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breton "galeheul", français "chasse-galerie&qModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice Bonsoir,
dans son article sur "La 'Mesnie Hellequin' dans l'Historia Ecclesiastica d'Orderic Vital", Mélanges François Kerlouégan, Besançon-Paris, 1994, p. 61-78, Pierre Bouet fait le point sur les chasses nocturnes ("chasse saint Hubert", "chasse Arthur", "chasse Caïn", etc.) d'une part et d'autre part sur les défilés d'âmes errantes ("chasse Galière" ou "chasse Galérie", "chasse Herlequin" ou "mesnie Hellequin", etc). Il renvoie notamment, en ce qui qui concerne la mesnie Hellequin, à différents articles centenaires dont deux au moins doivent être accessibles sur Gallica, puisqu'ils ont été publiés dans le t. 32 (1903) de Romania: - G.L. Kittredge, "The Chanson du comte Herniquin" (p. 303-306) ; - F. Lot, "La Mesnie Hellequin et le comte Hernequin de Boulogne" (p. 422-441). Bien cordialement, André-Yves Bourgès
Rebonsoir,
et voir les pages de P. Sébillot sur le sujet: books.google.fr/books... (Au secours ! J'ai oublié la manip pour réduire la longueur des liens !) AYB
Salut,
Cet article est l'exemple même de la mentalité de l'époque, où tout devait avoir une base historique... Hellequin serait donc un vilain seigneur. Bof. Pour ma part, j'ai rappelé dans un article publié à la SMF, que si l'on fait l'inventaire de toutes les formes du nom, on trouve aussi Herle le Chasseur, doté de bois de cerf. Dans la même famille de termes, on a saint Hernin, monté sur un cerf. Et comme par hasard, on trouve les formes Herquernus et, mieux encore Crénequin. Je vous laisse deviner, en fonction des règles phonétiques de l'ancien français, de quel nom ces deux dernières formes semblent dériver... A+ Patrice Pi d'avri vaut fout' d'berbis
Bonjour, C'est bien pourquoi je soulignais qu'il s'agissait d'articles plus que centenaires ; cependant, plus tôt encore (1893), G. Paris avait pour sa part émis des doutes sur l'existence d'un "modèle" historique pour Hellequin. Ceci étant il me semble parfois qu'à l'ultra-positivisme et à l'hyper-critique tant reprochés à Lot et à ses disciples ont succédé le citra-positivisme et l'hypo-critique dont les excès sont aussi préjudiciables : que dirait-on d'une approche des témoignages sur la révolte des Bonnets rouges (en Bretagne) qui, au prétexte que les insurgés présentaient symboliquement la Gabelle sous les traits d'un être malfaisant, nierait l'historicité de l'impôt concerné... En le raccourcissant, mon lien vers Sébillot a disparu... Bien cordialement André-Yves Bourgès
Grâce à Pierre, le lien est à nouveau actif.... AYB
Salut à tous.
Cela fait déjà plusieurs semaines que je parcoure ce site (de grande qualité !) en long et en large. Je suis entrain de me lire progressivement l’intégralité des sujets du forum "linguistique" (en partant des plus anciens) et je suis arrivé page 2, soit sur des sujets qui ont moins d’un an. Je pensais sur celui-ci pouvoir, éventuellement et modestement, aider son initiateur par quelques remarques, c’est pourquoi je me permets cette intervention.
Etonnement, le terme allemand "gaul" (cheval, avec connotation péjorative) y ressemble fortement. Son étymologie est, à ma connaissance, inexpliquée et n’a pas d’équivalent dans les autres langues germaniques.
A priori, Valhöll et Walhalla et Hell ne sont pas directement rapprochables. Au mieux ils sont issus d’un même thème indo-européen, mais ne peuvent pas être mis directement en parallèle. Les premiers éléments, issus du germanique *hallō, ont le même sens que le français "halle" de même origine. C’est à rapprocher du latin cella. Le second, qui désigne la déesse du même nom et le monde souterrain, séjour des morts, est rapproché d’une racine germanique commune *hel désignant les montagnes. Les cavités souterraines et les formations rocheuses sont très souvent mises en relation. Je ne suis pas spécialiste, mais je pense que les termes latins cēlo (dissimuler) ou collis (colline) font partie de la même famille IE. Je sais qu’il y a ici des gens qui possèdent d’excellentes connaissances en linguistique, peut-être pourront-ils confirmer ou infirmer ? Quant au terme "hellequin ", il sonne très germanique. "-quin" ressemble fortement à une formation suffixale d’une langue germanique passée en français. En témoigne des mots comme "mannequin" (petit homme) ou ramequin (petite crème, puis le contenant). Quant à "helle", mystère. Cela me fait néanmoins penser à Frau Holle (qui a lu Grimm, connaît), figure du folklore germanique, et accessoirement…meneuse de la chasse sauvage. Cordialement
Bonjour,
Euriel explore une piste :
En suivant aussi la piste argotique, mais en français cette fois, nous trouvons les mots gail, gaille, ou gaye (même signification que Gaul en allemand) que le Dictionnaire de l'Argot Larousse fait venir du lorrain (roman) gaille(mauvaise jument ou mauvais cheval), terme lui-même emprunté au lorrain (francique) Geiss: la chèvre. Avec les dérivés galière : jument, gaillon : cheval, galtron : poulain, gaillerie : cavalerie et gailloterie : écurie... Qu'en penser ? A noter cependant qu'en alsacien, gaile, d'après l'Elsässisches Wörterbüech - Dialectionnaire, signifie : "se balancer sur une chaise" (peut-être à rapprocher du mouvement du cavalier sur sa monture)... Cordialement. @+
Faire venir un allemand argotique gaul de *kabalos est très tentant, d'autant que l'emploi de formes issues de *kabalos pour désigner un mauvais cheval est un trait récurrent. Une réserve toutefois : le *b aurait dû théoriquement évoluer en pf, d'où une probable influence extérieure, à mon avis des langues scythes - le vieux persan attestant la forme kaval.
Pour les autres formes, ne connaissant pas les lois d'évolution phonétique de ces différents dialectes, je ne peux rien certifier.
Bonjour,
N’est-il pas possible de faire venir "gaul " du gaulois (par l’intermédiaire du latin), plutôt que de lui prêter une hypothétique évolution directe depuis l’IE ? Le terme ne semble avoir fait souche que dans les dialectes haut-allemands (peut-être en francique et néerlandais également) et n’est attesté nulle part ailleurs dans le domaine germanique. Il aurait pu suivre le même chemin que l’allemand pferd, du moyen latin paraveredus, de veredus, lui-même issu selon toute vraisemblance d’un mot gaulois (gallois gorwydd) ? Maintenant, je reconnais qu’un passage de *caballos à gaul peut faire difficulté. Sans compter des premières attestations très tardives (14ème s.), le sens ancien du mot joue d’ailleurs en défaveur de ce lien de filiation. En moyen haut allemand, gūl avait le sens de "verrat", "animal de sexe masculin", voire de "monstre". Il semble qu’il a d’abord désigné l’étalon (sens qu’il a en partie conservé), avant d’avoir le sens général de cheval (avec connotation péjorative). Le terme gurre (mauvaise jument), tout aussi énigmatique, pourrait lui être apparentée. @+
Le fait que seuls les dialectes haut-allemands attestent de la forme plaide également pour mon hypothèse d'emprunt scythique. On s'attendrait à le trouver aussi en gothique. Mais ce dernier étant une langue morte, le fait de ne pas trouver un mot argotique dans le corpus n'est malheureusement pas surprenant.
C'est très bien de reporter toutes les formes dialectales et apparentées du mot que l'on cherche : c'est effectivement comme ça qu'on doit travailler sur une étymologie. Mais une petite précaution méthologique doit être rappelée, car de nombreux auteurs l'oublient : Ce n'est pas parce qu'un texte est ancien que sa langue est ancienne. Inversement, ce n'est pas parce qu'un texte est tardif que sa langue n'est pas conservatrice. Dans le cas présent, rien ne dit que le sens le plus anciennement attesté soit vraiment plus proche du sens d'origine. Seules une étude du texte dont est issue l'attestation et évidemment la comparaison avec d'autres textes issus d'autres langues permettraient d'en juger avec certitude.
Effectivement, l’attestation de ce terme avant toute chose dans les dialectes haut-allemands pourrait être une piste supplémentaire en faveur d’une origine orientale. En réalité, après recherches, il semble que le terme ne soit pas spécifiquement haut-allemand. J’avais mentionné cette origine à la suite de mon Kluge qui ne proposait que des termes haut-allemands et après avoir constaté que le mot était avant tout utilisé dans le sud de l’Allemagne. Je me suis néanmoins rendu compte qu’il est attesté depuis longtemps également dans les dialectes du néerlandais. Le terme guil, avec le même sens, existe encore aux Pays-Bas (bien que vieilli). Pour l’anecdote, on le retrouve également en vieux suédois (gula), mais il s’agit d’un emprunt à l’allemand.
J’ai consulté un autre dictionnaire étymologique, ils font descendre le terme d’une racine indo-européenne *ĝheu dont la signification est "verser". Je ne sais pas ce qu’en pense Alexandre, mais cela me paraît extrêmement douteux. Ils l’expliquent par un emploi du cheval pour les travaux des champs, en particulier lors de l’ensemencement, moment où l’on "verse" les graines. Pour ce qui est du terme lorrain (roman) ayant donné le français argotique gaille, un éventuel emploi à un francique mosellan correspondant au moyen haut allemand gūl me paraît plus probable qu’un emprunt et un détournement de sens du terme geiss du même dialecte. Si le terme est (ou était) présent en francique mosellan et en néerlandais, et a essaimé en lorrain, il serait intéressant de vérifier s’il n’a pas également accouché de termes en wallon ou en picard, langues ayant subi une forte influence des dialectes franciques. Au final, tout cela nous ramène-t-il au galerie de chasse-galerie ? Je l’ignore. On n’est même pas sûr que ce terme renvoie au cheval. Si tel est le cas, on a alors une hypothèse avec évolution depuis le gaulois et une autre avec un germanique d’origine inconnue.
Salut,
J'ai un peu fait fumer les méninges dernièrement et je me permets de relancer un sujet déjà abordé à de multiples reprises, en évoquant désormais la figure du Hellequin. J'ai pris le temps de lire les différents sujets du forum évoquant le thème et j'ai vu que Patrice s'était penché sur le sujet dans son article "Hellequin, le dieu aux bois de cerf et le Dagda, Mythologie Française, n° 202, 2000". J'aurais souhaité pouvoir le consulter avant de poser la moindre hypothèse et d'explorer des pistes, mais ça n'a pas été le cas. J'aurais également aimé trouver plus de références celtiques – si elles existent – mais ma méconnaissance de l'univers des Celtes m'a empêché de développer dans cette direction. Ne voyez donc pas dans l'absence de pistes évoquant les traditions celtes un manque de considération pour celles-ci, mais plutôt l'expression d'une certaine limite intellectuelle sur ce sujet. Je sais pourtant qu'il existe, a priori, en Cernunnos et l'Ankou deux axes intéressants de recherche sur l'origine et l'explication du nom de la mesnie Hellequin, mais je suis, en l'état actuel des choses, absolument incapable de les explorer. Je me contenterai donc de chercher davantage du côté germanique, en espérant que quelqu'un pourra éventuellement apporter quelque point de vue divergeant constructif, des éléments nouveaux et surtout, peut-être, quelque nouvelle hypothèse issue de thèmes celtiques. Avant toute chose, j'ai utilisé comme point de départ les sources anciennes référencées par cet article, déjà donné en lien dans un autre sujet du forum. Je retiens en particulier la première mention du nom "Herlechini" donnée par Orderic Vital au XIème siècle et celles de Pierre de Blois "Herlewini" et Gautier Map "Herlethingi" au siècle suivant. Hellequin, seigneur du Boulonnais ? C'est la thèse de G. Reynaud qui est retenue par le site, en s'appuyant sur une chanson de geste évoquant ce personnage. Ce seigneur aurait défendu son fief contre les invasions normandes au IXème siècle et son nom serait demeuré par la suite dans la croyance populaire. Cette hypothèse paraît un peu légère, du moins de mon point de vue personnel. Il me semble en effet que les chansons de geste médiévales n'ont jamais fait dans l'exactitude historique (ex. Vikings = Sarrasins). D'ailleurs le personnage n'est, a priori, attesté par aucune source d'époque carolingien et le nom Hellequin, même déformé, ne peut être un anthroponyme franc. Les racines de ce composé sont peut-être (probablement) germaniques, mais personne, à ma connaissance, ne porte aux temps carolingiens (ou antérieurement) un nom comparable. Tout au plus s'agit-il d'un surnom. Quant à en faire un diminutif de Jean, c’est faire preuve, à mon sens, d'une analyse diachronique des choses. Les membres de la noblesse carolingienne portaient en effet quasi-systématiquement des anthroponymes germaniques. Les noms d’origine biblique ne seront remis à la mode dans nos régions que bien plus tard. Au final, comme d'autres, je pense qu'il faille chercher ailleurs l'origine du terme Hellequin que dans un hypothétique seigneur des temps carolingiens dont l'existence semble particulièrement sujet à caution. Un thème anglo-saxon ? La graphie Hernequin donnée dans l'article est particulièrement intéressante. Elle fait immanquablement penser à ce fantôme de la forêt de Windsor nommé Herne the hunter. En ce sens, le fait que les premiers chroniqueurs, qui ont évoqué le nom Hellequin, soient des Anglo-normands n’est peut-être pas innocent. Voici les principaux éléments qui sont attachés au personnage : - Sa condition de chasseur - Son combat contre un cerf - Les bois de l'animal - Sa corne - Son suicide par pendaison - Le chêne auquel il s'est pendu et auquel il semble lié - Son état de revenant malfaisant Le récit fait remonter l’histoire au XIVème siècle, mais tout laisse à penser qu’elle s’appuie sur des éléments plus anciens. Certains objecteront peut-être - et en toute légitimité - qu'une légende à caractère local peut difficilement expliquer à elle seule la large diffusion d'un thème tel que celui de la mesnie Hellequin. C'est une très bonne remarque, mais en réalité la légende ne se limite pas au Berkshire ou au sud de l'Angleterre. Elle est également présente au Danemark qui connaît le personnage de Horns Jæger ou Hons Jæger (jæger = chasseur), ce qui tendrait à prouver que le mythe est ancien et pas uniquement local. Il est d’ailleurs intéressant de noter que Hons est une forme locale de Jean (on a la même contamination que dans le Boulonnais) et que la figure danoise est fortement attachée à la chasse sauvage. Notons d’ailleurs, pour ceux qui ne sont pas convaincus par le rapprochement Herne-Hernequin qu’avec chasseur et chasse sauvage- chasse galerie, le thème ne se renouvelle pas beaucoup. Le fantôme de Windsor est d'ailleurs couramment représenté à cheval, ce qui nous rapproche du terme galerie. Face au parallèle des légendes entre Angleterre et péninsule du Jutland, il semble naturel de se demander si le thème n'aurait pas pu être importé dans l'île de Bretagne par les Angles et les Saxons (ou Jutes, Frisons) lors de leur établissement. On remarque également que la légende de Windsor semble donner une place non-négligeable à un chêne. Or nous savons que les Germains, en particulier les Saxons avec Irminsul, ne rechignaient pas à adorer un arbre particulièrement remarquable. Nous savons également que Windsor, avant d'être fortifié par Guillaume le conquérant, était déjà un site d'importance. Il serait logique de penser que les Saxons, ayant quitté leurs terres ancestrales, ont cherché à établir de nouveaux centres religieux et politiques communs sur le territoire conquis. Cela reste purement hypothétique, mais il n'est pas aberrant d'avancer que Windsor aurait pu être l'un de ces lieux, avec un arbre sacré à l'image d'Irminsul ou d'Yggdrasil. Il est d'ailleurs intéressant de voir que Gautier Map, au XIIème siècle, donne la graphie Herlethingi dans laquelle il n'est pas forcément interdit de voir le terme germanique thing. Au final, s'il fallait retenir une origine germanique à la légende de Herne the hunter et accorder un caractère sacré à son chêne, les motifs de la corne et du cerf pourraient trouver plus ou moins une explication mythologique au regard de nos connaissances au sujet d'Yggdrasil. Nous savons en effet que celui-ci était associé aux figures du cerf Eiktyrnir et de 4 daims se nourrissant de sa ramure. Régis Boyer, spécialiste de la religion scandinave, évoque d'ailleurs la possibilité chez les Germains d'un ancien culte des cervidés qui aurait été progressivement remplacé par le culte du cheval, animal jouant par ailleurs un rôle de premier plan dans les différentes représentations de la chasse sauvage. Un rapport entre Herne the hunter et Cernunnos ? Faut-il aller plus loin et tenter de connecter notre fantôme anglais à une figure mythologique concrète ? De nombreux rapprochements ont déjà été effectués avec le dieu cornu des Celtes. Personnellement je ne suis pas assez informé pour juger si la mise en relation est appropriée ou non. Étymologiquement, cela semble évident et l'existence de Horns au Danemark semble prouver que le nom Herne n'a pas subi une déformation plus ou moins récente faisant de lui un homonyme de Cernunnos par hasard. Mais même si le nom est antique, il n'est pas impossible que la corne et l'histoire du cerf aient été associées à la légende par interprétation populaire du nom. Ces attributs peuvent également être aussi anciens que la figure, sans que cela ne plaide en faveur d'un rapprochement direct avec Cernunnos. Il n'est en effet pas inconcevable que les cultures celtes et germaniques, bien que pas si éloignées que cela, aient toutes les deux fait appel à des thèmes mythologiques évoquant la corne ou le cerf, indépendamment l'une de l'autre. Reste que le panthéon germanique connu n'offre pas de figure "majeure" directement reliée à cet attribut ou à cet animal. Si l'on souhaite mettre en relation Herne the hunter et un "dieu cornu", Cernunnos constitue bel et bien la seule et unique alternative dans l'aire géographique nous intéressant. Le roi Herla Après avoir évoquer le seigneur Hellequin, Herne the hunter et Cernunnos, venons-en au mystérieux roi Herla. Son nom pourrait expliquer les formes Herlequin. Il est dit breton, mais l'anthroponyme et la légende (séjour dans la montagne d'un nain) semblent germaniques. Son appartenance à la chasse sauvage semble se situer dans la logique des choses, si l'on considère que son passage dans la montagne du nain (créature associée à la mort) correspond à un séjour dans l'au-delà , et qu'il effectue donc, en la quittant, un retour dans le monde des vivants. Hormis son association au cortège infernal des damnés et une certaine proximité phonétique des noms, qu'est-ce qui rapproche le roi Herla des autres figures déjà mentionnées ? je l'ignore. Les Harlungen Si l'on évoque le roi Herla, il est difficile de ne pas penser aux Harlungen, sans qu'un rapport direct entre les deux puisse être clairement établi. Il existe plusieurs récits, divergeant sensiblement, qui racontent leur histoire. Ces deux frères sont une sorte d’avatar (comme d’autres) des Dioscures en pays germanique. Ils sont donnés comme les neveux du roi goth Ermanaric, que leur oncle finit par faire exécuter…par pendaison. Le mode de mise à mort n’a probablement ici rien d’anodin. Leur serviteur, celui qui tente de les protéger, se nomme Eckart (ou Fritila). Il est souvent donné dans les pays germaniques comme celui qui ouvre la route de la chasse sauvage en ordonnant aux gens de se ranger sur le côté. Notons également que le souverain ostrogoth porte un nom dans lequel on retrouve la racine irmin, la même que dans Irminsul, qui signifie "immense", mais qui est également l’un des épithètes d’Odin. Odin Puisque l’on évoque le dieu principal du panthéon germanique, creusons un peu. On sait qu’il est surnommé Hangagud (dieu des pendus), que les victimes lui sont généralement sacrifiées par pendaison et qu'il a fait lui-même l'amère expérience de la corde…au même titre que les Harlungen ou Herne the hunter. Ce n’est là pas la seule caractéristique commune puisque, comme nous le savons, Odin est généralement donné comme le maître de la chasse sauvage dans les pays de culture germanique. Notons par ailleurs, pour invoquer à nouveau le thème corne/cervidés, qu’un des surnoms d’Odin est elgr (élan) et que les "Dioscures germaniques", dont les Harlungen seraient un avatar, sont nommés par Tacite Alci (élan). Un des membres de la cohorte en Allemagne est d’ailleurs parfois un chien portant le nom Alke. Le roi des Elfes Pour conclure, faisons également un rapprochement entre la chasse sauvage et les Elfes. On évoque souvent le personnage du roi des Elfes (Ellerkonge en danois) pour expliquer l’origine du nom Hellequin. En Scandinavie, originellement la chasse sauvage est liée à la période du jól, que préside Odin, et dont un autre nom est álfablót (sacrifice aux Elfes). Ces créatures sont d'ailleurs directement regardées comme les membres de ce cortège lugubre et éthéré que dirige Odin. Signalons également que Horns Jæger, au Danemark, est réputé enlever les femmes elfes. Il peut naturellement tout à fait s'agir d'une tradition qui n'a rien d'ancestrale. Le contraire est également vrai : cela peut tout à fait recouvrir quelque chose de très ancien. ---------- Pour remarques, critiques et compléments Pour information, j'ai utilisé pas mal de références, dont en particulier le dico. de mythologie germanique de Claude Lecouteux, dont je ne suis pas fan absolu, mais qui a l'avantage de proposer un condensé d'informations et d'offrir quelques références folkloriques intéressantes. A bientôt.
Salut,
Mon texte devrait à nouveau être disponible un de ces jours, avec mise à jour. Tu peux ajouter à ton corpus saint Hernin, qui montre bien que ce n'est pas germanique. En fait, dans ce texte où il y a plein de chose, j'ai réalisé un stemma des formes anciennes attestées, qui m'a permis de proposer un étymon de type *Hernuinos < * Cernuinos < Cernunos L'hypothèse de Reynaud ne tient pas parce que très tôt, on a fait des dérivés de Hennequin des synonymes de "mauvais garçon", "brigand", d'où vraisemblablement le fait que la forme moyen anglaise Hurlewayne a pu donner... Hooligan. A+ Patrice Pi d'avri vaut fout' d'berbis
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