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Gallic divinity of insula Sena, île de Sein, enez SizunModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice
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Teutatès, ou même le nom de l'île Sena, Sina ou Senach ont été proposés comme le nom de la déité gauloise de l'île et que Pomponius Mela ne nomme pas. Le culte de la médecine, de la divination et de la prophétie était dédié aux marins et le port devait servir de base de réparation des hommes et des bateaux à la belle saison. Lorsque Mela écrit sur l'île, l'Armorique était sous contrôle des marchands et fermiers italiens depuis plus de cent ans et l'île pouvait tout aussi bien être un lieu de rassemblement sur la route de l'île de Bretagne, de Senat, de soulèvement contre l'autorité romaine. Nul autre écrit antique ne dira combien de temps ces redoutables vierges pratiquèrent leurs rites issus de l'époque grecque. Suffisamment peu pour vieillir longtemps. Chateaubriand romancera le caractère insulaire et les révoltes de Veleda,la dernière des gallizena.
Ah là là ;
On aura décidément du mal à tordre le coup à cette histoire de prêtresses sur l'île de Sein... Quand à Veleda, elle n'a JAMAIS été une de ces Gallizenae: c'était une devineresse germanique (même si son nom est d'origine celte, comme l'a démontré Guyonvarc'h). Les "prêtresses" de l'île de Sein sont un mythe, pas une réalité géographique: la comparaison avec les géographes grecs (contemporains de Pomponius Méla, d'ailleurs) le montre bien. Pomponius Mela n'est pas un bon géographe. Quand il parle des druides, il montre un état de civilisation qui lui est antérieur d'un siècle et demi. Quand il décrit des lieux, il parle avant tout des légendes qu'on leur connaît, avant de parler d'histoire. Il faut lire cet auteur pour s'en rendre compte, et non se contenter d'un extrait qu'on retrouve sans arrêt sorti de son contexte par quelques celtomanes romantiques. A+ Patrice
Je dirai meme plus :
"Il faut lire chaque auteur pour se rendre compte (... de ce qu'il a écrit), et non se contenter d'un extrait qu'on retrouve sans arrêt sorti de son contexte par quelques celtomanes romantiques". D'accord avec toi Patrice. JC Even "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
Pour une île de misère qui n'a pas grand chose à démontrer et dont la seule richesse et les mythes de son passé, je trouve dommage qu'il y en soit qui n'entretiennent tant soit peu la légende de l'île.
Oublions notre reporter Pomponius Mela qui s'intéresse surtout au caractère pittoresque de ce qu'il raconte, quitte même à en rajouter beaucoup pour impressionner les lecteurs incrédules. Oublions surtout ces phénoménales prêtresses, vierges de surcroît, sujettes à polémique à bien y regarder lorsqu’il dit qu’elles sont capables de guérir les maladies incurables, de soulever les mers et les vents, de se métamorphoser à volonté en n’importe quelle forme animale, d’évoquer les morts; et essayons plutôt de se focaliser sur le nom de la déité sans nom, si tant est qu'elle ait existé. Alors que le nom des îles se fondent dans les brumes du temps, Sena aurait été confondue avec l’île Scilly au large de l’Angleterre et avec sa grande sœur Ouessant (Ouxisama, Uxantisma, Uxantisena…) , elle-même confondue avec l’île de Thulé, selon les contradicteurs de Pythéas de Massilia qui traînait déjà une fâcheuse réputation de mythomane. Ce qui fait le charme de l’île de Sein, c’est d’avoir le décor rêvé de ce genre d’histoire tout à fait dans le registre des récits du Sidh, où les temps, les personnages, les lieux, la réalité et l‘imaginaire se confondent. Les îles vers le couchant étaient pour les anciennes peuplades des rivages de l’Armor, le passage de l'Au-Delà et la tombe du dernier sommeil des chefs puis des druides. Certainement après quelques décennies de civilisations de marins, elles constituaient des étapes obliges pour les flottes de bateaux longeant les côtes. Les voyages maritimes plutôt que fluviaux ou terrestres étaient préférés pour des raisons évidentes de sécurité pour les navires chargés de biens précieux à échanger. Avant d’affronter les courants les plus dangereux d’Europe de la pointe armoricaine pour rejoindre l’île de Bretagne ou pour descendre vers les côtes ibères, la baie de Sena était déjà réputée pour la tranquillité de son havre. L’influence des religions helléniques ou orientales, du type de la Dame Blanche Astarté à Sidon a aussi été évoquée. Mais là , il s’agit en fait de rites de plaisances érotico-exotiques dédiés aux marins et apparemment peu conformes avec la réalité historique, mystique et locale de l’époque romano-osisme. D’où peut-être le mot romantisme, non là je plaisante!
Bonjour
Les marins de l'antiquité devaient passer au large de Sein et de Ouessant si ils tenaient à la vie, les brisants du Raz et ceux du Fromveur étaient quasi impraticables du temps de la marine à voile. Les seuls havres de la région sont la baie de Douarnenez et la rade de Brest où étaient situés les grands ports Osismii. Ces îles, à cette époque, devaient être des refuges d'exilés et de proscrits. La survie devait y être terrible, surtout à Sein qui émerge à peine de l'océan, où il n'y a pas la moindre baie et où le port actuel n'existe que par la présence de digues modernes. Ces îles devaient épouvanter les marins d'alors et il n'y a rien d'étonnant à ce qu'ils les peuplent de fantasmagories venues de mythes et de légendes. Cela n'enlève rien à leur pouvoir sur l'imaginaire, bien au contraire. Les mythes sont de grands oiseaux qui volent loin des rivages et une seule plume emportée par le vent vers ces terres d'un bout du monde enrichit la beauté. Muskull, incurable romantique Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Salut à tous,
Voici ce que j'ai trouvé dans le Dictionnaire de la langue gauloise de Xavier Delamarre, p. 177-178 : "B. Maier, Stud. Celt. 31 (1997), 280, corrige un passage bien connu de Pomponius Mela sur les prêtresses vierges de l'île de Sein Gallizenas uocant en Galli genas uocant, et voit en *gena [avec un tiret sur le a], le mot désignant "la fille, la femme non mariée." sed... Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)
"Honorer les dieux, ne pas faire le mal, s'exercer à la bravoure."
Pour ceux qui habitent loin, sachez que le courant peut atteindre 9 noeuds (17 km / h !!) dans les parages d'Ouessant (le Fromveur) ; on dit même que les rochers se déplacent à marée basse... Demandez à l'Amoco Cadiz et aux autres. mikhail
Salut Sed,
Merci pour cette citation. Personnellement, étant donné le rapport souvent donné par les auteurs antiques entre les mystères grecs et ces îles, je me suis longtemps demandé si en fait on n'avait pas là , non pas des Gallisenae, mais des Galli Seni, c'est à dire des Galles (prêtres de Cybèle) de Sein. Mais ça me paraît un peu gros maintenant. A+ Patrice
Salut, Patrice,
Tout ça, c'est la faute à Mikhail avec toutes ces histoires de circoncision et de noeuds dans le rail d'Ouessant ! sed... Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)
"Honorer les dieux, ne pas faire le mal, s'exercer à la bravoure."
Bonjour
Très beau texte (encore un fois) Ejds Les mythes et l'histoire (les histoires) se mêlent de façon harmonieuse et dressent un paysage puissamment évocateur à la fois des pays, des hommes et du temps. A nous donc de trouver le bon "passeur" en ces navigations ultimes. Merci Muskull, navigateur Osisme trop maladroit pour être passeur P.S. Ce texte répond à celui qui est dessous !!! ??? Il s'est passé quelque chose Un faille spacio-temporelle Dernière édition par Muskull le Ven 16 Mai, 2003 18:52, édité 1 fois.
Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Des Iles et des DieuxInsula Sena ou la route de l’étain
En des temps où la cartographie et les systèmes de navigation étaient quasi inexistants, peu d'écrits très vagues si ce n'est fantaisistes nous sont parvenus, et autant l’Isle de Sizun ainsi que le cap du même nom ne semblent avoir vraiment retenus l'attention des grands explorateurs gréco-romains. Ainsi, longeant les côtes armoricaines, les voyageurs grecs connaissaient une île sans vraiment la situer sous le nom de Sounos. Ce mot pourrait être rapproché de "sept nuits", dont le sens breton qui comptait en nuits rejoindrait celui de "seiz-noz ou seizh-hun", textuellement: sept sommeils. Bien avant l’arrivée des Osismes et des Brittons de l’île de Bretagne, l’Armorique avait reçu l’apport de cultures et de richesses de civilisations diverses, d’origines continentales et méditerranéennes. L'âge du bronze a été pour notre péninsule une grande période d'intense activité et de progrès, apportant la prospérité économique. L’étain a suscité bien des écrits et convoitises en rapport avec la recherche des légendaires îles Cassitérides que les cartographes de l’époque promenaient à loisir pour des raisons stratégiques évidentes au large de l’Ibérie, de l’Armorique ou au sud de l’île de Bretagne. En fait, les îles à l’Ouest du monde prirent toutes ensembles le nom de cassitérides, parce qu’elles sont riches en étain ou servaient surtout de port d’échange des marchandises venues des continents (ambre, or, fourrures…). La connaissance de l’Atlantique par les négociants des mers du sud paraît certaine et une route de maintes expéditions toujours plus lointaines, pointillée de colonies et de comptoirs marchands, épouse toute la côte sud européenne jusqu’aux grandes îles du Nord. A qui voulait se rendre maître des techniques de l’époque, en premier furent les Phéniciens, qui n’hésitèrent pas à faire le blocus des colonnes d’Hercule (détroit de Gibraltar) pour garder le monopole de la route atlantique et des sources d’approvisionnement de l’étain absolument secrètes. Un protectorat composé de cartes trompeuses, de légendes de monstres marins et d’histoires édifiantes propres à décourager les plus entreprenants et au besoin de stratagèmes propres à les naufrager. Les navires phéniciens partaient de Cadix (Gadès) fondée vers le XIè siècle av JC et initièrent les peuples côtiers de l’Ibérie, de l’Armorique et des îles britanniques à la navigation et au commerce. Puis vinrent les Grecs de la colonie massaliote (Marseille), fondée vers le VIè siècle. L’existence de leurs présences et objetsde la vie courante a été constatée dans des lieux même éloignés de la mer. Et le type de nos médailles celtiques présentent des motifs inspirés des pièces de monnaie hellénique. Bien plus tard, les Romains les suivirent. Vers 450 av. J-C, le général et navigateur carthaginois Himilcon remontait la côte de l'Atlantique à la recherche de l'étain, ce précieux métal indispensable à la confection du bronze des armes, des outils mais aussi des statues des Dieux. Il rencontra les occupants du farouest, les Osismii, qui occupaient encore au temps de César, la pointe armoricaine. Il parvint jusqu'aux côtes de l’Armorique et rapporta qu'elle était très peuplée de fiers habitants, habiles artisans et négociants. Ses intrépides marins naviguaient en haute mer dans des coracles, barques d’osier revêtues de peaux de cuir et pouvant transporter jusqu’à 30 personnes. Ils exploitaient de riches mines d'étain et faisaient déjà un commerce florissant avec les îles britanniques. Vers 330 av JC, le géographe astronome Pythéas, Marco Polo d’avant la lettre, partit sur la route de l’étain. Ce grand coureur des mers sut écrire ses aventures d’une navigation hauturière digne du périple homérique d’Ulysse. Ainsi, Pythéas ne mit que trois jours pour parcourir el cabo Finisterre, le long des côtes celtibères nord-ouest et que l’on appelle la costa de la Muerte, aussi tourmentées que peuvent l'être celles des finistères armoricains avant de rejoindre Uxisama (Ouessant), puis continua sur l’île de Bretagne et bien au-delà vers les brumes du grand Nord. Les rudiments de navigation, il faut le dire, étaient déjà d’une logique marine pour qui voulait rester en vie et mener à bon port bateau, équipage et cargaison. Naviguer par beau temps, en vue des côtes, à la sonde et droit devant pour gagner du temps. A chaque escale, Pythéas qui, bien au fait des us et coutumes du monde celte, s’exprime dans la langue, louait un pilote-passeur chevronné familier des futurs rochers et courants, de l’itinéraire à parcourir et des baies où jeter l’ancre pour la nuit ou par vent mauvais. E tre an enez ha g ar beg eman vered ar goazed! Entre l’île et la pointe se trouve le cimetière des hommes! Ce point fondamental qu’est l’insula Sena face au promontoire Kabaïon, Gobaion peut-être défini comme le cap des Ionans (Ion éponyme des Ionians de Phocée, les fondateurs de la cité de Massalia qui était placée sous la protection de la grande déesse orientale Artémis d’Ephèse, la grande déesse de la fécondité aux nombreux seins). L’historiographie situe ce cap comme étant au choix la pointe de Penmarch, du Raz ou de st Mathieu, et fixe la première étape à franchir avant d’atteindre Uxisama. C’est surtout la ligne médiane à franchir vers les mystères et les richesses des territoires septentrionaux et est considérée comme un lieu sacré, source de maintes légendes des plus effrayantes aux plus sublimes. Frêle ligne de démarcation du Sidh, et selon les littératures bouche des Enfers au décor dantesque, où la course du vent se perd dans l’immensité de l’océan. De fait dans ses écrits, Pythéas ne mentionne pas précisément le cap et l’insula Sena qui lui fait face. Informé des commentaires des précédents voyageurs, il prévit aisément les dangers des parages et des imprévisibles tempêtes à affronter, des vents tournants qui drossent vers les récifs. Il se fiait au bon vouloir de sa déesse Artémis, mais surtout au phénomène lunaire sur les marées. Nombreux sont les voiliers de plaisance qui de nos jours flânent entre Sein et Ouessant et sont là pour le prouver. Tous ceux qui connaissent l’Insula Sena savent qu’un étroit passage permet aux conditions optimales du temps et à l’heure favorable des marées, de passer sans crainte entre l’île et le la pointe du Raz au lieu d’effectuer un très long et finalement périlleux voyage sur la route des dauphins au large en haute mer. Et là , nul besoin de savoir nager, d’être grand clerc ou prêtresse de l’île pour prédire le temps toujours changeant, et encore moins d’être le capitaine d’un pétrolier moderne. L’examen des vents, des marées et des courants, montre qu’il était possible à un navire antique de doubler Sena et Uxisama et de gagner les eaux de la Manche. Mais en ces temps là , gare aux audacieux qui voulaient faire les frais d’un passeur et qui confondaient les courants montants ou descendants du Fromveur et de la Chaussée de Sein. Autre dérive à Charon, le passeur des morts et à qui on mettait une pièce dans la bouche pour assurer le passage vers l’Au-delà . Sic visum superis! - Ainsi l'on voulut les dieux! En 56 av JC, César dans son Bellum Gallicum ne parle pas non plus de l’insula Sena. La marine romaine d’occident manquant de navires de guerre, il ordonna, de son état major basé sur Belle-île, la construction d’une flotte dans l’embouchure de la Loire en vue d’un imminent conflit pour contrôler les routes maritimes. Des cinq nations armoricaines, les proches voisins des Osismes, celle des Vénètes formaient la plus puissante. César relate en termes élogieux leurs pontos, bateaux bas de tirant d’eau et haut de coque, adaptés au gros temps et leur forte domination maritime sur les flots redoutés de l'Atlantique, de la Manche et jusqu'en mer du Nord. Ils monopolisaient le transport des voyageurs et le commerce de tous les produits négociables avec la Bretagne insulaire. La coalition menée par les Vénètes et comprenant environ 220 bateaux des tribus côtières armoricaines, allant jusqu’à la Belgique et à l’île de Bretagne fut défaite dans un funeste combat naval dans le golfe du Morbihan. Par manque de vent, ainsi l'on voulut les dieux de sceller le destin des nations de l’Armorique, si ce n’est de l’Europe, pour près de 500 ans à venir. César ne fit preuve d'aucune clémence et mit à mort les prisonniers de haute caste, dont les druides et du Sénat et fit vendre les autres comme esclaves. Quatre ans plus tard à Alésia, Vercingétorix lança un appel à la Gaule entière. Hormis les Vénètes, toutes les peuplades armoricaines envoyèrent chacune une cohorte s'élevant à près de trois mille guerriers. La Grande-Bretagne envahit, la défaite des Armoricains, privés de leurs corps armés, de leur flotte et de leurs ports, ne pouvaient plus exporter leurs ressources provenant de la mer et de la terre (pêche, sel, fer, étain, plomb, argent, or, poterie, tissus, peaux…). Un déclin progressif se fit des lieux de fabrication et de production. Les routes des campagnes et fluviales plus sûres, fit que l’axe industriel et commercial s’éloigna des lointaines côtes armoricaines pour se déplacer vers le nord de la Gaule et de la Belgique, du détroit de la Manche plus proche et plus facile à franchir. Les grands sites et sanctuaires de vie spirituelle, tel celui de Sena, et qui était dit’ on comparable en renommée à celui des sources de la Seine dédiées à la déesse Sequana, n’avaient plus lieu d’exister. Genèse d’une déesse Au fait quoi de neuf, non pas avec les prêtresses de Mela, ni avec Velléda, là n’est pas la question mais avec leur déité, celle des marins? Notre petite déesse gauloise orpheline de son nom. L’Astarté des marins phéniciens fut remplacé par la grecque Artémis, qui le fut par la romaine Diana. Connivence des dieux et déesses du Levant et du Couchant, pourrait-il s’agir d’une de ses anciennes Vierges Noires des marins de tous les mers, dont la superstition au fil des siècles accordait des dédicaces et ex-voto en remerciement d’avoir été sauvé des eaux et dont, quelques siècles plus tard, l’angélique Vierge Marie reprit bien légitimement la fonction? Difficile d’en juger tant les peuples celtes furent créateurs de mythes et de croyances. Le mystère dont les druides enrobaient l’histoire et le nom de leurs Dieux et qui, favorables à l’éclosion de bien belles légendes, étaient laissées à la pratique orale et l’appréciation de la future mémoire collective des Celtes. Le sanctuaire dédié à Artémis/Diana à Ephèse était considéré comme l’une des Sept Merveilles du monde. La Mère du Christ, mère de tous les Saints, prit la relève de la grande déesse et mourut dans cette ville. Un lieu de culte fut construit pour la vénérer. Non loin, naîtra plus tard la légende des Sept Dormants d’Ephèse. Si qua fata sinant - Si le destin le permet Cet instinct et inconscient collectif a sans nul doute créé les Esprits des prêtresses de Sena, qu’on dirait les neuf Muses, et les y a maintenu ancrés. Comme le disait Homère: heureux celui qui est aimé des Muses. Elles savent proférer des mensonges qui semblent vrais, mais lorsqu'elles y consentent, elles savent aussi dire la vérité. Leur croyance est si forte qu’elles existeront encore et toujours dans l’imaginaire populaire de ceux qui, dans l’erreur et la peine, recherchent la lumière. A jamais servantes éthérées de la déesse aux Sept Sommeils, elles demeureront les ancêtres d’une longue lignée de fatae, fées guérisseuses et enchanteresses qui se cachent dans les eaux gauloises et ont pour nom Sirona, Viviane, Morgane, Mélusine… Dernières amazones des mers, protectrices des grands peuples marins et gardiennes du monde des morts et de la grande route atlantique de l’étain, elles attendent que leur troublante et intrigante déesse, la belle aux eaux dormante, se réveille de son long sommeil pour décider encore, d’un souffle capricieux, de la destinée des hommes et des civilisations, à ceux-là même qui se sont mis en route dans l’intention de la consulter. Près de 80 ans après César, les Romains affichaient une domination totale sur les côtes armoricaines. Et Mela ne parle effectivement pas de druides, mais de prêtresses ou de dryadesses selon la compréhension. Si elles n'ont jamais existé, son écrit trouva un écho favorable auprès d'auteurs qui surent pénétrer au plus profond du texte, comme surfant du tréfonds de la mémoire des temps anciens, de la métempsycose de la haute littérature médiévale arthurienne de Monmouth, à la renaissance romantique celte du fils de corsaire qu’était Chateaubriand, et que ne manque pas de reprendre à la volée le rédacteur de cheap dépliant touristique, de guide du routard en mal de sites à histoire atypique et de copie-collé. De nos jours encore, les courtisans de Velléda la retrouveront en statue de pierre l’air songeur, la serpe d’or sur le côté dans une des allées ombragées du jardin du Luxembourg à Paris, à deux pas du siège du Sénat, tournant résolument le dos aux statues des grandes Dames et reines de France!
Le mythe ou la réalité des druidesses de l'Ile de Sein, et surtout leur (pré)nom est difficile à prouver et à trouver. Bien sûr, historiquement, il est impossible de nier que Velleda est d'origine germanique, mais est-il tout à fait incongrue de penser que plusieurs femmes ont pû (ou peuvent encore de nos jours) porter ce nom fameux, dont une autre Velleda qui aurait pu être prêtresse sur l'île. Pourquoi systématiquement rejeter ce que l'historien n'a pas pu prouver scientifiquement ?
Il est certain qu'on se mouille moins à affirmer que l'histoire des 9 druidesses est uniquement une légende. Soit ! Mais le doute peut subsister sur une base, même minime, d'histoire réelle, et non légendaire. Sein semble quand même avoir un passé druidique derrière elle, avec des traces visibles, des mehnirs, et la mémoire qui se transmets de génération en génération. Un vieux proverbe dit qu'il n'y a pas de fumée sans feu. Comment toute une population pourrait-elle avoir une même tradition orale s'il n'y avait pas une part de vérité derrière celle-ci. Sein a un passé druidique, personne ne le nie. Et la mémoire locale ne parle à aucun moment de druide homme, alors qu'elle semble avoir conservé l'image de druidesse(s), même si, historiquement dans le monde celte, le cas est assez rare. Il existe cependant, et la reconnaissance des femmes à cette aptitude a déjà été remarquée ailleurs, si je ne m'abuse... Alors, la druidesse était-elle seule, avait-elle 8 "soeurs", et quel était son (leurs) nom(s) ? Là , ???... Peut-être est-ce devant ces "?" que la légende a pris le pas sur la mémoire. Ces 9 femmes belles, jeunes, savantes, vierges, je n'y crois pas beaucoup. Savantes, c'est fort probable ; belles, pourquoi pas, mais c'était sans importance pour leur fonction ; jeunes, vu le nombre d'années qu'il fallait pour acquérir une solide formation de prêtresse, j'ai un doute ; vierges, no comment. De toutes les façons, l'histoire, avec un petit h ou un grand H, reste belle et fait partie de notre patrimoine. Il ne faut pas la rejeter sous pretexe que la légende n'est pas historiquement prouvée. Elle fait partie de nous.
Envoi de Camille le 23 Avril 2003 11:25:16:
Bonjour, Il ne s'agit pas d'une divinité gauloise mais de la grande Déesse Phénicienne ASTARTE devenue TANIT chez les Puniques de Carthage qui, avant notre ère, naviguaient dans ces mers en quête d'étain. Sur les hauteurs de Carthage, dominant la mer, était érigé le temple de Déméter,( Déesse dont le culte se confondait avec celui d'ASTARTE )à laquelle fait réfèrence Strabon. De même qu'au Temple de Corinthe décrit dans des termes semblables par le même Strabon, il devait exister sur l'Ile de Sein (qui était alors rattachée à la terre)un sanctuaire consacré à ASTARTE/TANIT. Ce temple devait être servi par des prêtresses de l'amour qui, outre l'exercice du culte se vouaient à la prostitution sacrée pour le plus grand bien des marins en escale, partant pour la Cornouaille en quête d'étain (ou en revenant). Les marins accomplissaient ainsi un devoir religieux....en même temps qu'ils trouvaient un exutoire à leur trop plein de libido accumulé pendant les longues traversées !!!!. C'était d'un usage trés en vogue en Méditerranée et l'Atlantique ne pouvait être en reste !!!
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