Paleo : les Cahiers de la grotte Chauvet

[Sedullos]

Salut,

Les éditions du Seuil viennent de sortir deux volumes d'une nouvelle collection : Les Cahiers de la grotte Chauvet.

Les mammouths de la grotte Chauvet / Bernard Gély, Marc Azéma. -
Seuil, 2005. -115 p. - (Les cahiers de la grotte Chauvet)

Les félins de la grotte Chauvet / Jean Clottes, Marc Azéma. -Seuil, 2005. -125 p. -(Les cahiers de la grotte Chauvet)

30 € le volume.

Des petits albums sympa avec beaucoup de photos et de dessins.

[Muskull]

J'aime bien Clottes parce que ses pairs le prennent pour un "poète".
Je le recommande aux esprits "libres" qui pensent que la nature humaine peut devenir ailée.
Merci Sed, mais c'est un peu chérot pour moi. Va aller à la Fnac, on a le droit de regarder gratos.

[Sedullos]

C'était pour que tu grattes "le terreau des origines",


le mammouth et le tigre à dents de sabre, ça fait de gros trous !

En attendant l"Age de Glace 2

[Muskull]

C'était pour que tu grattes "le terreau des origines",

Lu bien plus de choses sur le terreau que sur les celtes Sed. Les celtes sont un court épisode finalement mais bien instructif sur le passage d'un temps à un autre. Pas un temps ordinaire, quelque chose comme un "kalpa" en fait.

L'âge de glace, le film, c'est bien là où il y a un écureuil aussi cinglé que celui d'Avery au début et à la fin ?
Bien aimé le début et la fin.

[frédérique]

Merci Sedullos pour toutes ces références d'ouvrages. Personnellement je les ai soigneusement notées, et je vais essayer d'en faire acheter par la médiathèque/biliothèque. Ca nous changera des vieilleries qu'ils nous servent depuis vingt ans !

[Sedullos]

C'était pour que tu grattes "le terreau des origines",

Lu bien plus de choses sur le terreau que sur les celtes Sed. Les celtes sont un court épisode finalement mais bien instructif sur le passage d'un temps à un autre. Pas un temps ordinaire, quelque chose comme un "kalpa" en fait.

L'âge de glace, le film, c'est bien là où il y a un écureuil aussi cinglé que celui d'Avery au début et à la fin ?
Bien aimé le début et la fin.

Oui, la suite va bientôt sortir, j'ai beaucoup ri en regardant ce film : l'écureuil est catastrophique

Ce qui est marrant d'ailleurs, c'est le choix de cet animal qui dans la vieille mythologie germanique galope de haut en bas de l'arbre du monde Yggdrassil, colportant les médisances entre le serpent du monde à la base et l'aigle au sommet. Mais je ne pense pas qu'il y ait de lien entre les deux

[Sedullos]

Merci Sedullos pour toutes ces références d'ouvrages. Personnellement je les ai soigneusement notées, et je vais essayer d'en faire acheter par la médiathèque/biliothèque. Ca nous changera des vieilleries qu'ils nous servent depuis vingt ans !

Ouais, fais bosser mes collègues !
IL y a aussi un beau livre sur la grotte Cosquer qui vient de sortir, je donnerai les références la semaine prochaine.

[ejds]

Chasseur d’images

Heureux, l’homme des cavernes, heureux celui qui savait pratiquer son art, sans armes, ni arithmétique ... :

Découverte en Charente de peintures datant de l'époque Cro-Magnon
2006-02-05 14:39:35
ANGOULEME (AFP)

http://actu.voila.fr/Article/mmd--franc ... yt8ey.html

Des peintures datant de l'époque Cro-magnon, ont été découvertes dans une grotte de Charente, a indiqué samedi à l'AFP le président du conseil général de Charente Michel Boutant.

"Sur les photographies, j'ai vu une main et un visage. Cette découverte est qualifiée d'exceptionnelle", a-t-il ajouté, confirmant une information parue dans la presse locale. La découverte date de novembre mais n'a été révélée que vendredi lors des débats budgétaires au conseil général.

Interrogé par l'AFP, André Debenath, professeur émérite de préhistoire, qui a enseigné à l'université de Perpignan, spécialisé dans le bassin de la Charente et le littoral atlantique marocain, a confirmé qu'il s'agit bien d'une "grotte ornée" datant de l'époque Cro-magnon.

Au regard de la faune préhistorique et des animaux fossilisés retrouvés dans la grotte, on peut estimer la date du site à la période aurignacienne (30 à 35.000 ans) ou la période magdalénienne (15.000 ans), selon lui.

Des expertises menées par la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) du Poitou-Charentes doivent être menées prochainement.

"La découverte est surtout exceptionnelle pour la Charente qui a très peu d'art préhistorique", a ajouté M. Debenath.

La grotte située à Vilhonneur à l'est d'Angoulême, sur un terrain privé, a été découverte en novembre par des spéléologues.

"C'est un trou qui était connu depuis longtemps, autrefois les gens allaient y mettre les bêtes crevées. Les spéléologues travaillaient dessus depuis deux ans", a précisé le maire de la localité Henri de Marcellus.

Composé de deux salles dont une de quarante mètres de long sur seize mètres de large, et d'accès difficile, le site est aujourd'hui fermé.

© AFP.

La grotte découverte en Charente restera fermée (ministère de la Culture)
05-02 15:25:49

http://actu.voila.fr/Depeche/ext--franc ... mh2hz.html

La salle décorée découverte dans la grotte de Vilhonneur, en Charente, "est et restera inaccessible à la visite du public", a indiqué le ministère de la Culture et de la Communication dans un communiqué transmis samedi à l'AFP.

"L'analyse et la conservation de ce type de découverte sont organisées par la loi. Celle-ci prévoit que les gravures appartiennent à l'Etat, l'inventeur devant être associé à l'exploitation de la découverte, le propriétaire du sol n'ayant pas de droit particulier, hormis celui concerné par l'accès du site souterrain", note le ministère.

Selon le ministère, "pour intéressantes qu'elles soient, ces découvertes s'inscrivent dans la lignée des grottes connues" et "ne présentent pas pour autant le caractère spectaculaire" de celles de la grotte Chauvet (Ardèche).

Le ministère souligne que les gravures pariétales, ainsi que les ossements humains et animaux, qui datent du paléolithique supérieur (période gravettienne, autour de 25.000 ans avant Jésus-Christ) ont été découverts en novembre 2005.

"Comme il est d'usage pour ce type de découverte, et afin d'assurer la sécurité des vestiges, les services du ministère de la Culture et de la Communication ont interdit l'accès à cette salle et pris les mesures conservatoires nécessaires en observant une stricte discrétion, aujourd'hui rompue", souligne le ministère.

© AFP.

e.

[Sedullos]

Salut,

Ouah, merci beaucoup de l'info, jeudi, j'allais présenter ces bouquins à des collègues des bibliothèques de Charente et j'ignorais cette découverte rendue publique par mon président.

[ejds]

Oui, du top secret! Affaire à suivre donc !

Découverte en Charente de gravures plus anciennes que celles de Lascaux
2006-02-05 19:25:07
ANGOULEME (AFP)

http://actu.voila.fr/Article/mmd--franc ... yt8ey.html

Des gravures datant d'environ 25.000 ans avant notre ère, donc beaucoup plus anciennes que celles de Lascaux, ont été découvertes sur les parois d'une grotte à Vilhonneur près d'Angoulême (Charente), selon la préfecture de Charente et le ministère de la Culture.

"C'est plus ancien que Lascaux, c'est la première chose que disent les scientifiques. Mais ils n'en disent pas plus pour l'instant", a indiqué dimanche à l'AFP le préfet Michel Bilaud. Des experts sont attendus dans les jours prochains sur le site.

"C'est sûrement intéressant parce que c'est très très vieux. Mais au plan événementiel, touristique, ce n'est absolument pas Lascaux". Les fresques de la célèbre grotte de Dordogne, chef d'oeuvre de l'art préhistorique classé patrimoine mondial de l'Humanité, remontent à 17.000 ans avant JC.

Selon le ministère de la Culture, ces vestiges -gravures sur parois, ossements humains et d'animaux- datent "du paléolithique supérieur, période gravettienne, autour de 25.000 ans" avant notre ère.

"Pour intéressantes qu'elles soient, ces découvertes s'inscrivent dans la lignée des grottes connues comme celles de Cussac en Dordogne, et ne présentent pas pour l'instant de caractère spectaculaire comme celle de la grotte de Cosquer (Bouches-du-Rhône) et de Chauvet (Ardèche)", selon le ministère.

"Sur les photographies, j'ai vu une main et un visage. Cette découverte est qualifiée d'exceptionnelle", a pour sa part assuré le président du conseil général de Charente Michel Boutant. La découverte date de novembre mais n'a été révélée que vendredi lors des débats budgétaires au conseil général.

Spéléologue amateur, Gérard Jourdy, un retraité de 63 ans, se présente comme le "découvreur" de la grotte, située au fond d'un trou où les éleveurs de la région jetaient les animaux morts.

Il a donné à l'AFP les détails ce qu'il avait vu: "dans une petite salle, on a trouvé des ossements de hyènes, de deux hyènes, le squelette entier, c'est très rare".

"Dans la même salle, il y avait des ossements humains dans les gravats. On voyait bien des tibias, des vertèbres, les omoplates".

"Dans la grande salle, il y avait une main très jolie, très fine. Il n'y en avait qu'une, de couleur bleu cobalt. Quand on arrive dans la salle, on dirait qu'elle nous dit bonjour, c'est incroyable".

"J'ai ensuite vu une sculpture sur la paroi. C'était de la calcite (carbonate de calcium) formant une stalactite. Ils ont fait un visage de face, avec un peu le menton, la tête. Au milieu, il y avait une croix. On aurait dit qu'elle avait été faite au fusain".

"En bas, pour souligner la bouche, ils avaient fait un petit trait. C'est une pièce unique qui doit faire 50 cm de haut sur 40 cm de large. Quand j'ai emmené les archéologues dedans, ils n'en sont pas revenus", a-t-il raconté, encore ému par sa découverte.

Le préfet de Charente est beaucoup plus prudent. "Il y a des traces d'occupation humaine. Tout cela va être expertisé scientifiquement. Il y a des ossements, des traces au mur. Il y a une empreinte de main. Le reste, c'est des tâches, il n'y a rien de figuratif", a-t-il indiqué.

Interrogé sur un éventuel visage, il a répondu: "laissons l'expertise scientifique avoir lieu, on n'est absolument pas sûr que cela soit un visage".

"La première chose faite par le propriétaire, ça a été de murer" l'entrée de la grotte, a souligné le préfet. "Il n'y a rien à voir car tout est muré. Et on ne montrera rien tant que l'expertise scientifique n'aura pas été faite, et tant que les mesures de protection juridique n'auront pas été prises".

Les marges de la façade ouest du Massif Central ainsi que le versant septentrional de la chaîne pyrénéenne possèdent l'une des plus importantes concentrations en grottes ornées paléolithiques d'Europe.

© AFP.

e.

[Sedullos]

Salut,

j'avais annoncé une référence sur Cosquer :

Cosquer redécouvert / Jean Clottes, Jean Courtin, Luc Vanrell.- Paris : Seuil, 2005.- 255 p. : cartes, ill. en coul. ; 35 x 28 cm.- (Arts rupestres ).

50 €

[ejds]

j'avais annoncé une référence sur Cosquer :

Cosquer redécouvert / Jean Clottes, Jean Courtin, Luc Vanrell.- Paris : Seuil, 2005.- 255 p. : cartes, ill. en coul. ; 35 x 28 cm.- (Arts rupestres ).

Le livre en question:

Cosquer redécouvert

Le Clottes nouveau est arrivé, il s'agit cette fois du compte rendu d'une seconde série d'explorations auxquelles Clottes a pu participer directement. La grotte a fait l'objet d'un inventaire méthodique inspiré de celui mis au point pour la grotte Chauvet. Qu'il s'agisse des mains négatives, des figures animales, des signes ou des manifestations anthropiques les découvertes sont nombreuses, l'image obtenue de la grotte est plus riche et plus précise mais reste relativement stable, en particulier le bestiaire statistique n'est pas modifié de façon significative. La principale nouveauté est, à mes yeux tout au moins, la confirmation des prélèvements de mondmilch.

Magnifique livre recommandé sans modération à tous les allumés d'art paléolithique. ZAF

http://www.hominides.com/html/reference ... ouvert.htm

La grotte Cosquer, sanctuaire paléolithique sous la mer à Marseille

L’entrée s’ouvre au pied d'une falaise du Cap Morgiou, à trente-sept mètres sous le niveau de la mer, à quelques kilomètres de Marseille. En Juillet 1991, Henri Cosquer remarque les peintures préhistoriques, dans une grande salle à 120 mètres de l'entrée :

http://www.futura-sciences.com/comprend ... r498-1.php

Mais aussi :

Galerie photos de Pascal Goetgheluck :shock:

Aux sources du sacré
Depuis quand les hommes ont-ils des préoccupations spirituelles? Depuis quand adorent-ils des divinités, se transmettent-ils des mythes? Depuis quand croient-ils en une forme d'au-delà? Ces interrogations sont longtemps restées sans réponse, car les chercheurs hésitaient à aborder l'épineuse question des croyances préhistoriques... Pascal Goetgheluck est photographe illustrateur spécialisé dans le reportage à caractère scientifique et technologique. Avec une prédilection pour les sujets qui mêlent l'humain et la nature, ses reportages trouvent un large potentiel de diffusion auprès des magazines français et étrangers... :

http://www.futura-sciences.com/communiq ... hp/cat/559

e.

[ejds]

Pour revenir sur la grotte de Vilhonneur, passé les couacs (!) et emballements d’une découverte anodine livrée à une presse trop zélée. ADIEU veaux, vaches, cochons, couvées … ! Bonjour journalistes et touristes du monde entier, grands parkings et parcs d’attraction, nuitées agitées… Le feuilleton continue.

Ah lala, les indiscrétions du web heure par heure ! : :?

grotte de Vilhonneur

Une «découverte majeure» dans une grotte de Vil honneur fait rêver le Département. En attendant, il engage l'aménagement de Chassenon

Thierry CORDEBOEUF
En plein débat sur l'aménagement du site gallo-romain de Chassenon, validé hier pour 8 millions d'euros, le président du conseil général a lâché une information qu'il retenait depuis plusieurs semaines: «Des peintures prodigieuses, plus anciennes encore que celles de Lascaux, ont été trouvées dans une grotte en Charente.» Bizarrement, personne ne demande de précisions sur cette grotte mystérieuse qui remonterait à Cro-Magnon.
«Il s'agit de peintures primitives exceptionnelles, des visages et des mains, qui bousculent nos certitudes, confie Michel Boutant, après l'audience, en cachant difficilement son émotion. Cette découverte majeure va avoir d'importantes retombées scientifiques et touristiques.»

Il y a 25.000 ans,
bien avant Lascaux
Alertée courant décembre, la Direction régionale des affaires culturelles a fait boucler le site, perdu dans les bois de Vilhonneur, pour éviter d'éventuelles intrusions. Renaud Donnedieu de Vabre, le ministre de la Culture, suit l'affaire de près, depuis sa venue à Jarnac le 8 janvier. Quant au préfet, il a demandé la plus grande discrétion aux rares personnes au courant de la découverte.
«Les archéologues ont demandé du temps pour étudier le site, où l'on a également retrouvé des ossements humains. Ensuite, il faudra réaliser une reconstitution, comme à Lascaux, pour les visiteurs», s'emballe Henri de Marcellus, le maire de Vilhonneur, une commune déjà connue pour sa grotte du Placard.

Des spéléologues de La Rochefoucauld, Gérard Jourdy en tête, ont mis au jour cette perle archéologique en fouillant du côté du «Cro du Charnier», un trou où les habitants jetaient autrefois leurs bêtes crevées.
Le 3 décembre dernier, CL avait d'ailleurs raconté l'exploit du groupe rupificaldien. Mais les œuvres primitives n'avaient pas encore été repérées. Après avoir traversé une première salle, l'équipée a déniché un puits qui l'a conduit à une grande salle de près de quarante mètres de long et à un lac souterrain.

Selon les premiers experts, des hommes ont habité ces cavités il y a 25.000 ans, bien avant Lascaux. L'Etat français a pris en charge ce trésor qui va être livré aux scientifiques du monde entier.

«La Dordogne a su remarquablement exploiter ses sites archéologiques. Nous avons nous aussi des joyaux pour développer un tourisme culturel», se réjouit Philippe Lavaud, vice-président du conseil général.

Charente libre - Dimanche 05 février 2006

06.02.2006
La grotte de Vilhonneur emballe les médias

Télévisions, radios, journaux se pressent pour tout connaître du trésor préhistorique découvert à Vilhonneur. Au risque d'être déçus

http://www.charente.com/article.php?id_ ... icle=40710

Michel REBIERE
Michel Boutant, le président du conseil général, a, sans le vouloir, projeté la Charente sur le devant de la scène médiatique. Vendredi, devant l'assemblée départementale, il a dévoilé qu'une «découverte majeure» venait d'être faite dans une grotte à Vilhonneur.

Charente Libre a relaté la nouvelle dans son édition de samedi. L'Agence France Presse a relayé l'information. Micros, caméras et regards des journalistes se sont tournés ce week-end sur notre département. Au grand dam des services de l'Etat qui souhaitaient que le «secret» soit conservé pour laisser le temps aux scientifiques d'expertiser la découverte.

«Nous avions obtenu du ministère que la communication reste au niveau local, sous l'autorité du préfet. Nous avions recommandé une stricte discrétion», explique Jean-François Baratin, conservateur régional de l'archéologie. «Il y a eu une précipitation qui n'est pas de bon ton. Elle pose des problèmes, car il se dit des choses inexactes.»Pour faire la part du vrai et du faux, la préfecture se voit contrainte d'organiser une conférence de presse dès aujourd'hui.

Hier, dans un communiqué, le ministre de la Culture a apporté un important bémol à l'enthousiasme. «Pour intéressantes qu'elles soient, ces découvertes s'inscrivent dans la lignée des grottes connues et ne présentent pas pour autant le caractère spectaculaire de la grotte de Chauvet (Ardèche).»

Michel Boutant a été harcelé tout au long du week-end, mais son engouement pour la découverte n'est pas retombé. «La curiosité a été titillée, convient-il. Il faut d'abord laisser la place aux scientifiques. Mais ce que l'on a découvert à Vilhonneur serait beaucoup plus ancien que ce que l'on a à Lascaux et à Altamira. Cette ancienneté rend la découverte exceptionnelle. J'ai vu deux photographies prises par le spéléologue, sur lesquelles j'ai clairement discerné un visage humain.»

Tournepiche: «Je crains qu'il y ait quelques déceptions»

Si la réalité de ce visage se confirme, la trouvaille est de taille. Elle révolutionnera ce que l'on sait de l'art rupestre. Les scientifiques qui sont à pied d'œuvre restent tenus à la discrétion. Au moins jusqu'à aujourd'hui.
A l'écart de leurs travaux, les Charentais spécialistes de cette période restent très prudents. «J'espère que les services de l'Etat vont rapidement informer de la réalité de la découverte pour éviter que n'importe quoi ne circule», note Jean-François Tournepiche, archéologue et conservateur du musée d'Angoulême. Pour sa part, il a travaillé sur les ossements découverts dans la grotte du Charnier (1), mais qui sont sans rapport avec les peintures rupestres. «Je sais que ce n'est pas Lascaux, ni la grotte Chauvet. Je crains qu'il y ait quelques déceptions.»

André Debenath, professeur émérite de préhistoire, spécialiste du bassin Charentais, reste aussi très réservé. «Je connais la grotte, mais pas sa partie décorée. L'exceptionnel est que l'on découvre de l'art préhistorique en Charente où l'on en a trouvé encore très peu malgré la quantité de sites. Mais on en trouvera d'autres. Je ne sais pas qu'elle est l'importance de la découverte. Pour ma part je n'ai jamais vu de visage humain dans tout l'art pariétal. Je montre donc un certain scepticisme. J'attends de voir. Vous savez, on voit plein de formes dans les nuages. Il faut que cela soit expertisé.»

(1) La grotte du Charnier doit son nom aux animaux morts que les gens du cru jetaient dans ce trou. Elle a été indûment baptisée du Cro-Charnier après la découverte. Officiellement, elle s'appelle grotte de la Garenne.

Charente libre - Lundi 06 février 2006

Il faut dire qu'il y a 50 ans déjà dans la région : :?

Un Gisement Martyr :

L'Abri André Ragout, au Bois-du-Roc
par Lionel Balout

[…] Il n'en a pas été de même en 1956.

J'arrivai en Charente à la fin de la première semaine de juillet, et ma première visite fut pour de Bois-du-Roc. Il était livré au pillage. Les coupes témoins de l'Abri du Chasseur avaient été entamées; on avait creusé dans la grotte des Fades (ou grotte des Fenêtres, connue aussi sous le nom de grotte sépulcrale de Vilhonneur), dans le couloir voisin des Borderons (dit aussi Grotte des Fades n. 2) et surtout derrière cet éperon, à l'Abri André Ragout.

Partout les déprédations étaient très fraîches; aucune feuille morte ne les avait encore masquées; les auteurs n'étaient pas loin. J'appris qu'ils campaient dans un pré, au pied du Bois-du-Roc, non loin de la rivière. Ils levèrent le camp à l'aube suivante. Qu'elles que soient les suites administratives, voire judiciaires, que cette malheureuse affaire peut comporter, elles ne répareront pas le dommage causé à la science. C'est ce dommage qui est la vraie condamnation des pillards, et c'est pour cela que je veux le mesurer avec soin.

A l'Abri André Ragout, on s'était attaqué à la petite terrasse qui s'étend au pied de gros blocs affaissés. Ces blocs recouvrent et scellent des portions encore intactes des foyers. La terrasse fut culbutée, à grands coups de pelle (pelle-bêche de l'armée américaine, m'a-t-on dit au village. En plus, on m'avait "emprunté" une vieille pelle laissée à l'Abri du Chasseur). Le roc et la brèche osseuse porteront longtemps encore les marques de "fouille" faite avec la délicatesse d'un viol. Les roches furent jetées à la pente et les couches archéologiques avec elles, si bien qu'au pied de l'abri, nous étions en présence d'un cône de déblais chaotique s'étendant sur des dizaines de m2 et ayant jusqu'à plus de 70 cm. d'épaisseur. A sa surface, des ossements brisés et des silex taillés. Parmi ceux-ci, des fragments de feuilles de laurier solutréennes et des burins de Noailles. De tels vestiges trahissaient l'inexpérience des vandales, la brutalité de leurs méthodes de fouille, le choix d'objets de collection qu'ils étaient venus faire. Leur présence à la surface des déblais qu'aucune pluie ne semblait avoir encore délavés, conduisait à soupçonner que la masse même de ces déblais devait en contenir un plus grand nombre. Certes, on n'avait pratiqué aucun tamisage; on avait fouillé et rejeté la terre comme fait le chien avec ses pattes.

Dès que j'eus achevé le nettoyage et la remise en état de l'Abri du Chasseur, et comme je n'avais pas encore reçu pour ce gisement l'autorisation et les crédits de fouilles que j'avais demandés, je décidais, en août, de transporter le chantier à l'Abri A. R. et d'y cribler tous les déblais des vandales avant de les éliminer et de dégager les horizons archéologiques encore Intacts. Ce travail assez fastidieux, écœurant, allait demander un mois. J'y fus aidé par ma femme, mon fils et son camarade J. Coupillaud, enfin par mon collaborateur du Bardo, J. Tixier, qui venait de travailler avec Mlle Henri-Martin, à La Quina. Voici l'inventaire de ce que nous avons recueilli. Il se passe de commentaires. [...]

http://charente.angouleme.free.fr/angou ... ut001.html

Extrait du Bulletin de la Société Préhistorique Française, LIV, 1957, N. 1-2

e.

[ejds]

Et où l’on retrouve le grand spécialiste français de l'art pariétal, Jean Clottes : :shock:

La grotte de Vilhonneur, petit sanctuaire ou rarissime lieu de sépulture
06-02 15:13:40

http://actu.voila.fr/Article/mmd--franc ... h3t1r.html

La grotte de Vilhonneur, en Charente, dans laquelle des gravures primitives, vieilles de quelque 25.000 ans, ont été mises au jour à proximité d'ossements humains, pourrait être un rarissime lieu de sépulture, estime le grand spécialiste français de l'art pariétal, Jean Clottes.

"Mais avant de pouvoir se prononcer plus concrètement, il faut évidemment attendre les résultats d'analyses plus poussées. Pour l'instant, on ne peut donc émettre que des spéculations, y compris sur l'origine exacte des traits qu'on présente comme des gravures", insiste, prudent, le préhistorien et conservateur général honoraire du Patrimoine, dans un entretien accordé lundi à l'AFP.

L'existence de ce site à Vilhonneur, commune déjà connue pour sa grotte du Placard et située à une vingtaine kilomètres à l'est d'Angoulême, a été annoncée vendredi, en marge des débats budgétaires au Conseil général de la Charente, suite à sa découverte en décembre.

Selon un spéléologue amateur local, Gérard Jourdy, qui se présente comme son "découvreur", cette grotte est située au fond d'un trou dans lequel les éleveurs de la région jetaient les animaux morts.

Elle est constituée, a-t-il précisé, de deux salles, une petite, où se trouvaient des ossements d'hyènes ainsi que des restes humains dans les gravats, et une grande, où M. Joury déclare avoir vu une main négative, de couleur bleu cobalt, ainsi qu'une tête sur stalactite, avec une croix et un petit trait qui semble souligner la bouche.

"Ce qui m'a fait tilt, c'est justement cette tête", commente M. Clottes, en soulignant qu'il n'a pas visité le site. "Mais s'agit-il vraiment d'un visage humain?

"Pour le préhistorien familier de tous les grands sites de l'art rupestre au monde, "a priori, cette grotte semble correspondre à un petit sanctuaire, "petit non pas par son importance potentielle mais par sa taille", souligne-t-il.

Autre hypothèse, encore plus intéressante, il pourrait s'agir aussi d'un lieu de sépulture aux parois ornées, dont on ne connaissait à ce jour que deux cas, celui de la Grotte del Romito, en Italie méridionale, et celui de la grotte de Cussac, en Dordogne, dont la nouvelle grotte pourrait par conséquent être rapprochée.

Aucune autre grotte ou abri présentant des oeuvres rupestres n'a livré d'ossements humains, et les scientifiques avouent ignorer presque tout sur les techniques d'inhumation de nos ancêtres de cette période. "Peut-être brûlaient-ils les corps et jetaient-ils les cendres dans les rivières, comme on l'observe encore en Asie", relève M. Clottes.

Une amorce de réponse à la question sur la nature de ce nouveau sanctuaire sera donnée par la datation au radiocarbone des restes humains pour savoir s'ils sont bien contemporains des oeuvres observées.

"Sauf cas exceptionnel, les gravures ne peuvent pas être datées directement", rappelle M. Clottes. "En revanche, lorsqu'on a affaire à des représentations de mains exécutées avec la méthode du pochoir, ces figures remontent au Gravettien, période du paléolithique d'il y a 22.000 à 28.000 ans environ".

Si la datation des ossements confirme que la grotte était fréquentée à cette période, elle n'en fera pas pour autant le site de ce type le plus ancien: Vilhonneur se trouverait alors à peu près à mi-chemin dans le temps entre la grotte de Lascaux, en Dordogne, aux peintures vieilles de 17.000 ans et celle de grotte de Chauvet, en Ardèche, de 32.000 ans.

© AFP.

Ou encore : :shock:

Grotte Vilhonneur: résultats scientifiques en mars, peut-être une sépulture
2006-02-06 22:11:59
ANGOULEME (AFP)

http://actu.voila.fr/Article/mmd--franc ... h3t1r.html

e.

[ejds]

Le Figaro et avec Mircea Eliade : :?

En Charente, mystère autour d'une grotte
Anne-Marie Romero
[07 février 2006]

http://www.lefigaro.fr/culture/20060207 ... tml?080712

À VILHONNEUR (Charente), à quelques kilomètres au sud d'Angoulême, la découverte d'une nouvelle grotte préhistorique plonge les spécialistes dans la perplexité. «En tout et pour tout, explique le conservateur régional de l'archéologie de Poitou-Charentes, M. Baratin, la grotte nous a révélé une main négative entourée de peinture noire, des ponctuations rouges et noires et quelques ossements humains et animaux entassés dans un éboulis.» La pratique de ces mains soufflées est un marqueur de datation bien connu et situe la grotte à la période gravettienne, c'est-à-dire à environ 27 000 ans BP (before present). En revanche, contrairement au communiqué publié par le ministère de la Culture, M. Baratin affirme qu'il n'y a pas trace de gravures, notamment celle d'un visage humain, comme l'ont affirmé d'autres sources.

Dans cette contradiction, il faut surtout voir la précipitation avec laquelle la nouvelle a été annoncée, avant même que les analyses basiques n'aient pu être réalisées. La salle ornée de cette «peinture», indique en effet le communiqué, a été découverte par des spéléologues en novembre dernier, alors qu'une équipe d'archéologues du musée d'Angoulême, dont fait partie Jean-François Tournepiche, y travaillait depuis trois ans en compagnie de chercheurs de l'université de Bordeaux.

Restes organiques

On n'a donc pas encore pu procéder à la datation au carbone 14 des ossements, ce qui nous fournira des informations déterminantes. Soit ces restes organiques sont arrivés là fortuitement et n'ont aucune relation avec le tracé de la main, soit ils sont contemporains de la main, ce qui serait beaucoup plus intéressant et ferait de Vilhonneur un site comparable à la grotte de Cussac, découverte en 2001, en Périgord.

A Cussac, près de Lalinde, face aux incontournables bisons, chevaux et mammouths, auxquels s'ajoutent trois femmes «entières», cinq squelettes d'hommes avaient été retrouvés, dont un complet en connexion anatomique, ce qui évoque une inhumation volontaire. Cette découverte, unique au monde, a lancé les préhistoriens sur la piste des «prêtres artistes» qui ont tracé les dessins et auraient pu être enterrés, comme un privilège exclusif, dans ce lieu sacré.

A Vilhonneur, on n'en est pas encore là. Mais la main négative, en soi-même, est du plus grand intérêt. On sait maintenant qu'elles étaient réalisées grâce à des pigments soufflés autour d'une main apposée sur la paroi. Lorsque les pigments sont rouges, ils sont à base d'oxyde de fer et non datables. S'ils sont noirs et à base de manganèse, non plus, mais s'ils sont constitués de charbon de bois, une matière organique, on peut les dater au C 14.

Des mains d'enfants

Jean Clottes, conservateur général honoraire du patrimoine et spécialiste mondial du paléolithique, a beaucoup travaillé sur ces mains, qui, dit-il, «sont caractéristiques du gravettien (– 27 000 à – 22 000 ans) et à la rigueur de l'aurignacien (– 40 000 à – 27 000 ans) mais qui semblent disparaître ensuite, au solutréen et au magdalénien (époque de Lascaux)». Datations qu'il a lui-même confirmées dans la «grotte des mains» de Gargas (Hautes-Pyrénées), un lieu extraordinaire couvert de plus de 200 mains négatives. Là, des esquilles d'os fichées dans les fissures du rocher ont été datées et fournissent, elles aussi, une fourchette de – 27 000 à – 26 000 ans.

«Le sanctuaire le plus riche en mains, après Gargas, explique-t-il, est la grotte sous-marine Cosquer, dans les calanques de Marseille. Là, nous avons identifié 65 mains gauches d'hommes et de femmes, mais pas d'enfants. En revanche, à 2,20 mètres du sol, il y a bien des mains enfantines imprimées dans l'argile molle, ce qui implique qu'un adulte a porté ces enfants à bout de bras afin de leur faire poser la main sur la paroi.»

De ces mains, on en découvre partout, en France, à Pech Merle, à Arcy-sur-Cure et à Chauvet, en Espagne, à Bornéo, dans le bush australien, en Patagonie, au Sahara. «Un chercheur, Jean-Michel Chazine, qui a travaillé à Bornéo, poursuit Jean Clottes, a mesuré ces mains et a constaté que l'index et l'annulaire des hommes et des femmes avaient des dimensions différentes et en a conclu qu'un bon nombre de ces pochoirs étaient féminins.»

Mais que signifient-elles ? Dans sa théorie sur le chamanisme de la préhistoire, élaborée avec son collègue sud-africain Lewis Williams, «sur la base de théories énoncées en 1950 par l'historien roumain des religions, Mircea Eliade» – et encore très contestée dans les milieux spécialisés –, le même Jean Clottes pense que cette apposition de la main humaine sur la paroi de la caverne peut avoir matérialisé le contact entre le monde visible et celui des esprits. «Ce geste simple de souffler de la peinture autour de la main a certainement une signification magique très forte. La main, en effet, disparaît et s'intègre dans le rocher. Ce pourrait être un moyen de sacraliser la caverne ou de s'approprier une parcelle de son pouvoir surnaturel.»

Enfin, il est intéressant de savoir que la grotte de Vilhonneur est voisine de quelques centaines de mètres de celle du Placard, une mine d'informations extraordinaire allant du paléolithique moyen (époque des néandertaliens) à l'âge du bronze. Découverte à la fin du XIXe siècle, ses 15 mètres de stratigraphie ont d'abord été massacrés à la pelle. Mais l'abbé Breuil en a repris la fouille et c'est Le Placard qui lui a permis d'élaborer sa chronologie du paléolithique.

Comme c'est devenu désormais la règle, le Ministère de la Culture a précisé que la grotte de Vilhonneur ne serait pas ouverte au public. En revanche, précise Jean-François Tournepiche, «une équipe va maintenant être constituée afin de poursuivre les recherches de cette grotte très complexe sur le plan géologique et probablement très ancienne puisqu'on y a trouvé des restes d'hyènes».

Le Figaro 07 février 2006

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