La soif du roi.

[Elanis]

Je rejoins Fergus sur la notion de Souveraineté (intérieure et extérieure).

Dumézil a bien montré les corrélations entre Medb et Madhavi dans Mythe et Epopée ("C'est toute une spéculation sur la royauté suprême qui se reflète, malgré des évolutions différentes, dans la légende irlandaise et la légende indienne.").

Concernant l'Ivresse spirituelle, il s'agit en effet d'un symbole universel (christianisme, hindouisme, soufisme, taoïsme, tantrisme...).
On peut citer entre autres "L'éloge du vin", poème mystique égyptien du XIIIème siècle, qui chante l'ivresse de la lucidité spirituelle, c'est-à-dire la libération des apparences.

Je me suis quelque peu éloignée de "la soif du roi"...

à+

[Sedullos]

Salut à tous,

Fergus a écrit :
"Oui, Sed, mais la soif inextinguible n'est-elle pas l'opposé exact de l'Ivresse ?"
Oui et non, si on est totalement ivre, on n'a plus besoin de boire de l'alccol ; d'un autre côté, l'alcool entraîne une sensation de dessèchement qui correspond à la soif intense.
Les anciens celtes connaissaient seulement les alcools fermentés, bière, hydromel, vin, pas les alcools distillés, comme les eaux de vie.

Je ne nie pas le lien entre ivresse et ivresse du pouvoir, comme Elanis le rappelle avec Medb et Madhavi.
Je disais simplement que la soif du guerrier au cours d'un combat est un thème réaliste : on le retrouve jusque dans le Moyen Age breton avec le Combat des Trente, et son "Bois ton sang, Beaumanoir !"

Sedullos

[Dulovios]

Eh bien, je suis très heureux de voir que ce sujet attire tant de réponses et d'interrogations, différentes opinions étant en présence.

Je ne me souvenais plus de cet épisode de la bataille de Mag Tured et me suis également rappelé, grâce à l'intervention de Sed, l'épisode de Diarmaid (Dermot ?) et Grainné (nos linguistes reprendront, si nécessaire, l'orthographe de ces noms ), l'histoire du sanglier et de l'eau que l'on force Finn à porter à Diarmaid...

Ceci dit, sans vouloir affirmer que telle ou telle thèse est la bonne, je souhaitais simplement souligner le caractère bien particulier du "roi assoiffé" que l'on retrouve dans l'histoire celtique de l'Hôtel de Da Derga et dans la référence alchimique de Jung, ce qui ne signifie pas qu'il y ait forcément influence celtique dans un sens ou influence alchimique dans l'autre, bien sûr, l'apparente ressemblance pouvant être purement fortuite -comme on l'a souligné notamment dans le cas des deux Bel, par le passé- ...ou peut-être pas, je serais bien en peine de trancher clairement cette question et me contenterai de lire avec intérêt les opinions des uns et des autres...

D'autant qu'une p'tite question concernant "Celtie" et alchimie me trotte encore dans la tête, héhéhé... J'y pense, peut-être encore pour cette semaine...

Dulovios...