héraclès, qui est de combattre Géryon afin de lui enlever son troupeau de bœufs : l'Unité tente toujours de vaincre le multiple afin de le réunifier.(voir la Razzia)
Comment y parvenir ? En empruntant la barque d'or, la coupe du soleil (symbole de conscience) qui lui permettra de traverser l'Océan (les tempêtes de la vie). La lutte est d'autant plus ardue que l'homme a tendance à se laisser bercer par son oisiveté.

Le 11e Travail consistera à délivrer Thésée, qui avait désiré ravir la déesse des Enfers. Il fallait d'abord endormir le chien Cerbère qui en gardait l'entrée. Autrefois le chien était féroce comme le sont les instincts archaïques ; ceux-ci deviennent "fidèles" lorsqu'ils sont tenus "en laisse" par l'éducation de la volonté ; ils représentent alors l'instinct de conservation.( voir l’origine du nom de Setenta)

Le 12e Travail sera de rapporter les Pommes d'Or (fruits de l'épanouissement de l'être). Un dragon a cent têtes (symboles des vices) gardait l'entrée du jardin qu'habitaient des nymphes : riche de sens, leur nom était : les Hespérides. Le sommeil intervient aussi dans ce Travail, donc les rêves, qu'il fallait "attacher", c'est-à-dire : s'en souvenir et s'en servir afin de continuer son chemin suivant leurs indications.
Celui qui oblige Héraclès à exécuter ces terribles Travaux, Eurysthée, est le symbole du conventionnel qui incite l'être à vivre sous le joug de la banalité des dérèglements affectifs, de la tyrannie des désirs. Il est l'Inconscient.

C'est pour le vaincre qu'Héraclès s'impose non pas de dominer le monde, mais son insuffisance, et par là, libérer de ses maux l'humanité souffrante. Héraclès, c'est aussi l'artiste qui, ayant accompli l'Opus, - son oeuvre, - peut soulever le voile, découvrir le secret, si bien caché par son inconscience, celui de sa propre création.

Cette création, étincelle dans les ténèbres, est toujours en danger d'être ré engloutie par l'Inconscient, car elle représente la précarité des possibilités d'existence, elle est le TOUT, Né dans la Nuit du Solstice d’Hiver.

J’ajouterai quelques mots pour expliquer le titre des symboles, qu’expliqua mieux que moi, Michel MAÏER dans son ATALANTE fugitive ou Nouveaux emblèmes chimiques(1618) afin qu’il ne semble pas étrange et pas adapté.
L’ Atalante a été célébrée par les poètes pour la fuite qui lui permettait de précéder tous ses prétendants à la course. Ainsi, à la place de la vierge, récompense promise de la victoire, les vaincus trouvaient la mort, jusqu’au jour ou Hippomène, jeune homme des plus audacieux et prévoyant, la vainquit et l’obtint en jetant dans sa course trois pommes d’or l’une après l’autre.

Pendant qu’elle les ramassait, elle fut dépassée par lui, alors qu’elle allait atteindre le but. De même que cette Atalante fuit, une voix musicale fuit toujours devant l’autre, et cette autre la poursuit, comme Hippomène.
Cependant elles sont stabilisées et consolidées dans la troisième qui est simple et d’une seule valeur, comme par une pomme d’or. Cette même vierge est purement chimique ; elle est le mercure philosophique fixé et retenu dans sa fuite par le soufre d’or.
Si quelqu’un sait l’arrêter, il possédera l’épouse qu’il recherche, sinon, il trouvera la perte de ses biens et la mort. Hippomène et Atalante s’unissant d’amour dans le temple de la Mère des Dieux, qui est le vase, deviennent des lions, c’est-à-dire qu’ils acquièrent la couleur rouge.
Cette vierge remporta encore la victoire devant des hommes lorsqu’elle tua un certain sanglier d’une grandeur prodigieuse et qu’elle reçut pour cela une récompense des mains de Méléagre. Auprès du temple d’Esculape à Stéthée 5, elle frappa un rocher et en fit jaillir de l’eau dont elle but, dans sa soif.
Comme toutes ces choses sont en réalité allégoriques et emblématiques et nullement historiques, j’ai voulu expliquer du mieux ce peut, ce sujet emblématique en commémoration intellectuelle de cette héroïne, étant donné, en particulier, que les pommes jetées vers elle provenaient des jardins d’Hespérie et avaient été remises à Hippomène par Vénus, déesse de la suavité.
D’où le lien avec Héraklès

Allez au suivant
Encore bravo à tous tout ceci est fort intérressant

HAGALDAG

[Sedullos]

Salut, Bhû,
"Tu sais ce n’est parce que ceux que nous lisons sont des pointures dans leurs domaines qu’il est interdit d’émettre une opinion différente de la leur.
Ta remarque m’a fait penser aux conclusions hâtives que fait parfois M .Guyonvarc’h dans ses écrits."

Il m'arrive quand même, parfois, de me faire une opinion par moi-même sans en référer à Guyonvarc'h.



Ce que je voulais dire, c'est qu'il faut parfois se méfier des rapprochements hâtifs : un exemple récent, Patrice se lance dans un rapprochement entre le Mâhabharata et la Tain Bô Cualngé, alors que si l'animal et le symbole principal de la Razzia des vaches de Cooley est bien le taureau et les bovidés, celui qui est au coeur de l'épopée indienne est le cheval, ceci ayant amené d'ailleurs, Mme Madeleine Biardeau à interpréter le Mahabharata comme un immense asvhameda ou sacrifice du cheval , interprétation unique que Dumézil récusait.
Pour le reste, bien sûr qu'on a le droit de critiquer et de proposer des interprétaions nouvelles.

[Patrice]

Salut,

J'ai du mal m'exprimer: je ne compare pas l'intégralité du Mahabharata avec la Tain, mais uniquement l'épisode de la résistance solitaire d'Arjuna face au raid que font les Kauvara et Karna contre le troupeau du roi au service duquel sont les Pandava. Le parallèle va jusqu'à faire en sorte que le dit roi et les autres Pandava sont indisponibles pour cette bataille (ici c'est pour cause de guerre ailleurs), ce qui est similaire (là je ne dis pas identique) avec Conchobar et les Ulates, immobilisés par leur "neuvaine", laissant seul Cuchulainn.
Arjuna et son cochet (il combat en char, comme Cuchulainn), se bât donc seul contre toute une armée, accumulant les combats singuliers jusqu'à la victoire.

Si l'on prend cet épisode-là seul (et non l'ensemble de l'épopée qui est une véritable "histoire des dieux"), on a là une véritable Tain hindoue.

A+

Patrice

[Sedullos]

Salut,
dont acte,
mes excuses, Maître Patrice

Je ne le referai plus

[Setenta]

Hum des Pommes dorées, et des Boeufs rôtis sur les bords des chemins ...il se dégage un délicat fumé de cet endroit, je me demande si il n'y aurait pas de quoi manger pour un petit chat

Je vais essayer d'apporter ma mince contribution à cette masse fascinante d'information.

Personellement je ne m'aventurerais pas à comparer les deux heros... ne nous laissons pas nommer césar pour ainsi désirer voir en toutes choses des similitudes, mais il est vrai que vos arguments semblent plus que réalistes, aussi me voilà dubitative

Mais je vais plutôt tenter de parler de Pommes d'or Celtique

L'hesperide celtique serait donc Avallon ou Emain qui veux dire ... Pomme evidemment qui elle meme symbolise chez les celtes la Science, l'Immortalité et de la Sagesse

Cela semble être l'hydromel des Dieux Celtes et avec le Saumon la nourriture qui leur apporte leur divine connaissance.

Je dis cela semble ... car en effet si l'hydromel permetait aux dieux de ne pas vieillir, je doute que cela soit completement la même chose cette fois ci, car les dieux habitants dans les sidhes ne vivent pas avec la meme temporalité. Souvenez vous la Tragique Histoire d'Ossian.

Je suppose donc que cette nourriture est vraiment d'ordre spirituelle tout comme la noix que le saumon mange lorsqu'elle tombe de l'arbre.

Le fait de l'ingerer offre donc des capacités de connaissance que nous pouvons considerer comme divine.

Elle a evidemment de drole d'effet sur les humains sinon ca ne serait pas amusant.

*ouvre son grimoire*
*bruit de page qu'on tourne*
*Eclaircissement de la voix*

" Je te prie, Ô Corann, au grand chant, au grand art. Il est venu contre moi une puissance plus grande que la mienne, plus forte que mon pouvoir, un combat tel qu'il ne m'en est pas arrivé depuis que je me suis emparé de la royauté. C'est un combat perfide qu'une forme invisible est venue me faire violence et enlever mon fils à mon autorité royale par des incantations de femme".

Petite note ici : il s'agit comme la plupart d'entre vous doivent le savoir d'une Bansidhe , ou femme de Sidhe, qui a decider que le fils de Corann serait son Boadach "Roi Eternel". Et que donc aillant ainsi choisit son epoux elle comptait l'emmener dans son sidhe ( c'était bien sympa cette époque quand même, les bonnes traditions se perdent )

Suite de l'histoire *replonge son nez dans le grimoire*

" Le druide chanta alors une incantation contre la voix de la femme si bien que nul n'entendit plus sa voix et que Condla ne vit plus la femme à partir de ce moment là. Mais quand la femme s'en alla devant l'incantation du Druide, elle lança une pomme à Condla. Condla fut pendant un mois sans consommer ni boisson ni nourriture. Il lui semblait que rien n'était plus digne d'être consommer, excepté sa pomme. La Pomme ne diminuait pas, quoiqu'il en consommat, et elle restait entière."

*ferme le grimoire*

Peux t'on considerer que le Pomme est le Symbole du Sidhe, pays qui ne connait comme le dit le Dieu Lug lui même : " ni âge, ni déclin, ni obscurité, ni mal, ni envie, ni jalousie, ni haine, ni méchanceté ".

Qui a dit paradis originel ? j ai rien dis moi

Mais sans tenter de mettre les mains dans la genese biblique, je pense en effet qu'il y a une sorte d'ideal de l'autre monde nommé sidhe, ou se sont retirer les dieux à l'arrivée des Gaels, et que quelque part le symbole de la pomme d'or qui ne jamais diminue ou se flétrie ne peux être qu'un vague apercu de la félicitée dont peux jouir les habitants des Sidhes.

A prendre en note, que les morts n'y ont pas séjour...ce sont véritablement les dieux, ou ceux que les Bansidhes ont choisi qui ont le privilége d'y vivre, ce n'est pas un au-delà mais bien un autre monde.

Voilà ...je ne pense pas avoir éclairer qui que ce soit sur le sujet, mais c'était pour relancer la conversation... la formule d'usage c'est quoi déjà ? ah oui ... Au Suivant

Je vous embrasse

Setanta

[Gwyddion]

Bonjour vous  

Juste une petite chose, ce n'est pas "Emain" qui signifie "Pomme" mais "Ablach". Le nom gaélique de "l'Insula Pomorum" (Avalon donc) est en effet "Emain Ablach" ("Avallach" en gallois). Quant à "Avallon" (avec deux "l"), ça se trouve en Bourgogne dans le département de l'Yonne   .
Chose amusante, en latin, "pomum" (qui a donc donné "pomme" en français) ne signifie pas "pomme" mais "fruit". En latin, "pomme" se dit "malum". Or, toujours en latin, "malum" signifie aussi le mal....Etonnant non ?

Ze Gwydd

[Muskull]

Bonjour chaton gourmand  

D'après ce que l'on en sait, "l'autre monde" des celtes était un lieu joyeux, lumineux et sensuel que certains commentateurs rapprochent du "paradis" musulman.
Alors que pour les grecs c'était un monde froid et gris où tous les morts sans distinction erraient sans mémoire et sans but. Brrr !    
La ressemblance avec les "enfers" summériens est évidente ici...
A ma connaissance il n'y a pas de mention d'un enfer celte (où les "méchants" iraient par exemple), nous sommes bien obligés d'imaginer un "traitement" différent...

Le fait que les celtes croyaient à la réincarnation (à l'image des védiques) est maintenant assez établi. La métempsychose moins, mais l'on peut supposer que ces "méchants" pouvaient se retrouver dans un corps animal pour "rétablir l'équilibre du cosmos".
Dans "les druides", les auteurs placent le dualisme des celtes à un niveau philosophique intéressant : Ce n'est pas dans bien et mal, c'est dans vérité et mensonge que réside le sens moral et religieux.
De celà procède une réalité sociale tout à fait différente car si une autorité religieuse peu dogmatiser les natures réciproques du bien et du mal, cela est plus difficile pour la vérité et le mensonge qui relèvent du simple bon sens dans un social où chacun se connait et connait antécédents et ancêtres de chacun.
Qui a dit que seule la vérité était révolutionnaire ?

Pour ce qui est de la "nourriture de l'autre monde", pomme ou saumon (il y a aussi le poisson de saint Corentin en Bretagne), il s'agit bien effectivement d'une nourriture spirituelle, les chants du sacrifice du haoma (soma védique) des mazdéens sont significatifs.
Ils "boivent le lait de la prière", ils "mangent le corps du sacrifice". Il ne s'agissait pas (à l'origine) de sacrifices animaux et le "rénovateur" Zarathoustra est venu vers -500 remettre de l'ordre dans ces "pertes de sens" sanglantes...
Ce que pouvait, et devait être ce sacrifice (en soi) est commun à toutes les religions et dès que le sens se perd, l'on tombe sur des victimes expiatoires qui n'y peuvent mais...

Muskull, gentil le chaton avec l'oiseau noir !  

[Setenta]

OoOooups

desolée pour Avalon / Emain... d'autant quand l'ecrivant je savais que je n'étais pas dans le vrai

Sinon il en raconte des jolies choses le petit oiseau noir, oui j'avais bien noter cette différence amusante Vrai / Mensonge à la place du Bien / Mal.

D'ailleurs c'est ce qui donnait autant d'importance aux bardes dans la cour du roi si je ne me trompe pas

En Revanche, je continue a penser que les sidhes ne sont absoluement pas la demeure des morts, et ne peuvent donc pas être comparé à l'Elysée ou aux deux autres demeures des morts grecques, et pas plus non plus aux paradis Chretiens.

C'est pour cela que je parlais du Paradis Orginel, ou encore l'Eden, qui était bien habité par des vivants

Je ne pense pas non plus que le concept de Metampsychose soit en cause, car celle ci servait juste, il me semble à donner la rage aux ventres aux guerriers qui ne craignaient point de mourire, non pas pour acceder aux Sidhes comme l'aurait fait les Nordiques voulant assister aux grands banquets des Guerriers Valeureux, mais juste pour qu'ils se disent quelques choses approchant le "C'est pas grave je vais revenir bientôt".

Je continue donc à penser les Sidhes à la limite comme une Olympe ou un Eden, mais pas du tout en demeure post mortem

A suivre ?

Je vous embrasse, meme le petit oiseau noir, mais non je vais pas te manger ... approche donc

Setanta

[Gwyddion]

Message d'origine (Muskull @ 26 Juillet 2002   15:37)
"Alors que pour les grecs c'était un monde froid et gris où tous les morts sans distinction erraient sans mémoire et sans but. Brrr !   "

Heu, nan, pas tout à fait

"Les Enfers" grecs ("l'Autre Monde" grec donc) n'étaient pas un monde froid et gris, etc, etc, dans leur totalité (et n'avaient rien à voir non plus avec "l'Enfer" chrétien).

"Les Enfers" étaient le séjour des défunts après leur mort. Les âmes des morts devaient traverser, sur la barque de Charon, un des quatres fleuves entourant Les Enfers, avant de séjourner dans leur dernière demeure. En effet, il n'y avait pas que le Styx (gardé par Cerbère) mais aussi l'Achéron, le Cocyte et le Pyriphlégéton. Mais, et c'est là que je veux en venir quand je dis que ce n'était pas un monde froid et gris dans sa totalité, Les Enfers étaient séparés en deux. Il y avait, d'une part, les Champs Elysées (ou l'Elysée) où séjournaient les âmes vertueuses, les Justes, dans l'au-delà et, d'autre part, le Tartare, région des Enfers qui était le lieu de châtiment des grands coupables, des criminels.
Et les Champs Elysées (ou Elysée) n'étaient pas, toujours selon la tradition grecque, un monde froid et gris. Et de plus, Les Enfers étaient effectivement le séjour des morts sans distinction, mais à l'intérieur des Enfers, il y en avait une, de distinction, entre les morts.....

Ze Gwydd