Un toponyme en appelant un autre, le Javerdat du fil des toponymes en -iacum me fait penser à cet autre : placé sur un coude de la Sarthe, au nord d'Angers, le village de Juvardeil a comme formes anciennes Gaverdolium en 852, de Gavardullio en 1028 et Javarduillium en 1035-1056.
Ce qui vient à l'esprit, c'est d'abord de décomposer en Gaver-dolium, où l'on reconnaît une forme de gabros pour la première partie, et le dol- qui signale habituellement la présence d'un méandre.
Nègre, d'un côté, et Dauzat et Rostaing de l'autre, décomposent en Gaverd-olium pensant avoir affaire à un composé en -ialon.
Ça aboutit chez le premier à : préceltique *gavart + gaulois ô-ialo. Le *gavart en question aurait donné le mot d'oïl javart, gavard qui signifierait boîteux, bancal. *Gavart serait devenu nom propre (ce qui permet de l'inclure dans la théorie de d'Arbois sur la propriété foncière). Le sens serait « la clairière du boîteux ». Pour ma part, je trouve l'explication un peu... boîteuse. D'autant plus que javart (et non gavard) n'apparaît qu'en 1398 avec le sens de tumeur à la jambe d'un cheval et de chancre (dans le dictionnaire du moyen français de Greimas ; probablement même racine que gava-, gorge ! ).
L'explication chez Dauzat et Rostaing me paraît tout aussi laborieuse : « d'un thème pré-latin gabarr-it-, apparenté sans doute au gascon gavarro, ajonc, et gaulois -ialo, clairière, champ.
Le méandre n'est actuellement qu'un coude ; le tracé de la Sarthe, dans cette zone plate, très large, et inondable en hiver, a pu varier au cours des siècles. Néanmoins cette explication me semble plus plausible.