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Le bouclier gaulois à l'étudeModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice Re: Le bouclier gaulois à l'étudeJe reviens sur le sujet des lances, évoqué en début de fil.
Plu exactement, sur le rapport de la lance et du bouclier... Il me semble par ailleurs avoir lu je ne sais où sur l'Arbre que les lances étroites sont plus aptes à se planter dans les boucliers et les lances larges à "faucher" depuis la seconde ligne. Et là , je m'interroge = est-ce que les lances à encoche (pas à trou) pourraient avoir servi à arracher le bouclier du gars d'en face ? Mon site de dessinatrice = http://souffledenuit.eu
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Re: Le bouclier gaulois à l'étudeWouoaouh ! Voilà une bonne exhumation !!!
Pourrais-tu apporter quelques précisions concernant les lances à encoches ? S'agit des fers de lance ouvragés ? Pour l'utilisation des lances, il faut garder à l'esprit, comme déjà expliqué de nombreuses fois qu'un usage au sein d'un groupe armée est quelque peu différent d'un usage en duel. Dans un groupe, les mouvements des bras sont limités, le plus souvent de haut en bas ou d'avant en arrière, car le camarade se trouvant à droite est souvent très proche et ne permet pas une totale liberté de mouvement, sans parler du chaos que provoque la collision entre les deux blocs armés qui peut encore plus serrer les hommes les uns contre les autres. Quand on parle des lances utilisées en seconde ligne, il s'agit d'abord d'une hypothèse que seuls les recherches actuelles étayent, nous n'avons aucune source antique pour les combattants gaulois sur ce sujet précis. Ce "fauchage" est tout relatif, on se sert simplement de la longueur de la hampe pour insinuer le fer au delà de notre première ligne pour venir "titiller" la première ligne adverse. Les fers des lances de la seconde ligne se retrouvent grosso modo à hauteur des visages de la première ligne adverse, obligeant ces adversaires à être plus vigilants... Si on peut expliquer les choses comme cela. C'est un peu simpliste, je le reconnais... D'un autre côté le passage des hampes des lances de seconde ligne se fait sur les épaules des hommes de premières lignes, cela provoque une certaine gêne pour qu'il puisse assurer sa propre survit... Ne perdons pas de vue l'essentiel (en ne considérant pas l'infanterie légère) : en règle générale une bataille antique ce sont d'abord deux armées qui entrent en collision, les armes d'hasts ont le premier rôle, puis on fait appel à l'épée lorsque l'on se trouve trop proche de l'adversaire. VAE VICTIS
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Re: Le bouclier gaulois à l'étudeSalut,
J'ai relu une partie du fil. Une remarque, un lancier ne cherche pas spécifiquement à planter sa lance dans un bouclier : cela arrive quelquefois neutralisant le bouclier et parfois aussi la lance. Une des distinctions que Franck Mathieu a introduite avec raison, me semble-t-il est celle de deux types de fers de lance : un fer effilé et pointu destiné à priori à frapper d'estoc un adversaire cuirassé et un fer large et tranchant, destiné à frapper à priori un adversaire dépourvu de cuirasse ou cotte de maille. Les à priori sont là pour signifier que, comme Leukirix l'a plusieurs fois mentionné, on frappe ce qui est devant sans pouvoir vraiment choisir sa cible, dans un combat collectif. Dans un duel, comme je l'ai raconté, un fauchage avec la lance bluntée est possible mais j'ai des doutes sur cette possibilité avec une lance en fer. Quant au bêchage, c'est une action naturelle pour un lancier tenant son arme à deux mains mais là aussi, cela relève plus d'une culture de combat des reconstituteurs que d'une pratique réelle dans l'Antiquité, à la différence de son usage attesté à la fin du Moyen-Age, notamment au XVe s. Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)
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Re: Le bouclier gaulois à l'étudeL'usage des lances à une seule main m'intrigue énormément, aussi... Je suis tout à fait consciente du fait que ça ne se manie pas comme un simple bâton.
La question porte sur les encoches et sur l'éventualité qu'on puisse s'en servir pour accrocher le bord d'un bouclier par le côté. Si les fers de la seconde ligne se trouvent à hauteur du visage de la première ligne adverse, c'est tout bon pour s'en prendre aux boucliers plutôt qu'aux hommes, il me semble... Évidemment, faucher (ou balancer ou autre terme, que ça soit horizontal ou incliné) implique les deux mains, ce qui pose un problème du point de vue du bouclier. Mais... Est-il certain que toute la seconde ligne, justement, aie un bouclier en main ? Ou les autres lignes ? Mon site de dessinatrice = http://souffledenuit.eu
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Re: Le bouclier gaulois à l'étudeLe bouclier gaulois ne possède pas d' énarmes dans lesquelles on puisse passer l'avant-bras, la main gauche du lancier tient le manipule horizontal, la lance est tenue/ ou projetée par la main droite. Une fois la lance fichée, cassée, projetée, le lancier devient épéiste et tire son épée du fourreau pour frapper de haut en bas. Les énarmes, deux courroies de cuir, existaient sur les écus médiévaux et aussi sur les hoplon ou aspis grecs couplés ici à un manipule vertical ; cela n'empêche pas le fait que la lance grecque, la doru, était maniée à une seule main en position haute ou basse. En revanche, la sarisse macédonienne, une pique longue de 5 à 7 m, était maniée à deux mains, le phalangiste disposant d'un petit bouclier rond suspendu par un baudrier.
Dernière édition par Sedullos le Jeu 21 Juin, 2012 17:48, édité 2 fois.
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Re: Le bouclier gaulois à l'étudeLa combinaison lance, bouclier et épée se retrouve dans tout le monde celtique, même si un coutelas ou un couteau plus court ont pu se substituer parfois à l'épée. Les lignes de lanciers disposent de boucliers, au moins les trois premières. Que des "piquiers", tenant leur arme à deux mains, aient pu exister pourquoi pas mais ils auraient dû logiquement être en arrière, voire s'intercaler entre les lanciers. Mais là on est déjà , dans la spéculation.
Au IIIe s. av. J.-C., il y avait aussi des épéistes gaulois comme en témoigne le récit de Polybe sur la bataille de Cannes en 216 av. J.-C. Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)
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Re: Le bouclier gaulois à l'étudeJe partage les propos de Jean Paul
Mais décidément je ne comprends pas cette affaire d'encoche. Pour qu'une encoche puisse accrocher quelque chose il faut la forme qui convient, hors les ajours des fers gauloises, assez peu nombreux, sont curvilignes, il est donc certain que cela ne peut pas accrocher quoi que ce soit... Pour l'affaire des boucliers des seconde lignes et le reste, c'est une évidence, car rappelons que l'infanterie est organisée en colonne et que ces colonnes sont placées côte à côte. Bien... Si l'homme en tête de colonne est le seul à posséder un bouclier, comment se protège l'homme de derrière si le premier devant lui tombe et ainsi de suite ? En réalité, tous les hommes de deuxième position et le autres derrière eux sont susceptibles de se retrouver au premier rang, c'est pour cela qu'il leur faut une arme de poing et un bouclier... Ces points ont déjà été débattus dans d'autres post, notamment l'art de la guerre si mes souvenirs sont exacts... VAE VICTIS
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Re: Le bouclier gaulois à l'étudeoups ! Sed. Sujets postés en même temps !!!
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Re: Le bouclier gaulois à l'étudeEncoche curviligne = ça c'est une réponse, Leukirix !!!
Forcément, on va pas loin... C'est clair et net, t'as raison. Mon site de dessinatrice = http://souffledenuit.eu
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Re: Le bouclier gaulois à l'étudeLes encoches de Séléné me font penser aux saunia de Diodore de Sicile mais là il s'agirait de fers de javelots échancrés produisant des blessures effroyables. Ces armes de jet étaient utilisés par les guerriers à char selon Diodore.
L'aspect dévastateur du saunium n'est d'ailleurs pas sans rapport celui du gae bolga de CúChulainn dans La Razzia des vaches de Cooley. Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)
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Re: Le bouclier gaulois à l'étudeJe n'ai sans doute pas réfléchi assez avant de poser ma question, Sed...
Ca m'est venu trotter dans la tête (une sorte de hors-sujet) pendant que je dessinais un bouclier par terre aux pieds d'un gros costaud à braies à carreaux et muscles à volutes... Un dessin que j'ai commencé y'a deux semaines. Vas comprendre. Le chaudron qui me sert de tête mijote bizarrement, des fois L'usage en rapport aux chars, on peut imaginer aussi en sens inverse... Est-ce qu'une encoche (curviligne) pourrait servir à endommager le harnachement pour empêcher de conduire le char ? (là , c'est carrément acrobatique, tu peux me le dire tout de suite! Mais puisque tu parles de char...) Les lames échancrées ou à trous sont assez loin d'être des pointes de javelot... Diodore dit-il quelle taille ils faisaient ces saunia ? Mon site de dessinatrice = http://souffledenuit.eu
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Re: Le bouclier gaulois à l'étudeSalut,
Les fers ajourés peuvent être des fers de lances-enseignes. Les Gaulois utilisaient plusieurs modèles de javelots : on a six ou sept noms. Certains étaient destinés à percer, d'autres pouvaient en plus trancher, je suis l'hypothèse de Leukirix. Selon Diodore, les saunia ont des fers aussi longs que des épées mais il ne précise pas la "nationalité" des épées en question, probablement méditerranéennes. Séléné, ton histoire de chars est un peu loufoque : c'est un crochet et pas une échancrure qui pourrait accrocher. Or à la différence de la Chine ancienne, il n'y a pas dans l'Antiquité de lances à crochet comme les sacquebutes et les guisarmes médiévales. Les seules exceptions sont le soliferreum des Lusitaniens, muni d'une barbelure à son extrémité à rapprocher des angons germaniques et un pilum romain (de rempart ?) très bizarre trouvé sur le site d'Alésia à Alise-Sainte-Reine. Cette arme possède un fer droit muni d'une excroissance latérale se recourbant légèrement vers le bas, inv. 378, pl. 71 de Susanne Sievers, cf Alésia. 2, Le matériel. Dernière édition par Sedullos le Ven 22 Juin, 2012 10:33, édité 1 fois.
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Re: Le bouclier gaulois à l'étudePour la lance-enseigne, je suis d'accord...
Mais tout de même, ça n'empêche pas de se demander si ça peut être autre chose. grand comme une épée ? bien dis... et on a retrouvé des trucs qui correspondent au signalement ? Mon site de dessinatrice = http://souffledenuit.eu
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Re: Le bouclier gaulois à l'étudePour Diodore, les fers de lance ont une coudée de long soit environ 45 cm ; on a trouvé des fers qui font douille comprise jusqu'à 70-80 cm.
J'arrête pour aujourd'hui : ce week-end, nous sommes à Saint-Gence et j'ai du matériel à préparer. Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)
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Re: Le bouclier gaulois à l'étudeSur l secteur méditerranéen ces fers de 70 ? Ou secteur gaulois ?
Bon WE ! Mon site de dessinatrice = http://souffledenuit.eu
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