Citation:
Ceci appelle deux observations qui peuvent aider à éclairer les points obscurs:
1/ Ne peut-on pas associer :
-Le Bas-vannetais au bassin du Blavet ( et du Scorff?) ?
citation de la réponse: "Oui à peu près, mais la limite ne suit pas tout le cours du Blavet jusqu'au Nord, y a un décrochement à un endroit: la frontière haut-bas-vannetais passe entre Melrant et Bubry, alors que le Blavet passe à l'est des deux, et de Bubry, la ligne atteint à peu près Cléguérec (enfin, un peu plus à l'ouest car Cléguérec est haut-vannetais)."
A la même période où vous échangiez ces propos, incité par un ami dont la mère a appris le breton parlé à Melrand puis a vécu à Bubry et qui est donc très consciente de la différence dialectale assez importante (avec l'impact plutôt négatif que cela a sur l'incitation à s'exprimer en breton avec son entourage de Bubry), je faisais quelques comparaisons entre les bretons de Bubry et de Melrand (j'avais oublié que la limite entre Haut et Bas Vannetais passait "quelque part" entre les deux communes, ayant délaissé la dialectologie depuis quelques années). Notons aussi que la chaîne de transmission de la langue sera interrompue avec le décès de cette dame dans cette famille. Si on veut une survie de la langue, il faut bien une politique linguistique, il faut bien faire de la politique (même si c'est avec maladresse parfois)!
Illustration, par un copié-collé de ce que j'ai envoyé sur un autre groupe de discussion:
PARLANTOÙ BEUBRI HA MELRANT
Un nebeudig skouerioù
Sed'amañ da heul un nebeut skouerioù eus ar pezh a c'heller deskiñ en ur
lenn :
1) Atlas linguistique de la région de Pontivy (gant Pascal ROLLAND, 1994)
"ALRP"
2) Nouvel Atlas Linguistique de la Basse-Bretagne (gant Jean LE DU, 2001)
"NALBB"
Notet am eus eo kalz treutoc'h ar boued kavet e "NALBB" eget ar boued kavet
e Atlas Linguistique de la Bretagne Romane, de l'Anjou et du Maine,
"ALBRAM". Kig lard evit ar romaneg, soubenn an tri zraig evit ar c'heltieg,
mes, siwazh, se n'eo ket souezhus!
Keñveriet am eus parlantoù Beubri (galleg: Bubry) ha Melrant (galleg:
Melrand). Adaptet hag eeunet eo bet ar skritur fonetek ganin.
ALRP des couleuvres: Bubry: èlët, Melrand: èroñ naered, naeron
ALRP (le) baptème: Bubry: (ar) vâdéènn, Melrand: (ar) vâriènn ar vadeziant
ALRP tous les soirs: Bubry: bèpnos, Melrand: bamnoués bemnoz
ALRP (le) cimetière: Bubry: (ar) vèrët, Melrand: (ar) vinèt ar vered
NALBB des nuages: Bubry: kamoul, Melrand: kôdjuss koumoul, kogus
NALBB arc-en-ciel: Bubry ha Melrand: "lagad-bleiz" (e galleg
= "oeil-de-loup"? Brav eo, nend eo ket?)
NALBB des éclairs de chaleur: Bubri: ?, Melrand: bourboñ brogon, dared
NALBB minuit: Bubry: krëyznôs, Melrand: krénôs kreisnoz, hanternoz
NALBB quatorze: Bubry: pwarzék, Melrand: pyardék pevarzek
NALBB bientôt: Bubry: tchén pèl, Melrand: tuchañt ken pell, tuchant
NALBB comment: Bubry: pënôcht, Melrand: pënôs penaos
Quelques exemples de variations du lexique breton de deux communes
limitrophes, en Bretagne occidentale (pays vannetais de l'intérieur), selon
deux atlas linguistiques parus respectivement en 1994 et 2001. Ecriture
phonétique adaptée et simplifiée. A noter la pauvreté du contenu du NALBB
comparé à celui de l'ALBRAM : reflet de la misère dans laquelle sont tenues
les études celtiques en France.
A-galon
GM