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Patrick

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Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

Répondre
21 messages • Page 2 sur 2 • 1, 2

Messagede Pierre » Dim 19 Mar, 2006 13:26

Taliesin a écrit:ou bien les guerriers Osismes


Les quoi ? :shock:

Osismoron :

C'est par une nuit de clair-obscur, que dans un silence assourdissant, je vis venir des guerriers Osismes :lol: :lol: :lol:




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Messagede ejds » Lun 16 Mar, 2009 10:59

On savait l'ancienne Armorique débordante, mais bien moins que l'exubérante et mégalo « petite Bretagne », née de la grande île.

Et puis côté éthique antique, on peut toujours rêver. Le principal n’est-il pas d'avoir parfois le bras long : je te tiens, tu me tiens... ? : :?

lavoixdunord.fr a écrit:La thèse de Fleming paraît convaincante :
----------saint Patrick a-t-il vu le jour à Boulogne ?


lundi 16.03.2009, 05:16 - La Voix du Nord

Image
Saint Patrick et son trèfle symbolique ornent
la façade de l'église du Chemin-Vert.


http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Boul ... ante.shtml

C'est l'hypothèse avancée par un chanoine anglais, William Fleming dans un livre intitulé « Boulogne-sur-Mer Saint-Patrick's native Town » qui parut à Londres en 1907 et fut publié dans sa traduction française par l'abbé Mermet en 1912. Version jugée parfaitement plausible par Jacques Mahieu, passionné d'histoire locale.

Intarissable sur l'histoire boulonnaise, Jacques Mahieu a vécu enfant au Chemin-Vert où fut érigée après la guerre une église dédiée à saint Patrick.

Pourquoi ce saint ? Voilà qui ne cessait d'intriguer notre historien local. Un jour, il découvre le livre écrit par le chanoine anglais W. Fleming « qu'on ne pourra pas taxer de chauvinisme ! » plaisante-t-il, et qui développe l'idée suivante : Boulogne serait-elle le berceau de l'évangélisateur de l'Irlande ? Passionné, Jacques Mahieu se documente et constate que des érudits boulonnais réputés pour leur sérieux, tels Ernest Deseille ou le chanoine Daniel Haigneré, se sont eux aussi penchés sur la question.

Que sait-on de saint Patrick ? L'hagiographie raconte que ce dernier serait né aux environs de 389 en Bretagne, dans le vicus (petite agglomération) de Bonaven, dans le domaine de son père, non loin d'un camp militaire. À l'âge de 16 ans, il fut emmené captif par des pirates. Déjà chrétien, il fut l'esclave d'un roi d'Ulster et par la suite évangélisa l'Irlande. La légende celtique de M. Hersart de La Villemarqué, parue en 1864, évoque le père de Patrick entretenant le feu d'un phare. « La convergence de certains faits historiques et toponymes sont troublants » souligne Jacques Mahieu. « Patrick est né en (Grande) Bretagne pensons-nous. Or à cette époque, celle-ci débordait sur la côte boulonnaise ».

Un siècle auparavant, Carausius, empereur de Bretagne, régnait sur un territoire qui incluait Boulogne (Bononia) et Douvres. Commandant la flotte romaine, il s'opposait aux razzias régulières des pirates saxons qui sévissaient dans le détroit. « Bien sûr, plusieurs villes au pays de Galles ou en Angleterre se réclament d'être le lieu de naissance du saint mais elles n'ont souvent qu'un argument pour corroborer leur version. À Boulogne, le faisceau d'indices semble plus vaste. Le camp militaire pourrait être le camp implanté par César à Boulogne, (Bon)aven et (Bon)onia ont le même radical celte. Quant au phare, n'oublions pas la fameuse Tour d'Odre bâtie sous Caligula. La thèse de Fleming est tout à fait convaincante et cela pourrait constituer un plus pour le tourisme boulonnais ! » conclut Jacques Mahieu.


Hasard malicieux ? Une chose est sûre : cette semaine Boulogne vivra à l'heure irlandaise et célèbrera comme il se doit la Saint-Patrick. • NICOLE OSSTYN (CLP)


> Pour consulter l'article de Jacques Mahieu sur le sujet www.godefroy-de-bouillon.com/utiles/art ... iclesm.htm >

La traduction de l'Abbé Mermet « Boulogne sur mer berceau de saint Patrice » est consultable à la salle Sainte-Beuve de la bibliothèque des Annonciades.

e.
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Messagede André-Yves Bourgès » Lun 16 Mar, 2009 16:22

Voilà ce qu'écrit Patrick de l'endroit où il résidait avec sa famille (sans dire explicitement qu'il s'agissait de son propre lieu de naissance):
in uico Bannauem Taberniae, ubi ego capturam dedi.

Cette leçon paraît estropiée et l'identification du toponyme reste largement discutée : voir notamment ici.

Je profite de l'occasion pour rappeler les travaux patriciens de mon ami et collègue du CIRDOmoC, Frédéric Kurzawa, notamment sa thèse de doctorat.

Cordialement,

André-Yves Bourgès
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Messagede ejds » Lun 23 Mar, 2009 12:42

André-Yves Bourgès a écrit:Voilà ce qu'écrit Patrick de l'endroit où il résidait avec sa famille (sans dire explicitement qu'il s'agissait de son propre lieu de naissance):

in uico Bannauem Taberniae, ubi ego capturam dedi.

Cette leçon paraît estropiée et l'identification du toponyme reste largement discutée : voir notamment ici.

Effectivement, mêlant à des légendes dorées et des récits élogieux souvent teintés de merveilleux, les Saints sont réputés faire quantité de miracles, à commencer par la faculté d’ubiquité et de naître en des lieux et dates différentes.

Saint Patrice, qui organisa l’Église d’Irlande selon le rite latin, n’échappe pas à cette règle. Suivant la tradition, nombre de ses légendes ont été brodées en autant d'inexactitudes et d'approximations. On le fait naître comme bon le semble en 372-3… , si ce n’est en 383-5-7-9-390…

wikipedia a écrit:Saint Patrick (cca 385-461)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Patrick

D'origine britto-romaine, Patrick (de naissance Maewyn Succat) serait né aux environs de 389 en Bretagne insulaire, région qui correspond à l'actuel Pays de Galles, à Bannaven Taberniae : son père, Calpurnius, était diacre et employé de l'administration et son grand-père était prêtre (à l’époque, le clergé occidental n’était pas encore soumis à l’obligation de célibat). Sa grand-mère était de la Touraine, en France. Son père, bien que diacre, n'était pas considéré comme un homme très religieux, sa situation aisée provenant de la collecte de taxes.

En 405, à l'âge de seize ans, Maewyn Succat, plus tard, saint Patrick est enlevé par des pirates irlandais, notamment Niall « aux neuf otages », qui le vendent comme esclave.

A l’évidence, Saint Patrick enlevé à l'âge de seize ans pouvait se souvenir de sa date et lieu de naissance. En toute cohérence, plus certainement au bord de la mer si l'on se fie aux razzias et rapts menés par les pirates, et très fréquents à l’époque dans les parages et qui allait s’appeler le littus saxonicum ou litoris saxonici. Quelque part dans l’île de Bretagne, au N.-O. de l’Écosse actuelle, en Gaule Armorique, plus particulièrement, comme il l'est suggéré, sur les côtes maritimes des Morinii, qui fera partie de la Neustrie (royaume franc couvrant le Nord-Ouest de la France actuelle), puis deviendra le Boulonnais…

D'origine britto-romaine, si ce n'est gallo-romaine... , son père, aisé citoyen romain, et par ses fonctions appelé à se déplacer, aurait cumulé deux métiers antinomiques et qui ont de quoi laisser perplexe. En premier, diacre qui est alors un ministre du culte catholique qui s’occupe de l’administration, de l’assistance aux nécessiteux de la communauté. Il est aussi collecteur de taxes (très pratique pour prendre d’une main et redonner de l’autre), mais surtout à dater et archiver les documents.

Paul Guérin (1830-1908), dans sa Vies des Saints, parue en 1876, en a fait une synthèse dont on peut retrouver l'intégralité de la version originale sur le site Gallica : :shock:

P. Guérin a écrit:---Image

SAINT PATRICE 3, APOTRE D'IRLANDE

373-464. — Papes : Saint Damase ; Saint Célestin Ier, Saint Léon le Grand ; saint Hilaire.

--- 3. Patricius, Patrick, Padraigh, Parriz. On dit aussi que son premier nom était Maun, et que le pape Saint Célestin changea ce nom en celui de Patrice ; mais nous n’avons aucune preuve.

--- [...] Nous ne connaissons les commencements de saint Patrice que par sa confession qu'il nous a laissée : on nous saura gré de reproduire ce monument précieux d'autobiographie, en y intercalant quelques notes en parenthèses.

--- « Moi, Patricius, misérable pécheur et le dernier des serviteurs de Jésus-Christ, j'eus pour père le diacre Calpurnius, fils du prêtre Potitus 1. Je naquis (377) à Bonaven taberniæ 2 (dans le voisinage de Boulogne-sur-Mer), dans une villa que possédait mon père, et où je fus plus tard capturé par des pirates, dans les circonstances que je vais raconter.

---2. « L'opinion générale en Irlande » nous écrivait, le 13 août 1871, M. Murphy, économe du Séminaire irlandais de Paris, « est que saint Patrice était Français. Mais, comme de ce côté-ci du détroit, il y a diversité d'opinions sur le lieu précis de sa naissance 4. Négligeant ce qui a été dit en faveur de telle ou telle localité de l'Ecosse ou de l'Irlande, nous dirons qu'en France deux contrées se disputent l'honneur d'avoir donné naissance à saint Patrice : le Boulonnais et la Bretagne Armorique. Le Dr Morgan, vice-recteur du Collège irlandais a Rome, auteur des Essais sur l’origine, les doctrines et la discipline de l’Eglise irlandaise primitive, se prononce pour Boulogne ou le territoire de Boulogne. Nous pourrions citer un grand nombre d'autres autorités et exposer leurs arguments, mais cette dissertation nous entraînerait trop loin. Ceux que la question intéresse, peuvent consulter, outre les deux auteurs que nous venons de citer Lanigan, Hist. Eccles.; Thomas Moore, History of lreland, apud Boll. ; la Vie de saint Patrice, par Jocelin, moine du XIIe siècle, qui dit que la qualificatif de Taburaiæ ou Taberniæ, ajouté à Bonaven, vient de ce qu'il y avait eu près de là un camp romain composé de tentes ou baraques, outre qu'il est assez facile d'apercevoir le radical de Bononia dans Bonaven, Danville, Notice de l’ancienne Gaule, etc.


Les petits Bollandistes : Vies des saints, d'après les Bollandistes, le père Giry, Surius, Ribadeneira, Godescard, les propres des Diocèses et tous les travaux hagiographiques publiés jusqu'à ce jour ; par Mgr Paul Guérin, Bloud et Barral libraires, tome III, du 24 février au 25 mars, 1876, 670 pages, pp. 468-9.

Sans plus se poser de questions, l'ouvrage paru en 1992, sous la direction artistique d'Eugène Mathieu pour les Éditions Jean de Bonnot, p. 165, s'appuyant sur les textes de Paul Guérin, fera se ranger le lieu de naissance de Saint Patrick, du côté de ... (« l'opinion la plus probable ») : :?

E. Mathieu a écrit:Image

---------------------------Image
-------------------------------------------------------Illustrations Sargent et Yan' DArgent

--- Patrice, surnommé l’apôtre de l’Irlande, naquit en France, sur le territoire de Boulogne-sur-Mer, selon l’opinion la plus probable, dans une villa que possédait son père. A seize ans, en ce même endroit, il fut enlevé, avec des milliers d'autres captifs, par des pirates, et transporté en Hibernie (Irlande).


Vie des Saints, Eugène Mathieu, Éditions Jean de Bonnot, 1992, 836 pages, p. 165.

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Messagede André-Yves Bourgès » Lun 23 Mar, 2009 20:18

ejds a écrit:Paul Guérin (1830-1908), dans sa Vies des Saints, parue en 1876, en a fait une synthèse dont on peut retrouver l'intégralité de la version originale sur le site Gallica : :shock:

P. Guérin a écrit:---Image


L'humour d'ejds est au moins au second degré. Je ne résiste pas à citer ici ce que disait A. Houtin des travaux de Paul Guérin dès 1903.

Mgr Guérin publia en 1858-59, par souscription, en quatre gros volumes in-4°, la Vie des Saints de Giry. Il reprit le travail, le compléta en une édition de dix-sept volumes in-8°. Mgr Fèvre dit que « c'est par centaines de mille qu'il faut estimer le débit de cet ouvrage ». Fèvre, Mgr Paul Guérin, camérier du pape et protonotaire apostolique a. i. p. (Paris, Savaète, 1901, in-8°, 88 pp.). Mgr Guérin fut un pieux industriel en librairie, pas plus méticuleux sur la rectitude parfaite de ses entreprises commerciales que sur l’exactitude de leur contenu. La liquidation de son Dictionnaire des Dictionnaires, « le seul catholique », le fit condamner en justice (27 février 1901) à l’âge de soixante et onze ans. On a philosophé sur son cas : « Que le Dictionnaire des Dictionnaires, vide de science, vide d'exégèse, vide de critique, vide d'apologétique rationnelle, ait eu onze mille souscripteurs, presque tous du clergé, c'est, en un certain sens, scandaleux, mais c'est également explicable par le fait que la clientèle manque de l'esprit scientifique, philosophique et critique. Devant ces déviations du sens catholique, que doivent penser les savants, comme les abbés Vigouroux et Vacant, qui ne comptent pas le quart de ces souscripteurs à leurs Dictionnaires, monuments d'érudition et de science ! » (M. l'abbé Ch. Denis, Leçons de l'heure présente, p. VI-VII). Il est difficile de prévoir si la postérité, plus libre et plus impartiale que les contemporains, fera une grande différence entre le Dictionnaire de Mgr Guérin et le Dictionnaire de M. l'abbé Vigouroux.


Cordialement,

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Messagede ejds » Mar 31 Mar, 2009 10:38

Intéressant ! Les emballements, mais aussi la critique, ne manquaient pas à l'époque. Et heureusement, les « à propos », « et pourtant », « et alors ? »… , de nos jours aussi.

Pour citer l’ouvrage et retrouver le texte dans son intégralité sur le net :

A. Houtin a écrit:LA CONTROVERSE DE L'APOSTOLICITÉ DES ÉGLISES

http://www.archive.org/details/MN5022ucmf_5

--- Le triomphe des légendes s'affirme et se vulgarise de plus en plus. Elles sont restaurées dans les vies des saints à l'usage de divers diocèses (3) ; elles passent dans l'hagiographie d'un ordre plus relevé et plus général, notamment dans la fameuse publication de Mgr Paul Guérin, Les Petits Bollandistes (4). Elles envahissent toutes les manifestations de la foi catholique. On représente les saints apôtres de la Gaule sur des vitraux et, à la suite de leur nom, pour que nul n'en ignore, on peint la prétendue date de leur martyre au premier siècle. On les groupe dans les mosaïques et dans les fresques. On montre leurs reliques, on les place magnifiquement dans des châsses plus dignes de leur gloire, on célèbre grandiosement leurs fêtes, on organise des pèlerinages en leur honneur. Toutes ces solennités sont rehaussées d'un panégyrique et les défenseurs de l'histoire doivent désormais s'accoutumer à s'entendre traiter du haut de la « chaire de vérité » d'esprits faux, téméraires ou chagrins. En 1858, il prêche le panégyrique d'un évêque de Séez dont on ne discute pas seulement la date mais l'existence même.

---(4) Mgr Guérin publia en 1858-59, par souscription, en quatre gros volumes in-4°, la Vie des Saints de Giry. Il reprit le travail, le compléta en une édition de dix-sept volumes in-8°. Mgr Fèvre dit que « c'est par centaines de mille qu'il faut estimer le débit de cet ouvrage ». Fèvre, Mgr Paul Guérin, caniérier du pape et protonotaire apostolique a. i. p. (Paris, Savaète, 1901, in-8°, 88 pp.). Mgr Guérin fut un pieux industriel en librairie, pas plus méticuleux sur la rectitude parfaite de ses entreprises commerciales que sur l'exactitude de leur contenu. La liquidation de son Dictionnaire des Dictionnaires, « le seul catholique », le fit condamner en justice (27 février 1901) à l'âge de soixante et onze ans.

On a philosophé sur son cas : « Que le Dictionnaire des Dictionnaires, vide de science, vide d'exégèse, vide de critique, vide d'apologétique rationnelle, ait eu onze mille souscripteurs, presque tous du clergé, c'est, en un certain sens, scandaleux, mais c'est également explicable par le fait que la clientèle manque de l'esprit scientifique, philosophique et critique. Devant ces déviations du sens catholique, que doivent penser les savants, comme les abbés Vigouroux et Vacant, qui ne comptent pas le quart de ces souscripteurs à leurs Dictionnaires, monuments d'érudition et de science ! » (M. l'abbé Ch. Denis, Leçons de l'heure présente, p. VI-VII).

Il est difficile de prévoir si la postérité, plus libre et plus impartiale que les contemporains, fera une grande différence entre le Dictionnaire de Mgr Guérin et le Dictionnaire de M. l'abbé Vigouroux.



La controverse de l'apostolicité des Églises de France, au XIXè siècle, par Albert Houtin, Alphonse Picard & Fils, troisième édition revue et augmentée, 1903, 330 pages, pp. 96-7.

Ce qui a de quoi faire sursauter et froncer les sourcils, il serait un peu alambiqué et long de reconsidérer mot à mot ce qui se trouve déjà écrit dans les livres ou dilué et déformé sur le net : :?

J. de Voragine a écrit: SAINT PATRICE

Patrice, qui vécut vers l'an du Seigneur 280, prêchait la passion de J.-C. au roi des Scots, et comme, debout devant ce prince, il s'appuyait sur le bourdon qu'il tenait à la main et qu'il avait mis par hasard sur le pied du roi, il l'en perça avec la pointe.


La légende dorée, Jacques de Voragine, Garnier-Flammarion, tome I, 1998, 510 pages, p. 245.

P. Miquel a écrit: PATRICK

La légende de Patrick relève de l'un de ces bizarres tours de cartes que l'histoire sait si bien manipuler. Le plus populaire des saints irlandais, le plus vénéré aussi — même de nos jours — n'est absolument pas de souche irlandaise.

Sa naissance, qui remonte aux alentours de l'an 389, atteste qu'il était le fils d'un Anglo-Romain, officier de la légion, et d'une esclave gauloise. Il aurait passé son enfance dans le pays de Galles, où son père était en garnison.

Il découvre l'Irlande en 404 seulement. Le campement de son père ayant été attaqué par des résistants, il est emmené comme esclave puis vendu à un éleveur de moutons qui l'emploie comme gardien de troupeaux.


Le grand livre des Saints, Pierre Miquel, Éditions Michel Lafon, 1996, 374 pages, p. 298.

hodiemecum.hautetfort.com a écrit:Nous donnons ici des éléments sur saint Patrick paraphrasés de " l'Hymne de Saint Patrick " par saint Fiacc.

Saint Fiacc, commémoré le 12 octobre, fut barde avant que saint Patrick ne le fît évêque.

http://hodiemecum.hautetfort.com/p/

Saint Patrick naquit à la fin du IVe siècle. Son père était Calpurnius, un Breton et un diacre ; sa mère, Concess, était Franque et de la proche parenté de saint Martin de Tours. A l'âge de 16 ans, Patrick et nombre d'autres furent enlevés dans la propriété familiale près de Bannavem Taburniae (certains disent que c'était dans l'ouest de la Grande-Bretagne, d'autres disent que c'était en Bretagne), par sept revanchards, des fils exilés d'un roi des Bretons. Ceci eut lieu après que Rome eut exigé que tous les soldats Britanniques sous l'autorité Romaine viennent à Rome pour défendre la ville contre les barbares, abandonnant la Grande-Bretagne sans armée ni police, comme le rapporte saint Bède.

Nombre d'actes de violence et d'extorsions eurent lieu à cette époque, ce que saint Bède appelle une terrible honte pour la Grande-Bretagne, un pays qui avait été longtemps Chrétien.

Le grec Aelius Aristide (v. 117-185), un rhéteur (orateur qui enseigne l'art de bien parler), s’extasiait déjà, avec une relative candeur : - « les hommes ont quitté les armures de fer pour les habits de fête, et nos provinces se sont couvertes de riches cités, joyaux de notre empire. La terre n’est plus qu’un immense jardin. »

Mais la prospérité des provinces, les extravagantes exigences de quelques empereurs ne pouvaient tarir l’aisance que le travail et le commerce développaient sans cesse au milieu d’une fragile pax romana.

Aristide s'adressait à l'empereur Hadrien quant à la vie des chrétiens de son siècle : - « Ils s'aiment les uns les autres ; ils ne faillissent jamais d'aider les autres ; ils délivrent les orphelins de ceux qui voudraient les frapper. S'ils donnent quelque chose, ils le donnent librement à celui qui n'a rien. S'ils voient un étranger, ils le prennent dans leur foyer et sont heureux comme s'il était un frère réel. Ils ne se considèrent pas eux-mêmes comme frères dans le sens usuel, mais comme frères par l'Esprit en Dieu. »

Un temps proscrit, le christianisme ne tarda pas à remodeler la société, à exercer une influence favorable sur la famille, la condition de la femme, l’esclavage qu’il condamnait, les classes les plus faibles et les plus pauvres qu’il soulageait et consolait. Cette religion des opprimés, des petites gens, des malades, n’allait pas tarder à pénétrer dans les plus riches familles et jusque dans celle des empereurs.

Cette montée au pouvoir du christianisme sera marquée plus particulièrement par :

-----● L’édit de Milan en 313, qui, sous l’impulsion de Constantin, accordait aux chrétiens la liberté de leur religion.

-----● Le concile de Nicée en 325, condamnait le paganisme par la fermeture de ses temples. Il transféra au christianisme les privilèges réservés jusqu’ici aux anciennes religions, reconnut la hiérarchie ecclésiastique, appuya de son autorité l’autorité de ses représentants. Il établit les évêques, archevêques, patriarches dans les provinces, et les principales villes devinrent des métropoles religieuses. Constantin se considéra comme le chef de la nouvelle religion. Il sépara avec soin les charges civiles des charges militaires.

-----● L’assemblée des évêques gaulois à Lutèce vers 360, résidence de César Julien (331-363), Flavius Claudius Julianus, dit l'Apostat, car ayant été élevé trop durement dans le christianisme, il a perdu la foi et fait acte d'apostasie. Il prive les chrétiens de s’immiscer dans les affaires d’État, encourage la résurrection du paganisme. Julien pendant ses trois dernières anées, sera avant tout l'empereur de la Gaule et de la Grande Bretagne. Lieu de fortes concentrations militaires, la petite Lutèce deviendra cependant le sanctuaire où s’établira la foi, et où les Églises de Gaule communieront dans l’unité.

-----● L'édit de Thessalonique en 380, décrété par Théodose Ier (346-395), fit vraiment du catholicisme la religion d’État de l’Empire, et de l’Évangile, « la loi unique à la fois spirituelle et politique du gouvernement ». L’État imposait l’unité religieuse. Il administrait les biens de l’Église, touchait les revenus, payait un traitement à ses prêtres.
Pendant tout son règne, marqué surtout par le triomphe définitif du christianisme, il s’attacha à confier les fonctions publiques aux plus dignes, reconstitua l’armée où il fit entrer un grand nombre d’auxiliaires barbares qu’il prenait à la solde de l’empire pour combler les vides des légions.
Au début des années 390, Théodose ne tolérait qu’une seule religion dans son empire. Tous les temples païens furent fermés sous son ordre. Un orateur païen de ce temps-là décrit comment des moines fanatiques se conduisaient dans les temples et s’attaquaient aux prêtres.

----------- Image
----------------Illustration : Histoire universelle, Carl Grimberg, T. 3, 384 pages, p. 302.

-----● En 409, Pictes et Scots au Nord et Saxons au sud envahissent la Grande-Bretagne. Les Bretons repoussent l’invasion étrangère. Alors que les hordes germaines menacent Rome, les Romains abandonnent l'île de Bretagne en 410 ap. J.-C.

L’hagiographie et chronologie de la « vie de St Patrick » restent décousues et controversées, et, faute de fiabilité, difficiles à recomposer. Elle est connue par un nombre limité de mss ou manuscrits (Amargh, Cotton, ms. de Muirchu à Bruxelles … ), présentant des modifications de noms dans le texte ou corrections en marge. Puis de nombreuses légendes se sont greffées, plus ou moins authentiques.

Divers rapprochements entre Patricius et Palladius, un diacre de Gaule, ont été faites par Thomas F. O’Rahilly, The two Patricks, 1942, ou par J. B. Bury dans Life of St Patrick and His Place in History, 2008.

Le saint, lui-même, aurait donné un bref résumé de ses aventures dans sa Confessio. Pourtant issu d'un milieu aisé, il ne s'attarde pas sur son enfance difficile, rebelle à l'autorité parentale, pas du tout motivé par les choses religieuses.

Peu précis sur son lieu de naissance, Bannauem Taberniae, que bien des érudits s’accordent à situer sur la côte ouest de l’île de Bretagne, au Pays de Galles, car proche géographiquement de l’Irlande, particulièrement près de l’embouchure de la Severn. La capture de milliers de prisonniers a dû nécessité le transport sur des dizaines, si ce n’est centaines de bateaux. Et il n’est pas fait référence dans les annales romaines d’une attaque de telle ampleur sur les côtes des Gaules (surtout Boulogne) bien défendues par les galères et garnisons et auxiliaires romains jusqu’à 410 ap. J.-C..

Patricius a écrit:Incipiunt Libri Sancti Patricii Episcopi.

http://www.ucc.ie/celt/online/L201060/text002.html

Ego Patricius, peccator rusticissimus et minimus omnium fidelium et contemptibilis sum apud plurimos, patrem habui Calpornum diaconum filium quendam Potiti, filii Odissi presbyteri, qui fuit in uico Bannauem Taberniae. Villulam enim prope habuit, ubi ego capturam dedi.

Annorum eram tunc fere sedecim. Deum uerum ignorabam, et Hyberione in captiuitate adductus sum, cum tot milia hominum, secundum merita nostra, quia a Deo recessimus, et praecepta eius non custodiuimus, et sacerdotibus nostris non oboedientes fuimus, qui nostram salutem admonebant. Et Dominus induxit super nos iram animationis suae, et dispersit nos in gentibus multis, etiam usque ad ultimum terrae. ubi nunc paruitas mea esse uidetur inter alienigenas.

En traduction : - « Moi, Patrick, pécheur le plus rustre et le dernier de tous les fidèles, et méprisé auprès d’un grand nombre, mon père était Calpornum, un diacre, fils de Potiti, arrière petit fils du prêtre Odissi du village Bannavem Taburniae. J’habitais tout proche une petite villa, où je fus capturé.

J'avais alors environ 16 ans. J'ignorais le vrai Dieu et fus emmené en captivité en Irlande avec tant de milliers de gens. Pour notre mérite, car nous nous étions détournés de Dieu, nous n'avions pas observé ses commandements et nous avions manqué d'obéissance envers nos prêtres qui nous exhortaient pour notre salut. Et le Seigneur a fait passer sur nous la force de sa colère et nous a dispersés parmi de nombreuses nations, jusqu'à l'extrémité même de la terre, là où maintenant le peu que je suis demeure parmi des étrangers. »


Pour revenir sur le cumul des professions du père de Patrick, diacre et decurion, en cet endroit présumé et le plus reculé de l'Empire : :?

Diacre
Le diaconat, dont l’origine est racontée dans les Actes des Apôtres (VI, versets 1 à 7), et aussi le première épître à Timothée (chapitre 3, versets 1 à 14) dont une traduction parmi celles de la Bible fait un résumé sur les surveillants et serviteurs ministériels :

Timothée a écrit:Les diacres.

Les diacres, eux aussi, seront des hommes dignes, n’ayant qu’une parle, modérés dans l’usage du vin, fuyant les profits déshonnêtes. qu’ils gardent le mystère de la foi dans une conscience pure. On commencera à les mettre à l’épreuve, et ensuite, si on n’a rien à leur reprocher, on les admettra aux fonctions de diacres. Que pareillement les femmes soient dignes, point médisantes, sobres, fidèles en tout. Les diacres doivent être mari d’une seule femme, savoir bien gouverner leurs enfants et leur propre maison. Ceux qui remplissent bien leurs fonctions s’acquièrent un rang honorable et une ferme assurance en la foi au Christ Jésus.


La Bible de Jérusalem, Les Éditions du Cerf, 2007, 2064 pages, p. 1971.

Un diacre est soit un homme, soit une femme d’une piété reconnue : on parle alors de "diaconesse" (généralement femme d'âge vénérable et qui disparut vers les Ve/VIe s.). Il remplit des fonctions liturgiques et pastorales, supplée l'évêque dans l'administration de l'Église et le décharge des soucis matériels, s’emploie à tout ce qui regarde l’instruction, l’administration de la charité des fidèles, distribue l'eucharistie, enseigne les principes de la foi, prépare les cérémonies des baptêmes, des onctions, des sépultures…

Decurion
Decurio, qui est à l'origine l'officier subalterne de dix soldats (decuria), s'applique également à l'ordre équestre dans l’armée romaine antique.
Vers la fin du Dominat (IV/Ve s.), le mot désigne le sénateur d’une curia, municipes qui prend part lors des assemblées aux charges d’une communauté, municipalité, petite ville ou colonie. Le decurionat, ou organe d'administration qui a remplacé l'ancien sénat municipal (aussi les décurions sont-ils également appelés sénateurs ou curialis). Choisis à tour de rôle par cooptation parmi les propriétaire fonciers et formant un véritable ordre héréditaire ou par la fortune ; leurs obligations sont très lourdes si ce n'est ingrates et pour certaines guère honorables, auxiliaires du gouverneur pour la police et la justice, percepteurs des taxes et impôts (culte public, travaux publics, armée, foncier, douane… ). Ils sont également chargés de l'enregistrement des actes juridiques, de l'état civil, du recrutement et casernement des soldats...

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