Tout d'abord, je vous signale que je ne suis qu'un esprit curieux et n'ai aucune prétention intellectuelle dans le domaine de la linguistique.
Aussi vous demanderai-je un peu d'indulgence.
La polémique idéologique ne m'intéresse pas. Ce que je recherche, c'est de comprendre si oui ou non Jules César a réellement pu observer trois régions linguistiques bien distinctes durant sa guerre des gaules :
Tout d'abord l'épigraphie gauloise ( travaux de Pierre-Yves LAMBERT sur "la langue gauloise", ne paraît pas susceptible d'apporter de réponse étant donné la localisation des inscriptions à la seule région du Rhône.
Ensuite il m'a semblé ( dans la mesure de ma maigre documentation ) qu'aucune culture matérielle ne peux coïncider avec le territoire décrit par Jules César pour les Celtes. Ni la culture laténienne, ni les champs d'urnes...et il faudrait remonter aux lointains chasséens du néolithique pour retrouver au moins la frontière de la Garonne?
Sachant par ailleurs que le celte ( ou le gaulois pour les latins ) était encore parlé au Vème siècle par la noblesse arverne ( selon le témoignage de Sidoine Apollinaire ), nous pouvons imaginer que cette langue a perdurée beaucoup plus longtemps chez les paysans.
Et qu'il n'est pas insensé de penser que la toponymie en conserve quelque chose.
Concernant ce qui est admis par les toponymistes, le suffixe -AKO ( ACUS en latinisé ) pour la couche "gauloise":
Ce suffixe a pratiquement disparu du territoire de la langue d'OIL.
Presque autant avec l'installation des bretons en armorique, et il est également peu fréquent sur la rive gauche du Rhône.
Ces finales se retrouvent en basque, dans la plupart des langues a grammaire agglutinante, mais aussi dans l'arabe.
Dans la toponymie moderne, on en retrouve en Italie du nord puis dans les alpes dinariques.
Par exemple le toponyme "chirac" se retrouve jusqu'en Turquie.
Quelle argumentation permet d'attribuer ces suffixes à une grammaire "indo-européenne"?
Pour essayer d'en savoir un peu plus, j'ai imaginé un méthode de statistique des différents suffixes ( simplifié à 18 catégories dans mon hypothèse ) sur la toponymie actuelle.
En utilisant le 1/25 000 de l'IGN pour avoir une couverture suffisamment uniforme de tout le territoire, et en éliminant les doublons par communes afin de limiter les erreurs.
En faisant un test sur le Tarn-et-Garonne et le département de la Marne pour vérifier si les frontières linguistiques évoquées par Jules César avaient encore conservé quelque chose de concret :
1) du coté de la rive droite de la Garonne tout comme du coté de la rive gauche de la Marne, un seul dénominateur commun décelé:
-une augmentation sensible des toponymes en "iota" ( -ia,ié,ier,io...) ou en ï ( -ill ).
2) du coté aquitain de la rive gauche de la Garonne, une prédominance des suffixes en "t,d" ( -at,et,ot...)
3) du coté belge de la rive droite de la Marne, un augmentation des suffixes en "y" ( -ay,ey,y,oy...et en prenant é=y ).
Il ne semble donc pas impossible, "a-priori", de retracer des territoires cohérents avec l'emploi de la toponymie actuelle ( en dépit de toutes les vicissitudes de son évolution! ).
Cela suppose évidemment un travail très lourd et l'emploi de l'informatique.
Quelqu'un sait-il si de telles analyses ont déja été effectuées?