Cet été à Bibracte (à consommer avec modération)

[Orgenomeskos]

Je ne sais pas pour vous, mais pour ma part je vais presques tous les étés à Bibracte pour l'exposition temporaire et n'ai jamais été déçu. Cette année, le thème est le vin.

Le vin, nectar des dieux
Exposition temporaire du 22 avril au 13 novembre 2005 au musée de Bibracte

D’avril à novembre 2005, le musée de la civilisation celtique de Bibracte présente « Le vin, nectar des dieux » : une exposition exceptionnelle, consacrée au vin dans l’Antiquité, conçue en partenariat avec le Pôle Archéologie du Rhône.

Apparu il y a 8000 ans, le vin est un puissant ferment de civilisation. Des Mésopotamiens aux Celtes, en passant par les Grecs et les Romains, le vin, source de plaisir, est le privilège des divinités et des puissants.

A partir du VIIe siècle avant notre ère, les Celtes s’approprient ce breuvage en adaptant à leur culture les rites qui s’y rapportent : offrandes aux dieux et festins grandioses rapprochent le guerrier de l’immortalité. Chacun se doit de boire aux yeux de tous, dans une luxueuse vaisselle qui sera emportée dans la tombe. Sur les sanctuaires, les amphores voisinent avec des trophées consacrés aux divinités et aux héros qui ont permis la victoire. Pourtant, le goût immodéré des Celtes pour le vin ne serait-il pas à l’origine de la conquête de la Gaule par César ?


Dans le cadre de l’exposition, dégustations, conférences, visites guidées, ateliers pour le jeune public... rythmeront la vie du musée de Bibracte pendant huit mois.

Un ouvrage de près de 350 pages et 300 illustrations, rédigé par une trentaine de spécialistes et consacré au vin dans l’Antiquité sera proposé à la librairie du musée.
Editions Infolio- Prix de vente : 29 € - Version de luxe cartonnée à 39 €.

http://www.bibracte.fr/fr/Magazine/Article_2.php?rub=01&srub=02&ssrub=&langue=fr

[Orgenomeskos]

Qui a dit que les gaulois n'étaient plus à la mode? La vieille forteresse fait parler d'elle (article publié dans Marianne)

Lieu de mémoire : Bibracte ou le creuset de la nation française.


Située entre la Saône et la Loire, l’oppidum gaulois de Bibracte ( aujourd’hui Mont-Beuvray) occupe une place particulière dans notre histoire retracée par un DVD publié par les éditions Montparnasse. Découverte de ce lieu.

L’on ne connaît le plus souvent de l’histoire que la vision du vainqueur. « Nos » ancêtres les Gaulois n’ont laissé que de très rares témoignages écrits de leur présence en Gaule ( quelques inscriptions funéraires). Ce que nous savons d’eux, nous l’avons appris en lisant La guerre des Gaules de leur vainqueur, Jules César, qui ne passait pas précisément pour être un admirateur de leur civilisation.

Le général romain avait toutefois des alliés gaulois, en particulier les Eduens dont la capitale, Bibracte, était située sur l’actuel Mont Beuvray, à 900 m de hauteur, en plain cœur du parc naturel du Morvan. Ces Eduens lui furent particulièrement utiles pour refouler les Helvètes qui avaient décidé de quitter leurs montagnes pour s’installer en Saintonge.

L’alliance des Eduens et des Romains façonna l’architecture de Bibracte. A côté de masures en bois, l’on trouvait des maisons de pierre « à la romaine », propriétés de riches commerçants. Ceux-ci n’étaient pas les derniers à croire la légende selon laquelle les Eduens seraient jadis venus de Troie tout comme les Romains, érigés ainsi au rang de lointains cousins.

La cité, située à côté de mines, était réputée pour ses artisans travaillant le métal. L’alliance entre Eduens et Romains se rompit en 58 avant JC. C’est sur cette montagne, lieu sacré par excellence, que les différents chefs des tribus gauloises se réunirent et que l’Assemblée des Gaules demanda à Vercingétorix de prendre la tête des troupes destinées à repousser les Romains. En 52 avant JC, une nouvelle Assemblée confirma le chef arverne dans ses fonctions de général en chef, ce qui ne l’empêcha pas de capituler, peu de temps après, à Alésia. Le site de Bibracte fut alors progressivement abandonné au profit d’Augustodunum ( Autun), l’une des plus belles cités gallo-romaines, dont l’atmosphère est retracée dans un étrange roman policier écrit par l’un des meilleurs historiens contemporains de la Gaule, Christian Goudineau ( L’enquête de Lucius Valérius Priscus, Actes Sud, 334 p., 22, 90 €) .

Victime de la concurrence d’Autun, Bibracte sombra alors dans l’oubli, en dépit d’une légende attestant que Saint Martin y fit étape. C’est sous le Second Empire que des fouilles commencèrent à y être entreprises à l’initiative d’un notable local, Jacques-Gabriel Bulliot. Pour des raisons qui tenaient autant à sa passion pour l’histoire qu’à des considérations politiques. Napoléon III avait écrit un modeste livre sur César et la guerre des Gaules et la France était à la recherche de son passé. Un passé qui exigeait une ville fondatrice, berceau de l’unité nationale progressivement constituée au fil des siècles.

Bibracte fit l’affaire. La défaite de 1871 face à la Prusse accentua ce phénomène. Pour honorer les vaincus du présent, on célébra les vaincus du passé et l’on relut la guerre franco-prussienne à la lumière de la guerre des Gaules. César devint Bismarck, Vercingétorix Gambetta. Les Gaulois symbolisaient la folie et la liberté face à un monde policé terrifiant. D’où l’importance revêtue par les fouilles entreprises de 1867 à 1895 par Jean-Gabriel Bulliot dont on peut admirer les principales richesses dans le musée consacré à la civilisation celtique, un superbe bâtiment dont l’architecture épouse le paysage.

Civilisation celtique et non plus seulement gauloise, la nuance est de taille et procède de la passion européenne de François Mitterrand, visiteur assidu de Bibracte. On murmure même qu’il rêvait de se faire enterrer sur le Mont Bibracte. Car les Eduens commerçaient avec toute l’Europe, avec l’Angleterre mais aussi avec la Hongrie, et cette dimension européenne donnait à ce lieu une signification prémonitoire, épousant les vues géopolitiques du président français. Autant de questions qui sont soulevées par les différents intervenants du DVD réalisé par les éditions Montparnasse et qui vous donnera l’envie d’accomplir à votre tour un pèlerinage à Bibracte.

P.G.

*Bibracte, un film réalisé par Loïc Jourdain, texte de Jean Rouad, amcfilms/France3 Bourgogne Franche Comté, 52 minutes, Editions Montparnasse Pour plus de renseignements sur la collection « Des lieux pour mémoire », voir http://www.editionsmontparnasse.fr

[Fergus]

Lieu de mémoire : Bibracte ou le creuset de la nation française.

Hi hi hi...

[Marc'heg an Avel]

Salut Fergus,

Heureux de te revoir.

Pour une fois (comme souvent ! ), nous sommes d'accord :

En l'occurence, ici, c'est un rappel des images d'Epinal et de l'école jacobine julesferrienne ou julesferristes sur la création de la nation française.

A moins qu'il ne s'agisse aussi d'un clin d'oeil de la part d'Orgenomeskos

JCE

[lopi]

Bibracte est aussi à l'honneur sur les dossiers de France2.
Voici aussi ce qu'on peut lire :

Quant au terme "Gaulois", il désigne en général les Celtes à l’ouest du Rhin, grosso modo ceux de l’actuelle France et de l’actuelle Belgique. Les historiens allemands n'aiment pas beaucoup le mot, lui trouvant une connotation quelque peu "nation française".

[Orgenomeskos]

A moins qu'il ne s'agisse aussi d'un clin d'oeil de la part d'Orgenomeskos

te connaissant un peu Jean-Claude, je me doutais que ce titre ne manquerait pas de te faire réagir! C'est un petit peu exprès que j'ai gardé le titre de l'article de Marianne...