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toponymieModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice
15 messages • Page 1 sur 1
toponymieBonjour,
Je suis nouvelle sur ce forum, et comme j'ai vu qu'il y avait quelques pointures de l'étymologie, j'aurais une petite question de toponymie à leur poser. J'habite en pays gallo, dans une zone où le breton était parlé au 9e s. lors des grands déffrichements. Beaucoup de noms de lieudit sont donc d'origine bretonne. J'aimerais connaître l'origine du nom du village où j'habite : Trézon (Tréson sur les cartes de Cassini). Pas le "tré", pour ça il n'y a pas de problème : il s'agit d'une trève dépendante de la paroisse de Plélan le Grand. Ma question pour sur le "zon". On trouve aussi à côté Trélo, Trégu... Voilà , donc si l'un d'entre vous à une idée, merci d'avance.
Salut Trezon ,
un très bon bouquin : Jean-Yves LE MOING : Les noms de lieux de Haute-Bretagne. Editions Coop Breizh. Niveau : Doctorat es lettres. JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
envoi préparé le lundi soir, mais rendu innaccessible du fait du lien impossible sur l'A.C dans la soirée.
Salut Trezon, Je ne suis pas sûr qu'on puisse encore le trouver en vente. Peut-être à lire dans une bonne bibliothèque de tes environs. Sur le principe, il faudrait d'abord savoir si ton toponyme est descriptif ou nominatif / emphatique. Le Z provient de toute façon d'une mutation, a priori d'un S, d'un T, d'un D. C'est un phénomène linguistique assez typiquement celtique qui veut que certaines consonnes changent en fonction de l'article ou de la syllabe qui leur précède. Ronan pourra t'en développer d'avantage la question. A savoir : - se trouve t'il dans un vallon, dans une vallée ? on pourrait rechercher à partir du celtique (et breton) : *don = profond, creux, etc, - se trouve t'il sur un escarpement, une côte raide, au sommet d'une côté raide ? on pourrait s'inspirer du breton *sonn = raide, dur, vertical, etc ... - ou bien, si ça ne semble pas répondre à une donnée descriptive locale, la syllabe *Zon peut éventuellement représenter autre chose, probablement un nom de personne ou de principe personnifié. Il est de toute façon nécessaire de rechercher les formes écrites anciennes, pour voir éventuellement l'évolution des graphies, car la graphie actuelle = la dernière, ne correspond pas forcément toujours aux graphies anciennes, et donc, les interprétations faites à partir des graphies actuelles n'ont peut-être rien à voir avec le véritable sens du nom. Il n'y a pas de réponse toute faite sur ce sujet là . Bien à toi, JC Even ******************** Complément du mardi 18 : Lu dans le livre précité, 409 : "Trézon (chapelle & Trezen 1442 Réformation de l'évêché de St Malo; Monteneuf, évêché de St Malo). C'est donc la forme trezen qu'il convient d'analiser. S'agirait-il alors d'un rivage ou d'une grève ? Auquel cas il ne s'agirait peut-être pas d'un *tré = trève, même s'il s'agit d'une chapelle, mais d'un dérivé de tr(a)ez- = grève. A voir ! Peut être Ronan pourra t-il compléter ? JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
Autre possibilité : s'agirait-il d'un gué, d'une traversée de quelque chose ?
Auquel cas, voir *tract-, qui a donné breton treuz = traversée; treuzan : traverser. A voir ! JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
Bonjour Marc'heg an avel
Merci pour tous ces renseignements. Je crois que je vais aller faire un tour aux archives pour essayer de retrouver les formes anciennes de "trézon". Le problème c'est que passé le 17e siècle, je ne déchiffre plus grand chose ! . Donc, tous tes renseignements sont très intéressants, malheureusement, ça ne correspond pas au lieu : Trézon se trouve sur un plateau, en hauteur mais pas directement au sommet d'une côte. C'est plutôt plat tout autour. Il n'y a pas non plus de grève. J'avais effectivement entendu parler d'un autre Trézon à Monteneuf, donc pas très loin de chez moi. Je ne sais pas si l'origine est la même. Pour le gué, ça a pu en effet être quelque chose à traverser, mais je ne vois pas quoi selon la configation actuelle. Il y a bien un petit ruisseau qui prend sa source pas loin, mais il ne traverse pas le village et est vraiment trop peu important pour qu'il y ait eu un gué. Quelques éléments supplémentaires sur le lieu : - Sur un plateau, terrain plat - Proche d'un bois (actuellement, mais à l'époque ?) - Il y a apparemment eu une ou plusieurs mottes féodales pas très loin, - Situé entre Plélan et Maxent (ancien monastère du 9e s., nécropole du Roi Salomon et de sa cour, détruit aujourd'hui !) - Proche de Couedouan, site très ancien d'exploitation du fer (vestiges de bas fourneaux). En tous cas, merci encore.
OK,
Il faut effectivement, en premer lieu, rechercher les fomes anciennes. On ne pourra en discuter qu'à partir de ce moment là . En attendant mieux, comparer avec des évolutions de Dun en *Zun (ex : Sege Dun-um > Sizun ?), de Din en *Zin / *Zen (ex : castrum Moridunum > Carmarthen / Caer Fyrddhin, etc ...). S'il s'agit de mottes féodales, voir éventuellement *dun (quoique ça me semble anachronique). En Basse Bretagne, pour les mottes, nous avons : Moudenn / (ar) Voudenn. Pour vous, en Haute Bretagne, voir peut-être aussi l'évolution du nom de Salomon. Tout ceci n'étant que des pistes de recherches, dont peut-être aucune n'est la bonne. Perseverare ! Perseverare ! JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
Il y a un exemple pas loin de chez toi :
Redon-i / Rennes. En breton écrit, il est proposé : Roazhon, ce qui veut dire que certains bretonnants prononcent : Roazon, et d'autres Roa(h)on, le Z et le H ayant été accouplés par les linguistes afin de permettre l'un et l'autre son. Mais cette graphie en ZH est récente. Pour ma grand-mère, trégorroise monolingue, la sonorité était, (en utilisant des sons français), proche de : Ran-won, avec des N fermés et graves. Mais, je le rappelle, chez toi, nous sommes en Haute-Bretagne. Reste donc à savoir comment se comporte le gallo en ce cas ! JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
Caerfyrddin, sans h
En réalité le ZH dans *Roazhon est une erreur, ca ne correspond ni a l'étymologie, ni aux prononciations locales. Le Z de Roazon ne se prononce qu'en Léon. En vannetais, on ne prononce presque nulle part un h là , et si jamais il y a des endroits où on le fait, c'est pour éviter un hiatus, c'est tout (ca arrive parfois en breton qu'on rajoute des consonnes comme h, v ou y pour éviter des hiatus). Dans les coins que je connais, on ne prononce pas de h dans ce mot. Si on était au Pays de Galles, ca s'écrirait sans doute *Rwyddon.
Prononciation normale
Je crois que ca se prononce à peu près "Renne"; j'ai déjà vu écrit qch comme Resnn en gallo mais c'est à vérifier. En tout cas, pas de trace du d de R(i)edon-.
Ben oui, c'est ça le problème. Il y a sans doute eu une évolution du nom en Breton puis en gallo, et les deux n'évoluant pas selon le même schéma... Pour Roazhon, je suppose que c'est différent puisque c'est la traduction bretonne d'un nom qui n'était pas breton à l'origine. Les rennais n'ont jamais parlé breton. Il existe un nom breton, un nom gallo et un nom français qui ont sans doute évolué parallèlement (sans compter les variantes), mais pas l'un après l'autre. Bon, il faut vraiment que je trouve les formes anciennes de "trézon". Est-ce que vous auriez des idées pour trouver ça ? Je suppose que les minutes de notaires aux archives ne remontent pas assez loin.
Exact, seulement les bretons bretonnants ont toujours su dire "Rennes" dans leur langue, car c'est la capitale de la région, c'est là où est l'administration, on y fait du commerce, les études etc etc. On a donc l'évolution bretonne d'un nom gaulois.
Bien sûr.
Heu, là je crois que tu te trompes, -ct- donne izh ou ezh en breton, treuz vient de trâs (emprunt au latin trans, je crois) > trôs > treuz. *Tract- aurait donné *traezh. A plus
Je possède un relevé de l'INSEE des noms de lieux-dits sur disquette. Je vais y donner un coup d'oeil.
Sinon, j'en suis arrivé à penser à la disparition d'une lettre, consonne intermédiaire, en supposant une forme Trézo(°)on. Ca permettrait la recherche d'un nom de personne. Mais ça ne reste que purement hypothétique. Je le dis en pensant à des lieux du Trégor que je connais bien : - PLUZUNET, en bret. : Pluned, - BOTLEZAN, en bret. : Boléan. JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
JC, tu oublies qd même qch, Trézon est l'orthographe française: les orthographes francaises des toponymes bretons sont généralement archaiques et correspondent à une prononciation ancienne aussi, souvent moyen-breton, alors que les formes actuelles du breton parlé les ont simplifiées (cf ta remarque sur Pluzunet et Botlezan). Donc rien ne dit que Trézon est une forme raccourcie, je pencherais plutôt pr le contraire; si on parlait breton dans cette région-là (ce qui n'est pas le cas d'après ce qui a été dit), on dirait Tréon peut-être...
Bonjour à tous,
La "kyrielle " en gros du nord au sud des noms en Tré du coin donne: Tredéal Trégu Trélo Trézon Trébery S'ils datent de la même époque pour leur création, peut-être étaient ils reliés entre eux par un chemin? C'est l'impression que donne la carte. Quasiment rien sur Plélan le Grand dans la carte archéologique de la Gaule dpt 35 (faute de prospection? Etonnant!) Au passage je découvre que des ancêtres possibles à moi à Plélan y avaient carrément leurs rues et leur ville!!! Cordialement / A wir galon Gérard
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