Pourchassés par les Romains, passés de mode avec le christianisme, ils resurgissent pourtant de l’ombre des forêts pour s’afficher au grand jour, sur le net, et en première page des magazines et des livres :
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LES DRUIDES : TOUJOURS VIVANTS MALGRE 2000 ANS DE CLANDESTINITE
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C'est une longue histoire qui commença avec les Romains. Ceux-ci cherchèrent tout d'abord à incorporer la mythologie gauloise dans leur propre mythologie en procédant à des assimilations. Mais l'empereur Auguste finit par interdire les Mystères Druidiques, qui s'averaient incompatibles avec les traditions latines. L'empereur Tibère, si l'on en croit Pline, persécuta les Druides en les accusant de magie. Ceux-ci se réfugièrent en forêt ou passèrent la Manche. Quelques-uns choisirent de rester sur place, et enseignèrent dans la clandestinité. Claude lança une offensive contre les Druides. Il les pourchassa en Gaule, en Bretagne, jusque dans l'île de Mona (Anglesey) et les massacra. Tous ? Il en restait. Il en restait assez pour que Septime Sévère, en l'an 195, envisage une restauration du Druidisme.
Mais les Druides continuaient à se cacher. Des assemblées clandestines se réunissaient dans l'Omblic des Gaules. Cela dura jusque vers 450.
Rome se structura de plus en plus. Le monde celte bascula avec l'avènement des Carolingiens. Le couronnement de Charlemagne, qui s'était converti au christianisme, comme Empereur d'Occident par le Pape Léon III, en l'an 800, marqua le déclin du Druidisme et le début des persécutions. En 818, la règle de saint Benoît est imposée par le saint Empire germanique. En Bretagne, l'abbé de Landevennec est convoqué et sommé au nom de toute la chrétienté d'abandonner la règle colombanite et d'adopter celle de Saint Benoît.
Dans le pays de Galles se tint, en 950, une Assemblée, des Bardes. Cette réunion qui, officiellement, permettrait des compétitions poétiques, servait en réalité à garder les contacts entre les différents Druides. En gaule, les Druides se maintenaient également. Au XIIe siècle les persécutions recommencèrent, aussi bien en Gaule, qu'en Armorique et en Bretagne. Il fallait se cacher ou accepter la conversion. Les Bardes se transformèrent en Troubadours ou Trouvères. Une de leurs fonctions était de chanter les hauts faits des guerriers. C'est sans doute pour cela qu'ils jouissaient d'une popularité auprès des seigneurs et ne furent pas inquiétés. Il est à parier que de nombreux Druides devinrent, à ce moment-là , Troubadours afin de pouvoir continuer à propager leur doctrine. Ils parcoururent le pays en divulguant leur enseignement sous forme de complaintes, de légendes ou de récits sur les prouesses de chevaliers. L'inspiration Druidique est évidente dans le Cycle du roi Arthur et ses Chevaliers de la Table Ronde, Tristan et Yseult, Le voyage de Saint Brandan. Rabelais semble avoir eu connaissance des traditions celtiques. Dante, dans son Roman de la Rose, reprend également des concepts spirituels celtes.
Toujours au XIIe siècle, un nomé Eon se retira dans la forêt de Brocéliandre pour prêcher le Druidisme ; il insistait sur la pluralité des existances. Il fut arrêté et condamné à la prison à vie par un Tribunal ecclésiastique présidé par le pape Eugène III en personne. Ses disciples furent déclarés hérétiques et périrent sur des bûchers, et cela avant même l'instition officielle de la Sainte Inquisition.
Au XVIe siècle, Henri III Tudor massacra les Irlandais et les Gallois. Un Barde gallois aveugle se dressa sur son passage et profèra contre lui la malédiction des Druides. Il fut pendu aussitôt. C'était un Druide vétu en Barde. Seuls les druides possédaient le droit de juger et de jeter des malédictions. C'est à cette même époque que Llyvelen Sion réunit et consigna par écrit les Triades Druidiques, ou Barddas. Ces mêmes triades furent imprimées en 1794 par Oilo Morganwg, qui y mêla des considérations personnelles.
Entre le XIIIe et le XVIIe siècle, les effets de l'Inquisition furent terribles. Tout semble avoir disparu. C'était nécéssaire pour survivre. Plus aucun culte ne se fit au grand jour.
Au XVIIe siècle, les Chanoinesses de Remiremont prêtaient encore serment sur la Franche Pierre. Cette pierre se trouvait au centre du cloître. Une foi la cérémonie catholique effectuée dans la chapelle, toutes les religieuses se rendaient en procession dans le cloître pour le serment prêté que la nouvelle nommée était reconnue officiellement par ses soeurs. Elles faisaient aussi des banquets et procédaient aux enterrements suivant les usages celtiques. Elles entretenaient également le feu comme les antiques Vestales. C'étaient des Druidesses "converties" au christianisme. Je crois savoir que ces rituels, ou tout au moins celui du serment, ont été terminés après que l'évêque du lieu se soit rendu dans le monastère pour y faire détruire la pierre. L'histoire ne dit pas si le serment n'a pas continué à être prêté, clandestinement, à l'emplacement de la dite pierre.
LES DRUIDES SE MONTRENT ENFIN
En 1717, les Druides et les Ovates réapparurent. Une manifestation publique eut lieu au Pays de Galles, organisée par John Toland. On se mit à l'ouvrage, et, en 1792, se tint à Londres la première Gorsedd des temps modernes. Il fallut attendre encore vingt-sept ans pour que la première Gorsedd du Pays de Galles eût lieu, soit le 10 juillet 1819.
Dans un livre paru en 1744 sous le titre Comentatio des Druidis, l'auteur, Jean Frickius, cite vingt-cinq auteurs ayant traité des Druides depuis 1514 dans des ouvrages spécialement consacrés à ce sujet, et pas moins de deux cent soixante et un autres ayant cité les Druides durant cette période.
ET EN FRANCE ?
C'est seulement en 1838 qu'un Breton, La Villemarqué, établit le contact avec les Gallois. En 1899, une délégation bretonne est reçue à l'Assemblée de Cardiff. Le Collège des Druides, Bardes et Ovates bretons est fondé.
En juillet 1939, Messieurs Heugel, Phileas Lebesque et Savoret furent reçus officiellement à Pontivy par les deux Gorsedd Gallois et Breton. Une fois l'investiture donnée, ils créèrent le Collège Bardique des Gaulles. Philéas Lebesque en fut le premier Grand Druide. La guerre éclatant, tous les groupements se mirent en sommeil, ainsi que le veut la coutume.
En 1942, un mouvement Druidique se dressa contre le gouvernement de Vichy et contre le Collège Bardique des Gaulles, qu'il accusait de ne pas suivre la vraie tradition celtique. Nous n'avons plus entendu parler de ce groupement.
La guerre terminée, les Collèges du Pays de Galles et de Bretagne ont reprisleur activité. Le Collège Bardique des Gaules à estimé ne pas devoir le faire. Il est toujours en sommeil, ou plus exactement dissout de fait par le décès de tous ses membres. Son second dernier Grand Druide connu à été élu en 1958. Il s'agit de Monsieur Heugel, qui serait maintenant plus que centenaire.
La pensée Druidique cherchait de toute part à resurgir. En 1966, Monsieur Paul Bouchet (Druide Bod Koad), déposa les status du Collège des Druides, Bardes, Eubages et Ovates des Gaulles. Il se prétendait intronisé Druide par Philéas Lebesque en personne en 1943, et son successeur. Ces deux affirmations ont été contestées. Actuellement rien ne prouve le Druidicat de monsieur Bouchet, ou plus exactement sa filiation Druidique Traditionnelle. Je m'en suis expliqué dans un écrit publié en 1985 par les Editions l'Or du temps : Druides, Mages du XXIe siècle. Mais il me faut quand même reconnaître que cette personne a fait un travail considérable pour le réveil du Druidisme en France depuis 1942. Son effort incessant et souvent solitaire en faveur du Druidisme fait que l'on peut considérer que, depuis cette date, il s'est comporté en Druide. De nombreux Collèges actuels se réclament de la Lignée de Bod Koad. D'autres, comme le Collège Druidique Traditionnel (créé en 1975), se réclament de la Lignée Galloise par la Gosedd de Bretagne et la Confraternité Philosophique des Druides.
Je me dois quand même de mettre en garde le lecteur devant la recrudescance de groupements druidiques. La loi de 1901 permet la création de toutes sortes d'associations. Rien n'empêche les personnes qui le désirent de s'accaparer le titre de Druide. Je tiens à préciser ici que le Druidisme et le Celtisme n'ont rien à voir avec les thèses d'extrème droite. Je rejoins en cela l'actuel Grand Druide de Bretagne, Monsieur Le Scouèzec, qui se désolidarise totalement de tous les druides autoproclamés qui accueillent ces concepts issus du pangermanisme servant de support à des expressions ultranationnalistes. D'autres se sont également autoproclamé druides, poussés par la vague du New Age. Pour ces derniers, en cherchant un peu, ils auraient pu trouver des guides fraternels dans les organisations régulières du Druidisme. Pour en savoir plus sur les différents groupes actuels, je conseille vivement la lecture du livre de Michel Raoult : Les druides. Les sociétés initiatiques celtiques contemporaines, Edition du Rocher.
Un intérêt sans cesse grandissant depuis ces dernières années laisse supposer que le Druidisme est en train de renaître avec force et vigueur. Patrice Genty, dans ses Etudes sur le Celtisme, publiées en 1978 aux Editions Traditionnelles, l'avait prévu. Il précisait que les nouveaux bardes devaient "déployer à nouveau au dessus du monde l'Etendard de Merlin... au cri de la vieille devise : La vérité à l'encontre du Monde."
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- N°04 : Le Paganisme d`Occident
Auteur : Revue L'Originel - Février 1996.
Néodruidisme
A toute fin utile et pour de ne pas confondre "reconstitution druidique" et "néodruidisme" et retrouver l’historique et les différents types de sociétés néodruidiques, un lien :
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http://www.bretagne-celtic.com/accueil_neodruide.htm
A noter que quelques unes citées dans le lien, et ayant trait plus particulièrement à Avallon ou au Graal, ont été épinglées comme "sectes" par la commission du Sénat (Centre Avallon, Ordre monastique d'Avallon, Mouvement du Graal, l’Ordre du Graal ardent...).
D’autres types d'associations ou groupuscules en émanent, ou sont constamment reconstituées, et s’y rattachent, ne serait-ce que par la présence des mêmes membres.
Ainsi (mais à titre d’info entre nous) sur les sectes signalées par le Sénat, on notera le mouvement raélien, dont Raël, son fondateur, du haut de ses sept ans, aurait été fortement été impressionné en rendant visite à un voisin de palier (un druide !).
Pffou, quel monde !
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e.