Bonjour à tous,
Dans le lien signalé récemment par Organomeskos, on trouve ce document épigraphique gravé sur une bouteille de verre, d'une qualité assez exceptionnelle pour une inscription en gaulois :
IBETIS VCIU ANDECARI BIIETE (buvez de ceci et soyez très aimables, trad. L. Fleuriot)
P.Y. Lambert y lit du latin : bibete (=bibite), buvez ; ibetis (=ibitis), vous irez ; uciu (= ocius), plus vite. C'est une « proposition raisonnable », selon X. Delamarre.
Est-ce que Mr Lambert n'a pas été influencé par la qualité, exceptionnelle pour une inscription gauloise, du graphisme ?
Quid de andecari ?
Et si on suit l'ordre des lettres, on a bien BIIETE.
D'autre part, la présence de la feuille de palme peut indiquer que la phrase commence avec ibetis. On aurait donc en latin : « vous irez plus vite andecari buvez »
La proposition de L. Fleuriot est plus pertinente, compte tenu de l'hypothèse qu'il fait d'une suffixation pronominale ibeti-is, la forme attendue à l'impératif pl. étant ibete (comme biiete).
Ibete, buvez, est à rapprocher de ses équivalents vieil irlandais ibid, breton KLT evit et surtout vannetais ivet.
Si la celticité de la phrase gravée est avérée, on pourrait relier la qualité de l'exécution à un certain prestige de la langue gauloise à cette époque.