André-Yves Bourgès a écrit:Je sens poindre le fameux temple des Carnutes et le mythe des origines développé à partir de la fin du Moyen Âge par les Chartrains, tel le chanoine Henri Chicot, ami de Gerson...
Cher André-Yves, je ne savais pas que cette "dérive" était aussi ancienne mais tel n'est pas mon propos, pour moi Chartres est bien un temple chrétien et non pas un subterfuge de païens ayant utilisé la crédulité des sacerdoces de ce temps ; les carnutes sont bien loin dans le temps et la "grande lessive" des invasions n'a laissé que peu (ou pas) de place à une continuité rituelle ou même sémantique gauloise.
Mais l'histoire démontre que les archétypes les plus anciens resurgissent bien qu'avec une coloration différente dès que "le temps, le lieu, les gens" sont prêts, tout n'est que réminiscence du Profond. L'Ars Magna en a été le vecteur à cette époque.
En parlant du "Profond", chère Anne, merci pour m'avoir fait remarquer le visage "sombre" d'Ana, Dana, Anu. Mais effectivement André-Yves à raison "Nostre Dame de Sous-terre" ou du Pilier est bien sa fille vierge et mère.
Ana étant (en simplifiant beaucoup) la déesse Terre immensément antique et qu'elle préside en ce temple, il est logique que sa fille soit encore dans son utérus/crypte.
Notons aussi que cet archétype de la déesse bicéphale date pour le moins du III° millénaire. Le plus souvent les têtes sont égales mais il existe, notamment dans le domaine slave actuel des représentations où la seconde tête est plus petite. Dana (Diane ?) est une très vieille histoire. La "nouveauté" de la représentation dans le domaine chrétien médiéval est le livre ouvert que porte l'enfant Marie.
Pouvons-nous dire que ce livre est "aussi" la cathédrale elle-même et que le labyrinthe sur son pavé invite à une lecture pour le moins "circombulatoire" ?
Anne, j'avais noté aussi que Melchisedech était roi de Salem, prêtre de la 1° alliance (avec Abraham) et Aaron potentiellement le 1° prêtre roi de la "nouvelle alliance". David et son fils Salomon étaient aussi prophètes et rois.
Nous verrons ce que nous verrons mais pour l'Ars Magna, il faut remonter aux sources. Je vous prépare un petit condensé d'un traité "alchimique" d'Ibn el-Arabî, "l'arbre et les quatre oiseaux".