Cernunnos Gricourt Hollard

[Sedullos]

Salut,
J'ai acheté il y a peu ce livre :
Cernunnos, le dioscure sauvage - Recherches comparatives sur la divinité dionysiaque des Celtes /Daniel Gricourt, Dominique Hollard ; préf. Bernard Sergent.- L'Harmattan, 2010.- 561 p. -(Kubaba. Série Antiquité)

ISBN : 978-2-296-13596-3
EAN : 9782296135963

Cernunnos, " Le Cornu ", le dieu aux bois de cerf ! Un nom et une image qui évoquent l'irréductible étrangeté de la religion gauloise, méconnue en l'absence de textes légués par les Celtes de l'Antiquité.
Pourtant, Cernunnos appartient avant tout au domaine indo-européen et admet un remarquable homologue théologique dans le Dionysos grec, dont le demi-frère Apollon a, quant à lui, pour alter ego le Lugus celtique. L'étude des sources classiques, de documents gaulois et gallo-romains, de récits et contes mythologiques irlandais et gallois ainsi que de traditions christianisées dans des vies de saints, démontre que Cernunnos forme précisément avec Lugus une paire de jumeaux complémentaires, à l'image des couples dioscuriques grecs.
Rivaux et solidaires - comme Apollon et Dionysos le sont de façon atténuée en Grèce -, ils s'affrontent de manière cyclique pour la domination de la nature et la possession d'une épouse divine. L'examen combiné de mythes celtiques et grecs permet de dégager la personnalité complexe et fascinante de ce dieu des espaces sauvages, aussi à l'aise dans l'eau que dans les sylves, possesseur d'un savoir prophétique et poétique sans égal. Mourant et renaissant plusieurs fois, incarnant les divers âges de la vie et la maîtrise du temps, Cernunnos ne s'effacera jamais de l'imaginaire occidental, son héritier romanesque le plus emblématique n'étant autre que Merlin ! Dans cette enquête se révèlent tour à tour les diverses figures du dieu sauvage, de ses parents, de ses épigones et de ses amantes. En Grèce comme en pays celtique, des récits parfois fort connus sortent enrichis de la confrontation qui met aussi en scène les animaux, compagnons ou incarnations du dieu et de son rival.
Cervidés, oiseaux, serpents, loups, dauphins et phoques se croisent, se défient, s'évitent dans une chorégraphie qui se déroule également dans le ciel, en suivant les saisons, les phases de la Lune et Orion, le grand Chasseur astral. Enfin, ,des cousins indo-iraniens : Zarathustra, les Jumeaux ossètes et l'immense Siva lui-même, témoignent du trésor de mythes ancestraux dont Cernunnos fut le dépositaire.

http://www.decitre.fr/livres/Cernunnos-le-dioscure-sauvage.aspx/9782296135963

[Muskull]

Merci Sed,
Le propos semble intéressant sur les ashvins celtes et tu remarqueras que je parle depuis longtemps des "jumeaux" quant aux 5 divinités celtiques.
Même sur le fait que Lug lui-même ne soit pas une divinité "principielle" mais un médian et donc l'avatar dans le style héroique de l'Apollon celte.
Les mystères des sources dans les transmissions orales sont impénétrables.

[Sedullos]

Salut,

J'en profite pour remercier Anne Dudant qui m'a signalé la parution de ce livre.

Je ne l'ai pas encore commencé, toujours occupé que je suis à lire Celtes et Grecs. II, Le livre des dieux de Bernard Sergent qui traite beaucoup de Lug et d'Apollon.
Lug est Apollon mais aussi beaucoup d'autres choses. Il n' y a rien de simple dans son dossier...

[Alexandre]

Je ne l'ai pas encore commencé, toujours occupé que je suis à lire Celtes et Grecs. II, Le livre des dieux de Bernard Sergent qui traite beaucoup de Lug et d'Apollon.
Lug est Apollon mais aussi beaucoup d'autres choses. Il n' y a rien de simple dans son dossier...

D'autant plus qu'Apollon est Lug mais aussi pas mal d'autres choses. Le livre de Sergent est d'une grande importance, mais il ne faut pas hésiter à élargir le propos après coup car il a écarté certains rapprochements, notamment sémitiques, pour faire ressortir ce qui est pertinent pour son propos et donner de la force de sa démonstration.

[Sedullos]

Salut,
Sergent reste dans le domaine indo-européen qui est déjà assez énorme.

A noter pour Muskull, que B. Sergent reprend une assimilation proposée par Jean-Jacques Hatt entre Balor et les Cyclopes à propos d'une fontaine édifiée à Lyon par l'empereur Claude pour célébrer sa victoire sur les Bretons en 44 ap. J.-C. et du travail d'un potier gallo-romain d'Alsace. Celui-ci a réalisé une représentation d'une scène de l'Odyssée en rajoutant un corbeau au dessus de l'entrée de la grotte de Polyphème. Le tout impliquant une double assimilation entre Ulysse et Lug/Apollon, tueur de cyclopes et Claude/ Bretons et Balor, roi des Fomore.

Si cela se tient du point vue symbolique, du point de vue strictement religieux et historique, il reste à prouver que les Fomore aient pu être connus des Romains ou même des Gaulois

Cet exemple montre bien les limites de la démarche comparative. L'équivalent gaulois et gallo-romain des Fomore irlandais a pu être les anguipèdes connus par les sculptures du Jupiter gallo-romain. Mais le lien avec l'île de Bretagne m'échappe.

[Alexandre]

Si cela se tient du point vue symbolique, du point de vue strictement religieux et historique, il reste à prouver que les Fomore aient pu être connus des Romains ou même des Gaulois

Comme Sergent le signale là encore, le nom des Fomoire est à rapprocher de celui de la Vouivre, d'attestation continentale. Alors, je dirais oui.

[Sedullos]

Oui, il s'agit du gaulois Uobera qui aurait donné vipère selon certains.
Pour Delamarre c'est un ruisseau souterrain.

[Alexandre]

Il existe une croyance comme quoi les rivières souterraines peuvent "véhiculer" une malveillance magique. Je la connais par des témoignages modernes, fatalement un peu douteux.
Quelqu'un en connaît-il des attestations ?

[Sedullos]

Dans un registre, il y a l'idée répandue que si une maison est construite au-dessus d'une source, elle aura plus de chances de prendre feu.

[Alexandre]

C'est tout à fait à ça que je fais allusion. Des textes ?

[Sedullos]

tradition orale lémovice, pardon limousine

Un volume du Folklore de France de Sébillot mentionne des rivières et des lacs souterrains en relation avec la mer.

[Muskull]

Oh !
Où allez vous ainsi sur les traces de la Vouivre, de la Méduse et de cet aspect féminin devenu serpent et maudit ?
C'est du réel sociologique sans tomber dans le pathos depuis les sociétés construites de villages en villes et les organisations sociales se sont faites (évidemment) selon l'idéologie dominante du phénomène social pris en compte.
D'un côté le féminin avec entre autres un comput lunaire relié aux cycles naturels de conception et de végétation qui a duré des milliers d'années et de l'autre un comput solaire mâle et agressif venu des éleveurs nomades pour qui à terme, les femmes étaient bétail.
Je vous laisse apprécier et noter les sociétés européennes avant et après la "révolution industrielle"

[Sedullos]

Salut, je ne comprends pas la dernière phrase.

Selon Sergent, le serpent de Delphes est, selon les versions du mythe, un être masculin, le Python/ Puthon ou féminin, une drakaina, une dragonne.

[Kambonemos]

Bonjour,

Il semble évident que python devient mâle lors de la prise de possession par Apollon de l'oracle de Delphes car à partir de ce moment-là, les oracles ne seront plus rendus au nom d'une divinité féminine ; les pythonisses transmettent toujours les prophéties mais c'est par le Verbe qu'elles se trouvent "fécondées" ; les oracles doivent être traduits aux suppliants par des prêtres...

@+

[Alexandre]

les pythonisses transmettent toujours les prophéties mais c'est par le Verbe qu'elles se trouvent "fécondées" ;

Le Verbe ?